11. C4

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Assise au fond de mon siège, je m'obligeai à respirer profondément, lentement, en m'efforçant de penser à tout, sauf à ce rendez-vous imprévu avec Damen Storm

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Assise au fond de mon siège, je m'obligeai à respirer profondément, lentement, en m'efforçant de penser à tout, sauf à ce rendez-vous imprévu avec Damen Storm.

La voiture d'escorte traversait la rue sans un bruit. Une électrique assurément. Je n'entendais pas l'agitation habituelle d'un jeudi soir à l'extérieur.

— Y aurait-il un problème avec votre ceinture de sécurité, Mademoiselle Hildegarde ? questionna le chauffeur.

— Non.

Pas avec la ceinture. Mais avec Monsieur Storm, voulus-je ajouter, avant de me rappeler qu'il n'était aucunement concerné. Même si juridiquement parlant il était à 98 % complice de cet enlèvement.

— Très bien. Ne jouez pas avec, alors. S'il vous plaît.

À travers le rétroviseur central, il me regardait droit dans les yeux.

Nous parlions bien de la ceinture ?

Il se concentra de nouveau sur la route.

Je libérai mes mains et croisai les bras sur ma poitrine en observant le défilé d'images à travers ma vitre. Devant nous, un grand immeuble haussmannien rénnové se dressait dans le ciel noir de Paris. Il n'avait rien de plus que les autres, si ce n'était qu'il se trouvait dans les quartiers encore beaux et propres de la capitale, mais plus nous avançions droit vers lui, plus il me paraissait particulièrement obscur, dangereux et intimidant.

David nous attendait sur le trottoir. Il m'aida à descendre.

— Mademoiselle Hildegarde.

— Monsieur David...

— David suffira.

Il me montra le chemin et me guida jusqu'à l'entrée.

Un nouveau garde-du-corps ouvrit la porte d'entrée et referma la marche. Nous évitions les ascenseurs communs pour emprunter des escaliers menant jusqu'à un ascenseur privé. Je restai tranquillement à l'arrière pendant que David déverrouilla le dernier niveau à l'aide d'une clé spéciale. Les deux hommes se placèrent devant moi et ne pipèrent mot le long de la montée. Je comprenais bien qu'il s'agissait de leur patron, mais comment dire...je n'aurais pas été contre une toute petite indication sur la sauce à laquelle j'allais être mangé.

L'ascenseur s'arrêta. Mon cœur aussi. J'avais le ventre retourné. Bizarrement, je ne me sentais plus aussi confiante, ni aussi énervée qu'il y a quelques minutes. J'étais plutôt perdue et stressée, comme on pouvait l'être à un entretien d'embauche.

David précéda, je le suivis et son collègue resta gentiment derrière. Le hall taupe vide était éclairé par une simple applique murale. Un décor sobre mais assez classe pour savoir que je n'avais pas mis les pieds dans n'importe quel bureau. Tout était en ordre et rangé au millimètre près. Tout l'inverse du bazar qu'on pouvait retrouver à Chéret & Associés.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant