20. Premier Degré

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J'avais passé la nuit à lutter dans mon sommeil

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J'avais passé la nuit à lutter dans mon sommeil. Lutter contre les personnages des tableaux de Caravage qui prenaient subitement vie, et me demandaient de choisir entre le clair et l'obscur. Mais cela ne m'empêcha pas d'être prête pour affronter le reste de la journée et les défis de la campagne présidentielle, tout en faisant abstraction de ceux qui me tourmentaient. Damen Storm annonçait bientôt sa candidature à Nice, et après cet événement qui était probablement remonté jusqu'aux oreilles du pape à l'heure actuelle, il serait constamment sous les feux des projecteurs. Il n'aurait plus droit à une seule erreur de parcours. Ses équipes travaillaient pour véhiculer la meilleure image de lui sur tous les supports, et la mienne travaillait pour que tous ceux qui l'entourent ne viennent jamais entacher ça.

J'arrivai au bureau plus tôt que d'habitude. Chaque jour, la sécurité autour des lieux était de plus en plus renforcée. Les patrouilles de Sentinelles avaient été doublées et des agents contrôlaient les entrées avec portique de sécurité et détecteur de métaux. Mais aujourd'hui, quelque chose était différent. En entrant dans l'immeuble, j'eus cette impression étrange qui prit possession de moi sous forme d'une vigilance accentuée et d'un frisson. J'avais comme un pressentiment, mais je n'arrivai pas à comprendre d'où il venait.

— Madame ?

L'agent qui venait de me passer au détecteur me tendit mon badge et mon sac. Je cessai d'avoir les yeux paranos et récupérai mes affaires.

Cathy quitta son poste en me voyant arriver.

— Bonjour Mademoiselle Hildegarde ! Vous avez passé un bon weekend ? Comment était le Louvre ? Vous avez pris votre pied, pas vrai ?

Je sursautai, les joues en feu et le corps fourmillant, se remémorant les caresses dangereuses de Damen. Je m'étais inclinée face à lui avec tant de naturel. Mon âme, ma chair, la puissance de mes sens avaient fondu sous ses doigts de maître, sous sa langue doucement râpeuse et ardente. Ça avait été un coup de fouet d'érotisme et de sensations intenses, jamais ressenties auparavant. Maintenant, je devais attendre de savoir si ça avait été la dernière fois ou s'il accepterait de m'offrir autre chose que juste son corps. J'attendais. Des jours qui me semblaient être des mois maintenant !

— Quoi ?

— Comme vous y êtes allée pour la première fois...

Ah. Elle parlait de ça. Ouh... Toute cette histoire me rendait folle. Damen me rendait folle !

— Euh. Oui. C'était bien. Tu sais si Pénélope est ici ? Je dois lui envoyer mon compte-rendu mais mon ordi fait encore des siennes.

— Oui. Elle est arrivée tôt avec Lucien Fernand pour préparer le discours de candidature de Monsieur Storm.

Damen était ici ? Hmm, intéressant. Je m'étais imaginée qu'il ferait comme d'habitude, partir loin, m'envoyer ses sbires, jouer avec ma patience et mes limites... Mais non. Il était sur le terrain, en bon soldat. Prêt à m'affronter ? J'allais le découvrir.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant