J'avais passé chaque soir de la semaine qui suivit au restaurant où ma mère travaillait à essayer d'oublier ma peine. Je finissais toujours par boire un verre de trop et parfois, je m'endormais sur place. Mon destin était scellé. Je l'avais scellé.
Ma sœur avait tenté d'engager la discussion quand j'avais passé le pas de la porte, mais je l'avais stoppée dans son élan, je ne voulais pas en parler. Je ne voulais plus parler de lui.Mon téléphone ne cessait de vibrer et je finis par décrocher. Qui pouvait m’appeler aussi tard ?
— C’est moi.
— Qui moi ? dis-je, énervé.
— Zenko.
— Où as-tu eu mon numéro ?
— Tu fais quoi ?
— En quoi cela t’intéresse ?
J
e raccroche car je ne voulais pas lui parler. Mais il n’était pas du même avis et rappela.
— Ne raccroche pas.
— Tu me veux quoi ?
— J’ai quelques trucs à voir avec toi.
— À cette heure-ci ? Ça ne peut pas attendre demain ?
— Je suis un homme occupé, tu le sais. Dit-il en riant.
— Tu es soul.
— Et toi perspicace.
Un silence s’installe avant qu’il ne reprenne.
— Rejoins-moi, je t’envoie l’adresse.
Il raccroche à son tour. Je ne comptais pas y aller, mais quand j'ai compris où il était, ma curiosité a pris le dessus. Que faisait-il dans un karaoké ?
Un dernier verre avant de me lever et me voilà déjà le cul dans ma voiture.*****
Je suis devant, hésitant à entrer. Je prends mon courage à deux mains et ouvre la porte du karaoké. Un yakuza m’attendait. Il me salue respectueusement, puis m’emboîte le pas jusqu’à Zenko.
La porte s’ouvrit sur une petite pièce éclairée par des néons bleus. Un écran était fixé au mur sur ma gauche ; Zenko était sur un fauteuil en face, entouré de deux hommes.
Il sourit puis ne manqua pas l'occasion de lorgner mes jambes nues. Il se redresse et leur fait signe de partir, nous laissant dans la plus totale intimité.
L'ambiance s'était alourdie, et les regards de Zenko, comme si j'étais de la chair fraîche, n'arrangeaient rien. Je m'assois près de lui, mais pas trop non plus.Bois, ça va te détendre.
Il est totalement différent de lui, deux caractères bien distincts. Zenko semble être sanguin et joueur tandis que Satoshi est plus froid, il ne laisse rien paraître et semble avoir un meilleur self-contrôle que lui.
J'accepte volontiers et je me détends quand je sentis l'alcool brûler ma gorge sur son passage. Je ne voulais plus rien ressentir à ce moment-là, je voulais oublier ce qui s'était passé, je voulais l'oublier.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
Il était habillé très décontracté : pantalon noir, tee-shirt noir. Ses cheveux retombaient sur son visage, lui donnant un air moins agressif.
— Fais voir tes mains.
— Pardon ?
Il m’attrape les deux mains et les observe, touche une à une les rangées de bagues que je portais avant de retirer celle que je portais à l’annulaire de ma main droite et de la ranger dans sa poche.

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Hina : Vie De Yakuza
RomanceEN RÉÉCRITURE ! Hina, fille du bras droit d'un puissant chef yakuza, voit son monde s'effondrer lorsque son père est assassiné, laissant derrière lui une quête de vengeance et de vérité. Pour restaurer l'honneur de sa famille, Hina prend la décisio...