18. Une malveillance bienveillante

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Mon téléphone de bureau sonna alors que je venais à peine d'entamer ma matinée

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Mon téléphone de bureau sonna alors que je venais à peine d'entamer ma matinée.

— Vous avez un certain docteur Germain qui cherche à vous joindre, m'indiqua Cathy. Je lui ai dit que vous n'étiez pas disponible mais il n'a rien voulu entendre...

Lucas ? Hormis un message où il me disait qu'il était pris à l'hôpital, je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis ce trajet en taxi. J'avais donc décidé de ne pas le harceler, tout en me disant que s'il ne donnait jamais suite, je m'en remettrais très vite. Mais cela aurait impliqué d'aller chercher mes infos ailleurs...

— Tu peux me le passer, Cathy.

— Tout va bien mademoiselle Hildegarde ? s'inquiéta mon assistante. Vous n'êtes pas malade, un truc du genre ?

— Oui, ne t'inquiète pas.

Elle me le transféra.

— Lucas ?

Il laissa quelques secondes de silence avant de répondre.

— Bonjour Juliette. Je suis désolée de ne pas t'avoir répondu, j'ai été très occupé ces derniers jours.

Sa voix était d'un ton très étrange, mais je n'arrivais pas à définir ce qui clochait.

— Ça va aller. Tu es un docteur, je comprends tout à fait.

Encore une fois, un silence avant une réponse.

— M'ouai. Plus pour très longtemps à l'évidence.

Je commençai à comprendre pourquoi il semblait aussi taciturne.

— Qu'est-ce que ça veut dire, Lucas ?

— Rien. Juste un sale inspecteur du CNOM qui s'est emparé de mon service aujourd'hui. Donc je suis sur la touche pour le moment...

— Le CNOM ? Le Conseil National de l'Ordre des Médecins ?

Je pensais tout de suite à Damen et à son catégorique « mets-le hors service ». Mon Dieu ! Lucas était chirurgien, il soignait des gens, sauvait des vies.

— Oui, l'ordre des médecins.

— Mais... Et tes rendez-vous, tes opérations ?

— Annulés.

— Tous ? m'inquiétai-je en gribouillant sur un post-it.

J'inscrivais au marqueur noir "BUREAU STORM TDS !!!". En soulignant bien le TDS pour "Tout De Suite".

— Oui, soupira-t-il. J'ai des patients qui attendent d'être opéré depuis des années, une jeune fille qui devait avoir une greffe cardiaque en urgence. Si elle ne la reçoit pas, elle peut mourir à tout moment ! Tu t'en rends compte ?

Si je me rendais compte que des gens pouvaient mourir à cause de l'égo d'un seul homme ? Oui.

— Désolé, je ne voulais pas te prendre la tête avec mes problèmes.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant