Chapitre 11

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Aussi surprenant que ça puisse paraître, Harry avait fini par somnoler légèrement. Il ne broncha pas quand quelqu'un approcha et le poussa légèrement du pied. Cependant, il laissa glisser son bras sur le côté de façon à avoir un accès facile à sa baguette en cas de problème. Voyant qu'il ne bougeait pas, la personne repartit, mais Harry resta immobile et il n'ouvrit pas les yeux.

Quelques instants plus tard, il entendit un juron étouffé et quelqu'un saisit son menton pour incliner sa tête vers le haut. Puis, il fut secoué sans ménagement et il laissa échapper un gémissement très authentique, son corps douloureux se rappelant à lui.

Dormir sur un sol glacial et humide après avoir été molesté n'était définitivement pas une idée brillante...

Il cligna des yeux, mais il fut immédiatement aveuglé par le lumos d'une baguette. Il gémit une fois de plus, la luminosité soudaine provoquant un mal de tête lancinant.

La lumière disparut, et il fut remis sur pied brusquement. Le mouvement le rendit nauséeux et il se tendit, alors que tout tournait autour de lui. Il n'avait même pas besoin de faire semblant...

Son sauveur marmonna, visiblement mécontent, mais ses gestes se firent plus doux, et il l'entraîna avec lui, aussi rapidement que possible, l'aidant à marcher en le soutenant fermement.

Harry se laissa porter, prêt à adapter son plan suivant l'identité de la personne près de lui.

Harry ne voyait pas grand-chose et chaque mouvement accentuait la sensation de nausée qu'il ressentait. Il pouvait dire que la personne qui le soutenait était un homme, un peu plus grand que lui, mais plus mince. Harry avait vaguement distingué des cheveux sombres, mais rien de plus.

Ils n'eurent pas longtemps à marcher, puisque l'inconnu s'arrêta devant un bâtiment délabré. Il poussa la porte du pied et aida Harry à entrer, puis il le conduisit en silence le long d'un couloir sombre. Il poussa une autre porte, et ils entrèrent dans ce qui semblait être une chambre.

Il fut assis sur une chaise et l'homme se plaça enfin face à lui. Il lança un Incendio et les bougies de la pièce s'allumèrent, permettant enfin à Harry de le dévisager.

Depuis qu'il était Auror, Harry avait appris à masquer ses émotions et ses sentiments. Ainsi, il put observer l'homme qui lui rendait son regard sans broncher, faisant comme s'il le voyait pour la toute première fois de sa vie.

Malgré son indifférence affichée, Harry avait parfaitement reconnu le jeune homme devant lui. Théodore Nott n'avait pas vraiment changé, en dehors d'une vilaine cicatrice lui barrant la joue gauche. Il était aussi bien plus mince qu'autrefois, bien que sa silhouette se soit musclée.

Il le fixait en retour, les sourcils froncés et les bras croisés sur sa poitrine, comme s'il ne savait pas quoi décider à son sujet.

Harry passa la langue sur ses lèvres et grimaça à la légère piqûre de douleur et à la sensation de sécheresse de sa langue. Nott secoua la tête d'un air impatient et il se dirigea vers le seul meuble de la pièce, un grand placard. Il ouvrit une porte et il prit un verre, puis il lança un aguamenti avant de le donner à Harry.

Ce dernier le prit en fronçant les sourcils, se concentrant pour ne pas le renverser, surpris de sa faiblesse. Il but avec soulagement et il croassa un « merci » sincère.

Nott haussa brusquement les épaules, puis il soupira.

— Bon sang, Potter... qu'est-ce que tu as été inventer encore ?

Harry n'eut pas besoin de se forcer à paraître étonné, surpris de la légère inquiétude dans la voix de Nott. Il fronça les sourcils et murmura, avec hésitation.

— On se connaît ?

Nott serra les dents, probablement vexé que Harry ne le reconnaisse pas, puis il marmonna, avec un reniflement méprisant.

— Théodore Nott. On était en même temps à Poudlard, j'étais à Serpentard.

Harry cligna des yeux et il fixa Nott aussi innocemment que possible.

— J'étais à Serpentard ?

Nott se pencha vers lui si rapidement que Harry leva les mains en geste de défense. Cependant, le jeune homme se figea et tenta de le rassurer, visiblement mal à l'aise.

— Doucement, je ne compte pas te blesser. Tu peux me dire ce qui t'est arrivé ?

Harry fronça les sourcils et grimaça aussitôt, avant de hausser les épaules avec une expression désolée.

— Je ne sais pas. Je me souviens juste que tu m'as réveillé.

Nott jura entre ses dents, puis il soupira.

— Potter... Tu as le don pour te retrouver dans des situations impossibles !

Harry pencha légèrement la tête et demanda, doucement.

— Potter, c'est mon nom ?

Nott sursauta violemment et blêmit, puis il se passa une main tremblante sur le visage. Voyant son expression affolée, Harry se sentit légèrement coupable de mentir ainsi, mais il s'obligea à se souvenir qu'il faisait tout ça pour arrêter un tueur et pour aider les Serpentard.

Harry resta silencieux, attendant la réaction de son ancien camarade, l'observant avec curiosité. Finalement, Nott s'accroupit devant lui pour pouvoir le regarder droit dans les yeux et il hocha légèrement la tête.

— Tu t'appelles Harry Potter. Peux-tu me dire de quoi tu te souviens ? La dernière chose dont tu te rappelles ?

Harry ferma les yeux, faisant comme s'il se concentrait, et il plissa légèrement le front. Finalement, il rouvrit les yeux et il secoua la tête, écarquillant légèrement les yeux.

— Juste la ruelle. Je me suis réveillé en ayant mal partout et tu étais là.

La voix de Nott trembla légèrement quand il posa une nouvelle question.

— Tu te souviens que tu es un sorcier ?

Cette fois, Harry hocha la tête, comme si c'était une évidence. Il ajouta, sans hésiter.

— Et je sais que Poudlard est une école, et que Serpentard est l'une des quatre maisons qui la composent.

Nott soupira.

— Écoute, je vais te prêter des vêtements, tu vas prendre une douche et... tu vas te reposer dans un vrai lit. J'irais chercher des potions pour te soigner et on décidera ensuite ce qu'on va faire, d'accord ?

Harry pencha la tête, perplexe.

— Ce qu'on va faire ?

Nott roula des yeux.

— Tu es apparemment amnésique et j'ignore où tu vis exactement. Sans compter que tu as été visiblement agressé et... tu as toujours eu le don pour attirer les ennuis.

Harry hocha la tête avec un léger sourire, puis il murmura, réellement reconnaissant.

— Merci Théodore.

AmnésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant