08. 𝚂𝚘𝚞𝚏𝚏𝚛𝚊𝚗𝚌𝚎 𝚒𝚗𝚟𝚒𝚜𝚒𝚋𝚕𝚎.

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ISIDORE

21h46.

Je le cherchai dans mon sac, cru pendant un instant que je l'avais perdu et finalement le retrouva. Je l'ouvrai, voici ce qu'il contenait : "Retrouve-moi près du cabinet vétérinaire abandonné de Gettysburg demain soir, tache de ne pas te perdre" signé Collins. Je l'imaginais en train de se marrer en déposant à l'encre ce petit pic. Même à travers un bout de papier, elle me provoquait.

Sur ce je m'endormais ,enfin essayais plutôt car demain je commençai à 8h. Je redoute tellement le moment du coucher car mes paralysies du sommeil revenaient encore plus fortes qu'autrefois pour me tourmenter, me martyriser. Elles sont partout et à la fois nulle part. Je me trouvai dans un bain de souffrance, de mal-être et pourtant je gardais le sourire. Le sarcasme voilà ce qui m'aidait à garder cette carapace sans ça, je serai à découvert aux yeux de tous.

Isidore usait du sarcasme sans limites, sans cela toute ton éventail de souffrance serait visible. Il avait fait de lui son bouclier, son armure plutôt. On pensait de lui que c'était quelqu'un qui ne prenait rien au sérieux mais loin de là, vous n'êtes juste pas doués à reconnaitre les carapaces d'autrui, tout réside dans l'art de dissimuler pour certains et de découvrir pour d'autres. A vous de choisir votre camp.

3h.

Ma gorge était sèche. Ma tête tournait. Ma vision était floue. Je tremblais excessivement.

Je me réveillai en sursaut à la suite d'une énième paralysie du sommeil. J'étais tellement déboussolé que je voyais flou, je cherchai une bouteille d'eau en vain. Je me ressaisissais et descendis dans la cuisine du 2ème étage, je pris un verre d'eau et le bu avec une vitesse surprenante tellement j'étais assoiffé. Je m'asseyais ensuite sur une chaise de l'îlot central. Je m'arrêtai de penser pendant 5 minutes qui me paraissaient une éternité, cela m'arrivait parfois mais je ne savais pas ce que c'était. Ces phases où je me déconnecte du monde qui m'entoure et ne pense à rien. C'est comme si j'étais spectateur de moi-même.

5h.

Je m'endormi enfin après 2 heures d'errance, me voilà dans les bras de Morphée. Mais ce moment fut de courte durée puisque mon alarme sonna à mon grand désarroi.... Pile quand je trouvais enfin le sommeil.

7h.

Je me levai affaibli physiquement et mentalement.

Quand est-ce que tout cela s'arrêtera ? Quand est-ce que j'aurai la paix ?

Je m'habillai d'un sweat gris ainsi que d'un pantalon droit noir, je n'avais pas la tête à chercher la tenue parfaite. Pas aujourd'hui. Je m'en allai sans boire de jus d'orange ou quoi que ce soit je voulais juste avoir la paix, dormir paisiblement comme tout le monde....

Je rattrapais de justesse mon bus et montais dedans, je trouvais une place libre derrière juste à côté d'un bourré ou un drogué je ne sais pas trop. Mais je ne fis pas attention à ce détail, je voulais juste dormir pendant ces 30 minutes de trajet. En tout cas c'est ce que j'essayais de faire mais l'odeur qui émanait de cet individu m'était insoutenable. Mon expression faciale en témoignait.

Pitié laissez-moi roupiller sans qu'une odeur de bière ou de cannabis je ne sais même pas ce que c'est au final ne vienne me déranger.

Cette odeur me retourna tellement que je préférai rester debout loin de cette caisse à bières ou autres substances. Pendant le trajet je manquai de tomber une vingtaine de fois tellement j'étais épuisé, il fallait que je rattrape ma nuit en cours mais comment faire si je risque de me faire choper, mon père en serait informé et serait tellement déçu de moi. Ce serait la dernière des choses que je voudrais qu'il ressente envers moi. Je ne peux pas lui faire ça, pas à lui. Je ne veux pas le décevoir surtout. Je suis tout ce qu'il lui reste, mais je n'y arrive plus toute cette carapace, cette attitude me coûte ma santé mentale. Je me convaincrai toujours que je peux tenir pour mon père si ce n'est pas pour moi, ce sera pour lui. Ça l'a toujours été. Il est évident que je vivrai une rupture, une brisure.

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