J'entends ses légers ronflements depuis un moment déjà. Il n'a pas pensé à fermé la porte à clef et nous sommes toujours à quai. Il ne doit pas avoir comme habitude d'avoir des prisonniers dans sa propre cabine. C'est mon unique chance pour m'évader. Je me relève doucement du sol grinçant. Le capitaine ne bouge pas.
Je sors de la cabine et referme doucement la porte. Personne n'est sur le pont, c'est si calme. Mais je dois échapper à la vigilance du vigie perché tout en haut. Je prends une respiration et me dirige au abord de la balustrade ou se trouve les marches. Je touche à peine le ponton que la cloche du bateau retentit "ELLE S'ÉCHAPPE !".Je cours si vite que je ne m'entends plus respirer mais j'entends très bien le capitaine hurler mon prénom en me disant de courir aussi vite que je peux. Je me retrouve vite dans le centre et tape aux portes mais les cris de Seth doivent les dissuader de m'ouvrir pour le venir en aide. Ce faire menacer d'être découpé en morceaux ne doit pas les rassurer. Je prends la direction de la forêt, je pourrais me cacher là bas. Le bruit d'une arme à feu me fait sursauter et je me cache derrière un arbre.
"-CHARLOTTE !
Je ne réponds rien et plaque ma main devant la bouche pour éviter de faire trop de bruit. Sa voix est rempli de colère. Il ne doit pas me retrouver sinon je payerais le prix de mon insolence.
-JE VAIS TE TUER ! TANT PIS POUR MA VENGEANCE ! RETROUVEZ LÀ ! TU M'ENTENDS CHARLOTTE ? JE VAIS T'ÉGORGER !
Il faut absolument que je trouve un endroit pour me cacher le temps qu'ils battent en retraites. J'entends leurs pas venir dans ma direction. Je prends un grande inspiration et me remets à courir. Mon prénom sort encore de sa bouche avant que son canon émet encore un bruit sourd et qu'une douleur aiguë ne traverse mon mollet me faisant chuter.
Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie !
Il m'a tiré dessus !Sa main me soulève s'en difficultés avant qu'il ne me gifle si fort que j'en retombe à terre. Il s'agenouille son arme braquée sur mon visage.
-Je crois que j'ai étais trop gentil avec toi. Tu n'as pas compris qui je suis.
Je laisse ma tête retomber sur le sol le suppliant de me tuer.
-La mort serait trop douce pour une putain comme toi. Crache t'il en me relèvant. Tu vas tellement souffrir que tu te donnera la mort toi-même !
Je crie quand ma jambe blessée touche le sol et il m'oblige à me l'a fermé toute en me faisant marcher d'un pas rapide jusqu'au bateau. Je ne peux m'appuyer que sur une jambe et manque de tomber à de nombreuses reprises. La douleur est presque insupportable, ça me brûle de l'intérieur et c'est pire quand il me fait monter les marches du bateau. Et c'est un bien grand mot, juste à la force de sa main, il me soulève du sol pour m'envoyer sur le navire. Ses yeux transpirent la haine. Je ne l'ai jamais vue aussi furieux. Je crains le pire.
Seth me claque s'en ménagement sur la quille du bateau tout en demandant une corde. Une fois en main il m'attache fermement à la poudre derrière moi, même un peu trop fort. Ma douleur est si intense que je n'arrive pas à réfléchir à la situation.
Un hurlement sort d'entre mes lèvres quand il me taillade l'omoplate de sa dague puis la cuisse. Ses doigts m'attrapent brutalement les joues en coupes. Il me fait terriblement mal, j'ai peur qu'il ne m'en casse la mâchoire. Ses yeux sont noir, il pourrait me tuer d'un simple clignements de paupières.-J'ai envie de te tuer. De te faire souffrir jusqu'à ce que tu rampe à mes pieds sale catin !
Je n'arrive même plus à lui répondre tellement que la douleur est insupportable. Sa main vient plaquer l'arrière de ma tête contre la poutre. Je n'arrive plus à la tenir.
-Tu vas crever seule."
Je gémis quand ma tête cogne contre la quille une nouvelle fois et il ordonne à ses hommes d'aller se coucher. Ils chuchotements entre eux, le capitaine réitère son ordre sous peine de punition. Ils obéissent tous. J'entends Seth appeler son matelot Simon fermement me faisant lever la tête. Je croise le regard de l'homme chauve. Son regard à l'air hésitant avant de baisser la tête et de partir. Aurait il hésiter à me venir en aide ? Cette idée me laisse perplexe.
L'orage se met à gronder et la porte de la cabine claque. Me voilà seule attaché au milieu du pont sous une pluie battente. Et je me demande si je vais me réveiller demain matin quand je me sens m'évanouir.
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Ma bouche est affreusement sèche et je n'ai pas la force de levée la tête. Le soleil de plomb me tape sur la tête et j'entends l'équipage manger. Les douleurs sont encore puissantes. Comment puis-je être encore en vie ?
Je geins quand on redresse doucement ma tête et qu'un gobelet se porte à mes lèvres. Un mélange d'eau et de rhum. Mais je ne fais pas la fine bouche.Je remercie Simon du regard avant qu'il ne jette un coup d'œil derrière mon épaule où se trouve la barre et me laisse pour rejoindre les autres.
Je reste deux jours entiers attaché à la quille. Je ne sens même plus de douleur ni même mes jambes. Je ne sent même plus mon corps à vrai dire. J'ai l'impression de ne plus rien comprendre même dans mes pensées. C'est un flou total. J'ai l'impression de m'évanouir plusieurs fois par jour.
Je sors de mes pensées quand une paire de bottes apparaît dans mon champ de vision."-Regarde moi.
Tout mon corps frisonne de terreur à sa voix. J'ai du mal à lever la tête et mes yeux se plisses à cause du soleil mais je n'arrive pas à distinguer tous les traits de son visage.
-Tu es pâle comme un mort. Il ricane. La fièvre va t'emporter. Ou j'hésite à te jeter à la mer mais est ce que les requins voudront d'une putain ?
J'entends quelques matelots rires. On dirait que je l'ai plus blessé qu'énerver en essayant de m'enfuir après ce moment intime qu'on a partagé.
Je vois seulement des couleurs flou derrière lui. Je ne suis qu'une fille de joie ses yeux maintenant. Il pense que je me suis donné à lui seulement pour m'échapper. Ce n'était pas prémédité. Je ne sais même pas moi même pourquoi je l'ai laissé me toucher ainsi. Je me dégoûte. Il dégaine son épée et sa pointe ce colle au bat de mon menton. Je n'ai plus peur. Je veux seulement en finir.
-Promet moi fidélité et obéissante. Ne pense plus jamais à t'enfuir ou je te jettrai dans une calle et perdrais la clef.
Je ne comprends à peine ce qu'il dit et je lute pour ne pas m'évanouir encore une fois. Mes larmes coulent et je hoche la tête de haute en bas s'en savoir réellement pourquoi et ce que j'accepte. Il baisse son arme, ce plantent à quelques centimètres de moi.
-Jure le, es-cla-ve.
Il me rappelle avec joie mon statut.
-Je le jure...
-Je n'entend pas.
-Je... Je jure fidélité et... obéissante...
-Est ce que tu essayerai de t'évader encore une fois ?Je secoue négativement la tête.
Il fait signe d'un doigt à quelqu'un de venir. Quand le chauve s'avance, le capitaine l'arrête " Non pas toi". Il semble supprit mais recule. Depuis le début c'est lui mon chaperon, qui me surveille et m'amène ou le capitaine le décide. Une vague de panique me traverse quand un homme s'approche de moi mais je n'arrive plus à bouger ni a marcher. Il coupe la corde et me rattrape avant que je ne tombe. Le capitaine lui dit seulement "Infirmerie" et il m'emporte sur son épaule.
