64. Parfaite symbiose

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JUŁIETTE

J'étais sur un petit nuage.

L'esprit complètement détendu et léger. J'avais le sentiment d'être une plume, de léviter et que rien au monde ne pouvait m'atteindre.

À Paris, les guirlandes scintillaient au-dessus des têtes, les supermarchés diffusaient des chants joyeux, le vin chaud et les chocolats coulaient à flot dans les rues. Tout brillait, tout étincelait.

Les couleurs de Noël avaient envahi le tout-Paris. Et également chaque cavité, chaque fissure, chaque recoin de mon cœur.

J'étais prise dans la plus belle des tempêtes, celles aux vents d'onyx de feu. Pour la première fois depuis des jours, ma tête et mon corps s'associaient dans une zone d'osmose galvanisante. Je respirai l'harmonie.

Nous avions quitté les 35 ans du Petit Enquêteur à la sauvette et je ne savais pas ce que le chauffeur avait reçu comme instruction, mais il me semblait que la limousine roulait depuis des heures. Nous avions dû faire le tour de la capitale au moins six fois, ou alors nous étions arrivés à Toulouse, qui sait ? Je n'étais pas dans la bonne position pour voir où nous allions. Tout ce qui se dessinait en face de moi et qui m'intéressait, c'était celui sur lequel j'étais assise, les jambes étendues sur la banquette arrière : Damen. Ses lèvres exquises au goût et à la texture paradisiaques. Son souffle chaud qui chatouillait l'épiderme de mon visage, venait mourir sous mon oreille quand il s'amusait à suçoter ma mâchoire, mon cou. Ses yeux noirs de désir, indécis entre ce qu'ils devaient dévorer : ma bouche gonflée, mes tétons pointus, mon regard aux pupilles dilatées par l'envie ? Sa main brûlante et puissante dont les doigts experts agrippaient fermement mon sein, puis ma taille, puis mes fesses, comme pour se réapproprier le territoire de mon corps, le réclamer sien.

Nous étions deux adultes, en proie à leurs hormones d'adolescents. Affamés d'amour et assoiffés de sexe.

Il me ramena contre lui d'un geste ferme, ma poitrine cogna son torse, nos deux cœurs battaient la chamade face à l'excitation. Je frottais mes doigts dans sa nuque, les glissais dans ses cheveux tandis que ma langue léchait goulûment la sienne. Sa main descendit doucement le long de ma jambe, mes poils se dressèrent, il trouva les boucles de mes talons, les retira en prenant soin de caresser mes chevilles, les courbes de mes pieds. Un jet électrique me parcourut le corps entier, partant de mes orteils et remontant jusqu'au sommet de ma nuque. Je frémis avant de venir flatter son érection à coup d'ondulations. Il s'arrêta de m'embrasser, baissa les yeux sur mes chaussures qui tombaient de la banquette et arqua un sourcil.

– Ça c'est bon à savoir...murmura-t-il. Très bon, même.

Hein ? De quoi parlait-il ? Et pourquoi parlait-il ?!

Je replongeai sur sa bouche et il poussa un grognement encenseur.

– Tu n'imagines même pas toutes les choses que j'ai envie de te faire, toutes les parties de ton corps que j'ai envie de découvrir, toutes les sensations que j'ai envie de te faire ressentir...

Tout en me chauffant, ses doigts remontèrent sur ma cuisse. Il trouva la fente de ma robe, puis ma fente à moi...

– Je vois que vous avez très bien suivi mon conseil sur le port de culotte, mademoiselle Hildegarde.

En réalité, j'avais porté une culotte pendant la soirée, mais quand il m'avait dévoilé ses intentions de me kidnapper, j'avais profité d'un petit moment pour me repoudrer le nez et m'en débarrasser.

– Je peux ? murmura-t-il contre ma bouche.

J'acquiesçai et ma malice porta ses fruits puisqu'il glissa sans aucune difficulté deux de ses doigts, brûlants et rigides dans l'endroit le mieux gardé et le plus chaud de mon anatomie. Je m'en remettais à son indéniable adresse. Il allait et venait en moi, son pouce insistait contre mon bouton sensible. Il frottait à l'intérieur et à l'extérieur en même temps, répandant une dose de plaisir partout, et encore, et toujours ! J'étais en train de m'envoler tout droit vers le septième ciel. Il accéléra son mouvement et signa ma perte. Je basculais dans ses bras, mes lèvres écartées et gémissante comme jamais. Il m'embrassait, étouffait mes cris un par un, absorbait mon plaisir. Il me tenait fort contre lui, j'étais immobilisée et juste en capacité de recevoir, encore et encore, tout ce qu'il souhaitait m'infliger.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant