chapitre 3

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Anna

- Annabelle Williams !!!!

Oh oh... Ça va chauffer pour mon matricule...

- Meli . Quel plaisir de te voir !
- Te fous pas de ma gueule ! Pourquoi il faut que ce soit mon homme qui m'annonce que tu es à l'hôpital, alors que je te pensais en train de t'éclater à New-York ???
- Je... j'étais pas prête...
- Mais ma belle, on aurait pû prendre soin de toi ! Au lieu de ça tu es restée ici toute seule sans personne pour te soutenir.
Et ne me dit pas le contraire, je sais que tu n'as pas eu de visites.
- Il fallait que je fasse mon deuil. De mes rêves et de ma vie d'avant. Je m'en veux tellement si tu savais...
- Mais pourquoi ?
- Si je t'avais écouté et que je m'étais mieux reposée, je ne me serais peut être pas endormie au volant...
- C'est ce qui t'es arrivé ?
- Je suppose. Sinon pourquoi aurais-je fini dans le fossé, il n'y avait personne sur la route à cette heure là...qui est assez fou pour se lever si tôt ?
- A part toi ? Personne je suppose.
Mais ma chérie tu as dû tellement souffrir. J'ai jeté un oeil à ton dossier médical, j'ai dit que j'étais ton médecin traitant. Tu as sacrement morflé...
- Et ils t'ont cru sur parole ? Ils sont pas très regardant dans cet hôpital...
- Je te signale que je suis réellement médecin et que si je voulais j'aurai le droit d'exercer. C'est juste que je préfère faire des pâtisseries.
- Et des câlins à deux hommes à ce que j'ai entendu...
- Euh...oui...Mais on s'égare du sujet, n'essaye pas de détourner mon attention !
- Ouais bin je le trouve bien plus intéressant ce sujet... Dis moi que ton deuxième chéri est aussi beau que le premier...
- Au moins autant. La première fois que je les ai vus , je me suis demandé ce que les Charlie Hunnam et Ian Somerhalder bodybuildés pouvaient bien foutre dans mon café..
C'est Chris qui venait de me les offrir sur un plateau.
- Il en a d'autres en stock comme ça ? J'ai vu son chéri, c'est aussi un sacré canon...
- Oh oui il y a encore pas mal de célibataires au club, très bien de leur personne... Je vais pouvoir t'en présenter.
- Te fatigue pas trop. Avec la gueule que j'ai et une patte en moins, je risque pas de faire bander grand monde.
- C'est pas ça qui définit qui tu es. Malgré tes blessures tu restes magnifique, je suis sûre qu'il y en a plus d'un qui tenterait sa chance si tu les laisses faire.
- Je suis vraiment pas prête pour ça. Il va déjà falloir que je me trouve un nouveau job.
- Pourquoi ? Tu en as un chez moi !
- Avec ma gueule, je vais effrayer ta clientèle, le service c'est mort.
Et rester debout derrière pour faire les préparations, avec une prothèse ça va être l'enfer... Et comme je ne pourrai plus jamais danser, mes perspectives sont minces...
- Hmm... Si j'étais une meilleure patronne je le saurai sûrement déjà, mais tu as fait des études ?
- Non j'ai arrêté après mon diplôme de fin de secondaire, je me suis concentrée sur la danse.
- Et comment ça tu te payais tous tes cours ? C'est pas le petit salaire que je te versais qui devait être suffisant.
- Ça aidait bien pourtant. Mais non, en parallèle je servais d'assistante au prof de l'école de danse. J'y allais depuis mon enfance, et le professeur connaissait bien la famille d'accueil qui m'a fait découvrir mon rêve.
Il m'a pris sous son aile. Et en échange de mon aide, il m'offrait l'occasion de m'entraîner à ma guise.
- Tu t'occupais de quel genre d'élèves ? Tu ne pourrais pas donner des cours ?
- Je m'occupais surtout d'enfants. J'avais aussi un cours de pole danse, destiné surtout à des femmes au foyer désireuses de pimenter un peu leur vie amoureuse. J'adorais les voir s'éclater avec cette barre !
Mais pour apprendre aux autres, il faut pouvoir montrer aux autres les mouvements. Même avec la meilleure des prothèses, je ne pourrais jamais montrer des mouvements corrects aux enfants.
- Et le pole danse ? Sur une barre, on doit pouvoir faire des choses, même avec un pied en moins...
- Y'a pas de marché suffisamment grand pour en vivre. En période les plus chargées, je devais avoir quatre élèves...
- Hmm... J'ai peut-être une idée, mais d'abord il faut que j'en parle à quelqu'un... Juste dis moi ce que tu penses des clubs de strip.
- J'en pense que le seul dans lequel je suis rentré c'était le jour de notre rencontre, et que ce que j'ai vu était parfaitement répugnant.
Et franchement, si à l'époque montrer mon corps était faisable, même si c'était pas mon ambition, aujourd'hui, j'ai plus le physique de l'emploi.
- Hmm... De toutes façons je compte pas que tu te déshabilles pour vivre... Écoute je me renseigne et je te tiens au jus concernant mon idée.
En attendant repose-toi. Et je reviens te voir très vite.
Par contre jure moi de plus me faire de cachotteries.
- Je te le promets. Tu es mon ange Meli, tu le sais...
- Un ange un peu pervers alors. Allez je file. Bisous ma belle !
- Bisous !

Bon, j'ai peut-être une vie de merde, mais des amis en or. Un peu fêlés du bocal, mais on ne peut pas dire qu'ils ne s'intéressent pas à moi.

Même si qualifier Storm d'ami était peut être prématuré, je sens que ce mec est quelqu'un en qui on peut avoir confiance, malgré son appartenance à un groupe de voyous.

J'ai toujours vécu dans cette ville, donc la réputation des Warriors, je la connais forcement. On les dit violents et impitoyables. Trempant dans tous les traffics possible.
Il a beau dire qu'ils font pas dans la prostitution, ils ont bien un club de strip, et on sait ce qu'il se passe dans ce genre d'endroit.
Sans parler de leurs "brebis" qu'ils font tourner comme des joints.
Certaines de mes compagnes de classe doivent d'ailleurs en faire partie. Vous savez, ces pimbeches qui vous regardent toujours de haut en se collant au beau gosse du lycée..
Et croyez moi quand je vous dit que quand les gens savent que vous vivez en foyer, même les personnes le plus au bas de la chaîne alimentaire vous regardent d'un air méprisant.

J'ai toutefois toujours gardé la tête haute, n'ayant jamais rien fait pouvant justifier leur attitude. Je les ai simplement ignorés, chose que certains n'appreciaient pas, mais qui a permis à la plupart de m'oublier...
Je n'ai jamais essayé de m'intégrer à aucun club. J'allais en cours, et à peine ceux-ci finis, je filais au studio de danse.

Oh là-bas non plus je n'étais pas forcément miss popularité. Un milieu tel que celui-ci est forcément entaché de jalousie et de petites ou grandes mesquineries.
Mais là aussi, j'ai fermé les écoutilles. Les seules paroles qui m'intéressaient c'était celles de mon prof de danse.

Puis un jour je suis tombée sur Meli, et son petit café est devenu mon deuxième chez moi, mes collègues sont devenus mes amis. Enfin j'espère qu'ils le seront toujours lorsqu'ils sauront que je leur ai menti concernant mon audition.

J'ai eu la version Meli, je sens qu'il va y en avoir d'autres pour me sonner les cloches...

Warriors Of Nightmare : Money Où les histoires vivent. Découvrez maintenant