Chapitre 3

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J'ai l'impression que mon corps ne se réchauffera jamais. J'essaie en vain de grappiller quelques rayons du soleil. Ça fait du bien.

Trois jours que je suis enfermée. La seule chose qu'on m'apporte c'est de l'eau quand un matelot vient tous les matins ramasser les oeufs de poules. La faim me tord le ventre que j'en vomis de la bile.

La porte grince pour la deuxième fois de la journée : ce n'est pas normal. L'homme avec la balafre empoigne durement mon bras et me traine dehors. Le soleil me brûle les yeux. Il me jette si violemment au sol que j'ai l'impression que mes genoux se brises. J'entends les rires de l'équipage. Je peine à me remettre sur mes genoux à cause de mes mains toujours ligotés.

"-Tu sera gentil de ciré mes bottes.

Les éclats de rire reprennent à l'ordre dédaigneux du capital. Il me hait. J'ose à peine le regarder.

-Je ne sais point faire celà...
-Que dis tu esclave ?

Bien sûr qu'il ne m'a pas entendu, ma gorge me fait un mal de chien. Ses épaules s'avancent se rapprochant de moi. Il est assis sur un banc à l'arrière du bateau. Il fait la grimace en sentant mon odeur fétide. Je n'imagine même pas dans l'état pitoyable que je dois être. Même mes ongles sont couverts de crasses. Moi, la princesse qui a passé ma maigre existence à être la plus propre et présentable possible et à présent une malpropre.

-Alors princesse, le début de ton voyage ne te convient pas ?

Je baisse les yeux, n'osant pas répondre. Mon ventre se décide de le faire à ma place. Mes joues chauffes et je l'entends rire.

-On dirait bien que mon esclave à faim les gars ! As telle mériter un repas ?
-NON CAPITAINE !

Sa main soulève mon visage pour m'obliger à le regarder.

-Tu vas devoir mériter ton repas princesse.
-Que dois-je faire ?

Il sourit, comprennant que je serai coopérative.

-Les gars enlever vos bottes !

Je gémis malgré moi.

-Bon courage.

Il sort un couteau, j'essaye de m'enlever de sa prise mais je n'ai plus aucune force. L'angoisse prend procession de mon corps.

-Arrête donc de gesticuler, je vais juste t'enlèver les cordes pour le moment.

Je me sens idiote mais soulagé quand je masse délicatement les poignets.

-Au travail, esclave."

Tous l'équipage me jettent leurs bottes à la figurine. Je repère la cire et des chiffons. J'ai déjà vu Dame Ivone le faire mais de la à savoir moi-même, Le faire proprement sur une centaine de paires de bottes me paraît être une tâche impossible. Et l'odeur qui dégage me répugne.

___

Les matelots récupèrent leurs souliers quand ils les repères dans mon alignement de chaussures nettoyées. Ça doit faire des heures que j'œuvre à la tâche. Mes mains noircit de cire me brûle et je sent que mon esprit divague sous le soleil de plomb et du manque de nourriture.

Quand je finis la dernière botte je laisse tomber ma tête en arrière ravalant le peu de salive qu'il me reste, fermant les yeux. Je me sent si faible. Une ombre apparaît devant moi.

"-Tu fais du bon travail malgré ta lenteur extrême.

J'ouvre difficilement les yeux sur Monsieur Pirs, son chapeau de pirate sur la tête pour se protéger du soleil. Il tient un bol dans sa main et je pris intérieurement que se soit pour moi. Il me le tend mais je n'arrive pas à me redresser. Il rigole à ma faiblesse. Je referme les yeux. Tant pis, je passerai mes dernières minutes de vie ici sous ce soleil cuisent.

Pirate de cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant