10. Demi-fantôme (partie 2)

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Trois jours s'étaient écoulés depuis la réunion avec l'équipe de campagne de Damen Storm

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Trois jours s'étaient écoulés depuis la réunion avec l'équipe de campagne de Damen Storm.

Trois jours que je me pinçais le bras et me mordais la langue depuis notre étreinte fougueuse. Mon corps arrivait à réaliser ce qui s'était passé. À dire vrai, il se souvenait chaque matin, chaque soir, chaque fois que je passais devant la porte de cette salle de réunion... Mais mon cerveau, lui, était complètement sens dessus dessous. Il fallait que je prenne du recul par rapport à ce baiser, ou il s'évertuerait à me rejouer continuellement la scène comme si elle s'était passée la veille. Mettre dans des cases, pensai-je en posant un regard circulaire sur mon dressing. Mes vêtements étaient rangés, classés par catégorie et couleur, et pratiquement toutes les semaines, je devais me concentrer pour faire de même avec mes souvenirs. Seulement de la même façon que vous essayiez de noyer une bouée, la parenthèse Damen Storm ne cessait de remonter à la surface.

La tempête.

La tempête Storm avait frappé. Elle m'avait frappée moi. Et en terrible victime, je souffrais encore des séquelles des jours après.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? s'écria Gwendoline.

Je pense à ne plus penser à Damen Storm.

— Le chauffeur va arriver, ta cousine et Matis t'attendent ! continua-t-elle en traversant ma chambre jusqu'à moi. Tu n'es pas encore prête ?

— Non. Je suis obligée de venir ? Mes règles viennent d'arriver, je me sens un peu migraineuse.

Et bougon. Et ultra-sensible. Et vive les hormones... Et merde, rien n'allait depuis cette réunion avec les Storm !

— Tu as des vertiges, des crampes ?

Au nom de toutes celles qui souffraient réellement, je ne pouvais pas mentir :

— Non.

— Eh bien, prends du paracétamol et cesse de tergiverser.

Elle se mit derrière moi pour m'observer dans le miroir et me sourire à travers la glace.

— Et je te connais, toi l'introvertie, qui traine des pieds pour sortir au début, puis qui traine des pieds pour rentrer à la fin.

Je ris doucement. Elle me connaissait par cœur et savait à quel point je pouvais me montrer incohérente avec mes propres désirs.

Je cessai de nous observer et pivotai vers elle. Une question que j'avais gardé pour moi depuis dimanche refit surface.

— Tu es en contact avec ma mère ? Régulièrement ?

Ses épaules s'affaissèrent et elle recula en calant sa pochette sous son bras. Quand elle me répondit, ce fut dans le plus grand des calmes.

— Oui, Juliette. Je suis en contact avec Adriana.

— Pourquoi ? À présent, elle pensera que si toi tu l'appelles et moi non, c'est parce que je vais mal et c'est faux.

Before StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant