*Nouveaux chapitres : tous les 2 jours*
Juliette Hildegarde est l'arme redoutable de Chéret & Associés, une société privée de limiers chargée de détruire la réputation et la vie de tous ceux qui échappent aux mains de la Justice. Seulement, quand so...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
« LIBERTÉ, ÉGALITÉ, ADELPHITÉ(1) »
Je souris avec amusement en lisant le slogan altéré de l'affiche d'information publique dans l'ascenseur. À coup sûr, c'était un des Engagés qui avait fait ça. Ils étaient tellement... Passionnés et révoltés. Je pris en photo la devise et m'adossai contre la paroi le temps de la montée.
Trois minutes. C'était le temps que mettait l'ascenseur pour faire un à un, tous les étages de l'immeuble, jusqu'au mien. Il était quatorze heures et les gens normaux reprenaient leur activité après avoir déjeuner dans les différents restaurants et food-truck de la Défense. Ce qui était loin d'être mon cas. Je n'avais pas eu le temps de manger et je devais repartir dans moins d'une heure pour un rendez-vous avec un sénateur au fétichisme trouble qui voulait s'affilier à Damen Storm. Avec tout ça, voilà que l'équipe de campagne réclamait mes services pour les relations aux USA. Il faut que je délègue, pensai-je. Finalement, ces trois minutes de prétendue pause serviraient à ça. Établir le tableau des tâches que je pouvais transférer et qui, dans l'équipe, pouvait me seconder pendant mes absences. J'avais presque fini, quand je me retrouvais seule pour les derniers étages avec Olivia Rachum et un autre homme en costard. Je repensais à ma conversation avec Alice et à la regarder, je comprenais ce que mon amie lui trouvait. Hormis sa tendance à toujours me gronder dessus, elle avait l'air sûre d'elle, maîtresse des choses. Ça avait un côté rassurant. Et je me doutais que si elle travaillait pour Damen depuis tant d'années, c'était bien qu'elle était exceptionnelle en son genre.
L'homme nous quitta l'étage suivant. Nous étions toutes les deux seules et je mourrais d'envie de profiter de ce moment presque intime, où il n'était ni question de travail ou de Damen, pour lui demander si elle était plus... Moule, ou saucisse, ou les deux ? Ou aucun ?
Elle était tant concentrée sur son portable que je me doutais qu'elle ait noté ma présence. Jusqu'à ce que je l'entende parler :
— Que s'est-il passé dimanche soir ?
Qu-Quoi ?
— Je vous demande pardon ?
— Tout. Allait. Bien, marmonna-t-elle avant de jeter un coup d'œil à sa montre puis de me fixer. Il était agité la semaine dernière, jusqu'à ce qu'il disparaisse vendredi soir. Quand il est revenu, il était extrêmement... (elle chercha le mot) calme. Toute l'équipe l'a remarqué. JE l'ai remarqué. Nous avons tous passé un excellent week-end. J'ai même eu le temps de changer l'ampoule de ma salle de bain, pour vous dire ! Et depuis lundi matin, la tempête est de retour. Elle est agitée, stressante, insupportable et complètement instable. À tel point qu'il organise lui-même ses propres déplacements pour éviter toutes formes de violences qu'il regretterait. Alors je vous le redemande : que s'est-il passé dimanche soir ?
Elle parlait de Damen. J'aurais dû m'en douter. Est-ce que ça lui arrivait d'avoir d'autres sujets de conversation en bouche ? D'autres centres d'intérêt ?
