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Juliette Hildegarde est l'arme redoutable de Chéret & Associés, une société privée de limiers chargée de détruire la réputation et la vie de tous ceux qui échappent aux mains de la Justice. Seulement, quand so...
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- Y'a-t-il une explication rationnelle et entendable à la présence de David devant ma porte à une heure aussi matinale ? entamai-je.
Damen soupira doucement.
- Bonjour à toi aussi, petit chat.
Encore une fois, il avait de la chance d'être à l'autre bout du continent et de bien trop me manquer pour que je sois totalement en colère. J'observai son garde-du-corps qui attendait docilement que je termine ma conversation téléphonique, une tablette en main et un carton noir de l'autre avec mon nom de famille inscrit dessus.
- David est mon chef de la sécurité. C'est-à-dire qu'il est chargé de sécuriser tout ce qui fait partie de mon environnement, toi y...
- Storm ! le priai-je.
- Il est venu t'annoncer que tu peux réintégrer les bureaux de Chéret & Associés dès aujourd'hui et cesser le télétravail.
- Vraiment ?
- Oui. Tout a été vu hier avec Gwendoline, les avocats de votre boîte et les miens. Tu ne bafoues aucune clause du modus vivendi si tu restes dans le département de Recherche et à plus de 150 mètres de distance de l'entrée du QG de campagne. Ce qui est faisable si tu retournes à l'étage en dessous et que tu changes de bureau. Celui qu'on t'a trouvé à tout pour te plaire : il est deux fois plus spacieux que l'ancien et proche d'une machine à café toute neuve.
J'étais contente de la nouvelle, cependant j'avais un goût amer qui me restait en bouche.
- Si tu n'avais pas rédigé ce contrat, nous n'en serions pas là, l'accusai-je. À essayer de trouver des points positifs à ton ordre de restriction.
- Si tu m'avais fait confiance et que tu n'avais pas laissé Auguste se mettre entre nous, nous n'en serions pas là tout simplement, contre-attaqua-t-il.
À mon tour, je soupirai et fis signe à David de rentrer. Je m'éloignai de quelques pas dans le couloir de mon entrée pour continuer ma conversation avec son patron.
- J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on se parle dernièrement c'est pour se disputer.
- Ce n'est pas ça, chaton, tu le sais très bien. Notre relation est très fusionnelle. Nous avons besoin d'être l'un près de l'autre pour nous sentir complet. C'est comme ça.
Je l'avais réalisé depuis un moment mais qu'il le constate également et me le dise ouvertement me rassurait.
- Depuis le débat avec Amélie Norreau, tout s'accélère aussi, continua-t-il. Je n'ai plus une minute à moi.
À Nice, il avait été impressionnant. Mais là, il avait été époustouflant. Chaque respiration, chaque ponctuation, chaque tonalité avait été maîtrisée à la perfection. Il avait contrôlé ses réponses, sans jamais déborder. Ni trop, ni pas assez. Amélie Norreau quant à elle s'était sentie dépassée. À plusieurs reprises, elle n'avait pu s'exprimer sans que Damen ne la tourne en ridicule. Il avait joué à la poupée Barbie avec elle des premiers mots, jusqu'aux derniers. Ça avait été un moment de télévision magistral et il en avait fait un moment iconique en clouant le bec à Norreau avec la phrase suivante : « Madame, si vous saviez à quoi le Mal ressemble vraiment, alors vous auriez le même combat que le mien ».
