chapitre 13

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Anna

Je veux pas sortir de mon lit !!! J'ai trop mal partout...
Je pensais pas que trois semaines d'immobilisation à l'hosto pouvait avoir un tel impact. Bon le fait que j'y ai atterri parce que je m'étais crachée, ça doit pas aider non plus.

Lorsque j'ai retiré la prothèse hier soir j'ai halluciné. C'est rouge, enflé, irrité par endroits. À côté mes mains c'était du pipi de chat.

Franchement, j'aurai pu rouler une grosse pelle à Money pour m'avoir fourni cette crème. Ça m'a fait un bien fou.
J'ai même pas eu la force de me doucher, je me suis couchée direct.

Mais là j'ai plus le choix. Le prospect m'a envoyé un message, il sera là avec mes courses dans vingt minutes. Et je peux clairement pas lui ouvrir comme ça, je fouette, c'est un infection, je suis pas loin de l'auto-asphyxie.

Allez courage Anna ! Le plus dur c'est de sortir de sous la couette !
Putain qu'est-ce qu'il faut pas faire pour pouvoir bouffer.

Allez bouge ton cul ma grosse !!

Oui ma grosse, me jugez pas, trois semaines d'hôpital quand on a passé sa vie à s'entraîner en plus de bosser, bin ça a fait du mal à mon cul.
Même si la nourriture était dégueu, rester coincée au fond d'un lit, ça fait fondre les muscles, alors maintenant c'est tout flasque là où avant j'avais des formes parfaites.

Une chose positive, vu que ma carrière artistique est finie, je vais plus être obligée de me nourrir comme un lapin. La salade c'est fini pour moi ! Les menus du strip sont bien plus intéressants.

Je me nettoie et me sèche rapidement, mais je ne remets pas ma prothèse directement, autant laisser ma peau respirer.

Cinq minutes plus tard, le prospect sonne à ma porte.
Je lui ouvre accrochée à mes béquilles et il entre avec ses sacs.
Bon sang, ce mec doit être encore plus jeune que moi je suis sûr.

- Salut, moi c'est Anna. Comment tu t'appelles ?
- Harry.
- Tu as quel âge ? Ça fait longtemps que tu es au club ?
- J'ai 17 ans. Je...ma mère est une ancienne fille du club, donc j'ai quasiment grandi là bas. Y'a quelques années elle est morte et un des anciens du club et sa régulière m'ont recueilli.
- Oh c'est gentil... Mais et ton père ? Il a pas pu te prendre avec lui ?
- Je sais pas qui c'est. Ma mère... bin elle faisait le trottoir avant d'arriver au club. Donc ça peut être n'importe qui.
- Je suis désolée...
- Le soit pas. Être élevé au club au lieu d'atterrir en famille d'accueil ou en foyer, c'est le rêve !
- Je veux bien te croire. Les foyers c'est la merde...
- Oh tu y as été ?
- Ouais, de mes 8 ans à mes 18 ans...
- La vache, ça devait pas être la joie !
- Ouais, non effectivement mais on survit à tout.
- Je vois ça. Il t'es arrivé quoi au pied et au visage ?
- Un accident de voiture. Je suis restée coincée trop longtemps et ils ont dû m'amputer. Et pour la balaffre, vieille bagnole, pas d'air bag, je me suis éclatée sur le volant. Je suis sortie de l'hosto y'a deux jours.
- Et tu bosses déjà au strip ?? Moi je serai au fond de mon pieux à me morfondre.
- Faut bien payer le loyer. J'ai déjà de la chance d'avoir un job.
- Ouais c'est clair. C'est comment au strip ? J'ai pas encore le droit d'y mettre les pieds.
- Du bruit, des filles qui dansent à moitié à poil, et des clients qui bavent devant elles.
- C'est pas très glam quand toi t'en parles.
- Parce que tu as du en parler qu'avec des mecs.
- Pas faux... Bon montre moi où je te range tout ça.

Harry s'active et a vite fait de remplir frigo et placards.

- Merci Harry !
- De rien, je suis là pour ça. Si tu as besoin d'un truc envoie-moi un message. On m'a préposé aux courses, je suis ton humble serviteur.
- C'est gentil mais je veux pas abuser. C'était déjà très gentil. D'ailleurs combien je te dois ?
- Rien, Storm m'a filé la carte du club.
Il m'a dit texto : " si la petite emmerdeuse te fais chier à vouloir rembourser, dis lui que la prochaine fois paperasse ou pas je l'aide à s'envoler."
J'ai pas tout compris, mais un ordre est un ordre, je peux pas encaisser ton fric.
- Ces mecs m'emmerdent. Je veux pas de leur pitié.
- Ça m'étonnerait que ce soit de la pitié, les gars savent pas ce que c'est.
C'est juste normal d'aider les autres quand on peut.
- Ça fait pas très méchant biker tout ça...
- Ne t'y trompe pas, ils savent aussi être sans merci pour leurs ennemis, mais avec les nôtres on se serre les coudes.
- Mais je suis pas des vôtres...
- C'est pas ce qu'on m'a dit. Visiblement ils ont décidé que le club t'adoptait. Bienvenue dans la famille grande sœur.
- Pff, je suppose que quoi que je dise, ils s'en foutent...
- Totalement ! Allez je te laisse, j'ai du boulot qui m'attend au club house.
- Merci Harry. Pour tout.
- De rien. Et n'oublie pas de me bipper en cas de besoin.
- Mouais... J'y penserai...

Warriors Of Nightmare : Money Où les histoires vivent. Découvrez maintenant