17. 𝚆𝚎 𝚊𝚕𝚕 𝚗𝚎𝚎𝚍 𝚊𝚗 𝙸𝚟𝚢.

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ELYN

12h34.

Sloan venait de quitter la maison. Ivy venait d'arriver. C'était comme un relais pour garder un enfant, j'étais leur foutue enfant provisoirement.

Je n'avais pas besoin qu'on prenne soin de moi mais il ne voulait rien entendre. Toujours à se mêler de moi, comme s'il trouvait ça amusant. Je restais quelques minutes dans mes pensées avant de voir apparaitre Ivy à l'entrée de ma chambre, elle marchait doucement au cas où elle me trouverait en train de dormir. Mais il se trouvait que j'étais bien réveillée.

-Oh... euh tu es réveillée à ce que je vois. Salut d'abord j'ai oublié mes bonnes manières en venant. Dit-elle en riant.

-Salut. Il n'aurait pas du te contacter, te déranger surtout. Désolée de son importunité.

-Ce n'est rien, il a fait bien justement. J'étais étonnée de le voir quand même.

-Et moi donc. Tu peux poser tes affaires, fais comme chez toi.

Elle en fit ainsi.

-Je reviens, un instant.

De toute façon ce n'est pas comme si j'allais quelque part dans cet état...

Elle revint quelques minutes plus tard mais cette fois-ci avec un bol dans les mains. Je n'avais pas vraiment l'appétit alors j'espérais que c'était pour elle. Elle l'avait posé sur ma commode, j'en déduisais alors que c'était pour moi. Il contenait une soupe assez chaude mais cela ne pouvait pas être l'œuvre d'Ivy, c'était donc le serpent...

Je tournais la tête pour ne pas voir la sienne. Si je ne te vois pas tu ne me vois pas, c'est logique après tout.

-Ce n'est pas en tournant la tête que je ne te ferai pas manger. Allez redresse toi.

Je me redressais comme demandé.

- Tu ne vas pas quand même me nourrir à la cuillère, si ? Demandais-je sérieusement. La probabilité qu'elle le fasse réellement était grande...

-Pas si tu y mets du tien.

-Mais je n'ai pas forcément faim.

-Mange au moins la moitié du bol, tu veux ? Déclara t-elle, en ajoutant une touche de pression avec ses yeux doux bien évidemment.

Je soufflais. Je sais qu'il faut que je me nourrisse mais je n'y arrive pas.

-Bon ok mais que la moitié, pas plus !

-Marché conclu alors. Je vais également aller te chercher un verre d'eau, il faut que tu restes bien hydratée étant donné ton état.

-Ok maman... Dis-je d'une voix enfantine.

Elle ricanait en entendant ma remarque. Je l'entendais descendre les escaliers pour me chercher un énième verre d'eau. Je vais vraiment finir par uriner les chutes du Niagara si ce n'est plus.

J'essayais de manger cuillère par cuillère pour ne pas vomir une deuxième fois. C'était dur. Aller au moins la moitié du bol comme je l'ai promis à Ivy. Je voulais me rendre fière d'arriver à manger même quand je ne le veux pas.

Tu vas y arriver, allez ma jolie. Je tentais de me rassurer du mieux que je pouvais.

C'est vrai que parfois la petit voix dans ma tête pouvait être gentille même si la plupart du temps elle émettait des pensées péjoratives, dingues surtout.

J'arrivais presque à la moitié du bol, j'étais fière de moi. Quelques secondes plus tard et c'est bon j'y étais enfin et ce, avant qu'Ivy ne revienne.

Elle revint enfin et constatait la chose.

-Super ! Tu vois que tu y es arrivée. Je suis fière de toi. Maintenant on s'hydrate mademoiselle, tiens. Dit-elle en me tendant un verre d'eau. Je vais vérifier ta température aussi.

Elle déposa délicatement sa main sur mon front puisque je ne savais même pas où se trouvait le thermomètre corporel.

J'attendais qu'elle me dresse son bilan.

-Toujours un peu brulante. D'ici quelques heures il faudra reprendre un anti-fiévreux.

J'acquiesçais et rabattais ma couverture sur moi. Je décidais de faire une sieste tellement j'étais épuisée. Quant à Ivy, elle s'installait sur ma chaise bureau, prête à me venir en aide à tout moment.

15h38.

Je me réveillais de ma sieste. J'allais un peu mieux. Ivy était encore assise sur la chaise de mon bureau, elle regardait le plafond précisément comme quelqu'un qui s'ennuyait. Elle semblait tellement concentrée à regarder le plafond qu'elle n'avait pas remarqué que j'étais réveillée.

Je me raclais la gorge pour la sortir de ses rêveries. Ce à quoi elle sursauta. J'en riais.

-Mais à quoi pensais tu donc Ivy ? Dis-je en étouffant un rire.

-Je ne sais pas, à tout et à rien à vrai dire.

-En tout cas, tu étais bien plongée dans tes pensées. Tu m'avais l'air de t'ennuyer, tu sais que tu peux regarder la télévision à ta guise.

-Oh non je ne voulais pas me permettre et en plus je dois rester à tes chevets au cas où tu aurais eu besoin de moi.

-Ce n'est qu'une simple grippe, tu peux rentrer chez toi.

-Je veux prendre soin de toi, c'est ce à quoi servent les amis.

J'étais touchée par ses mots, je sentais une sincérité infinie qui émanait d'elle. J'espérais qu'à l'avenir nous ne nous lâcherons pas, je la veux dans ma vie pour toujours. Je souhaite à tout le monde de connaitre une amitié sincère, de ressentir ce que je ressens en sa présence pleine de bonté et d'amour. Je vous souhaite de trouver votre Ivy.

Je lui souriais en guise de remerciements.

-J'ai vu des fraises en bas, tu en veux ? Des fruits ne nous feront rien de mal surtout pour toi.

-Oui s'il te plait.

Elle s'en alla à toute vitesse comme si elle rêvait de ces fraises. Quelques instants plus tard elle revenait avec du sucre et un bol de fraises, ainsi que de la crème fraiche, cette association gustative me faisait presque saliver.

Je lui fis une place dans mon lit pour qu'elle s'y incruste. Elle sautait presque sur celui-ci et posait le bol entre nous. Nous passions le reste de l'après-midi à papoter et déguster les fraises au sucre et à la crème fraiche. C'était tellement onctueux ! Nous passions également ces heures à rire comme des enfants après tout nous en étions encore.

18h07.

Ivy décidais de rentrer après notre journée passée ensemble.

-Ce n'est pas que je ne veux pas rester mais il se fait tard. N'hésite pas à m'appeler si besoin !

-En effet je n'avais pas vu le temps passé tellement nous étions plongées dans nos plaisanteries. Je ne t'appellerai pas tu sais, t'as déjà été d'une grande aide.

-J'insiste n'hésite pas et prends ton anti-fiévreux aussi !

-Oui, oui maman ne t'inquiète pas. Dis-je en roulant les yeux.

Elle rassemblait ses affaires, revêtait son manteau et je la suivais pour lui dire au revoir et fermer derrière elle.

Nous étions à l'entrée de ma maison pour nous saluer.

-En tout cas je me suis bien amusée, au revoir !

-Pareil et merci d'être restée à mon chevet, rentre bien !

Je lui souriais et fermais la porte laissant derrière moi de chaleureux souvenirs. J'étais tellement extenuée que je m'étais endormie presque directement au contact de ma couverture.

Pretty LiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant