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Juliette Hildegarde est l'arme redoutable de Chéret & Associés, une société privée de limiers chargée de détruire la réputation et la vie de tous ceux qui échappent aux mains de la Justice. Seulement, quand so...
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Que faisait-elle chez Damen à une heure pareille ? Et comment était-elle rentrée ? Je n'avais pas entendu la sonnerie et Lauretta était partie il y a un moment déjà.
— Tu ne répondais pas à ton téléphone, se plaignait Asena. Ton avion a atterri il y a plus de douze heures, je me faisais du souci pour toi, Damen chéri, n'ai-je pas le droit ?
Chéri ? Elle s'adressait à lui d'une voix complètement éraillée, déchirée par un abus d'alcool certain. J'entendis les pas venir vers la cuisine, puis reculer. Je ne savais pas quoi faire, ni où me mettre, alors je restai immobile à fixer la porte et les ombres que je voyais se croiser dans le vestibule. Il me semblait qu'une troisième personne était là, mais je ne pouvais le certifier.
— Tu as bu ? demanda Damen. Putain de merde, Asena ! Je t'avais prévenu que la prochaine fois serait celle de trop !
— Oh, ça va ! rétorqua-t-elle. J'étais à une réception, tout le monde buvait ! Tout le monde boit toujours et se repoudre le nez tout le temps, tu le sais très bien.
— Je t'ai déjà dit que tu n'étais pas obligé de boire pour plaire aux amis de ton père.
Je n'entendis pas sa réponse, mais la colère de Damen fusa et retentit dans tout l'appartement :
— Dégage ! Immédiatement !
Un rire gras accueillit son éclat. Elle devait être bien allumée pour continuer de tenir tête à une telle tornade.
— Pas quand je vois l'effet que je te fais.
Bruit de vêtements qui se froissent... Non, c'était moi qui interprétais mal les sons... Pourquoi avais-je subitement envie de vomir ? Les chocolats, les fraises, TOUTE. CETTE. HISTOIRE ?
Je posai la main sur mon ventre et pris de grandes respirations, cherchant une sortie de secours et vite, avant que je n'explose et ne me répande en miette ici.
— Arrête ça, Asena !
— Mais qu'est-ce qu'il y a ? elle commençait à s'agacer. D'habitude tu es plus accueillant... Je t'ai même amené Isïa. Je sais que tu aimes bien lorsqu'elle te...
Il y avait bien une troisième personne. Une femme. Isïa.
— Seigneur, Asena, disparais !
— Lâche-moi ! Mais ça ne va pas non ! Damen !
J'arrivai aux pieds du vestibule au moment où Damen ouvrait la porte d'entrée. Lui, Asena et l'autre femme qui étaient là pivotèrent ensemble sur moi. Je les dévisageai les uns après les autres. Damen qui avait des traces de rouges à lèvres sur la mâchoire ; Asena qui portait une tenue chic et brillante ; l'inconnue qui fumait une cigarette électronique dans un trench imperméable qui dévoilait une robe bien moulante dans un corps de mannequin pour Victoria's Secret. Mais surtout je voyais les clés. Les clés qu'Asena avait en main. Elle les avait. Parce qu'elle vivait là. Avec lui.
