34. Opération Tank

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Lorsque l'ascenseur de l'hôtel se referma, un silence accablant recouvra l'atmosphère

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Lorsque l'ascenseur de l'hôtel se referma, un silence accablant recouvra l'atmosphère. Je m'appuyais contre la cloison, m'agrippai de toutes mes forces à moi-même pour ne pas plonger, mais la douleur me consuma. Je m'accroupis et la digue se brisa depuis l'intérieur, avant d'exploser en morceaux. Le visage dans mes mains, je laissai les larmes couler et la tristesse me submerger.

Le mal que je venais de faire à Damen était l'une des expériences les plus insupportables au monde.

Parce que je l'aimais.

Et je l'avais perdu.

Les fondations de notre relation étaient déjà fragilisées par nos passés respectifs. Et maintenant, je les avais détruites d'un fuseau imprégné par la félonie. Il ne restait plus rien, hormis des débris qui finiraient par disparaître avec le temps. En tout cas, pour lui. Car pour ma part, je ne savais pas comment j'allais m'en remettre. Une part très secrète de moi s'était perdue en lui dès que je l'avais vue. Et même si je ne l'avais jamais avoué à voix haute, j'avais cru qu'il était celui que j'avais attendu toute ma vie. J'avais été prête à mener les batailles qui nous attendaient, mais celle-ci...celle-ci me dépassait. J'avais honte de moi. Honte de ce que j'avais fait dans le passé. Personne ne pouvait comprendre à quel point c'était mal. Pour cette raison, je n'en parlais jamais. C'était ma bataille, mon fardeau. J'en assumais seule les responsabilités, même si elles étaient lourdes et pénibles au quotidien. Une bien maigre punition pour les actes affreux que j'avais commis. Mais perdre Damen...était la pire de toutes !

L'ascenseur s'arrêta et je me relevai tant bien que mal pour laisser le prochain client entrer, excepté que le visage familier en face de moi me figea.

— Je craignais de vous avoir raté ! s'exclama Antonin Forge.

— Qu'est-ce que vous voulez ?

— Deux mots que je clame depuis le début, Juliette : la Vérité.

N'était-ce pas ce qui venait d'éclater brutalement entre Damen et moi ? Je n'étais pas d'humeur à ironiser sur ma situation.

Je remis en marche l'ascenseur. Le pigiste du Petit Enquêteur bloqua les portes dans un élan de sursaut.

— Attendez ! Juliette ! Accordez-moi une minute, je vous en supplie. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour lui.

Je regardais Antonin et la détermination qui brûlait dans ses yeux.

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"Si votre chère Juliette et ces enfoirés de journalistes avaient vécu ne serait-ce qu'un dixième de ce que mon frère a subi là-bas, ils garderaient leur grande gueule fermée et loin de moi". avait défendu Gayle Storm avant que le Cénacle ne nous dise que "Le sujet de l'armée ne doit pas être abordé".

"Je vous protège" m'avait dit Damen lorsqu'il avait appris que Lucas me tournait autour.

"Elle cherche des choses qu'elle ne devrait pas chercher", avait sous-entendu Nacim.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant