Amnésie

Chapitre 29

Ayant une panne internet chez moi, je risque d'avoir du mal à poster comme d'habitude. J'en suis désolée et je ferais au mieux en attendant que la situation revienne à la normale.

Lili

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Le repas se passa dans un silence tendu. Théo mangeait la tête baissée, inhabituellement renfermé. Drago semblait pensif et après avoir vaguement remercié Harry d'avoir cuisiné, il s'était concentré sur son assiette. Daphnée les observait les uns et les autres avec surprise, mais elle n'osait pas poser de questions.

Quant à Pansy, elle s'était installée à table, mais elle faisait de son mieux pour ignorer la présence de Harry.

Ce dernier triturait le contenu de son assiette et mangeait à peine, la gorge serrée. Lorsque Drago et Théo se levèrent après avoir terminé leurs assiettes, Harry se tendit, fixant Théo avec inquiétude, mais ce dernier murmura juste quelques mots avant de quitter la pièce.

— À demain matin...

Drago s'attarda un instant et il fixa Harry avec sérieux.

— Harry, n'ose même pas envisager de nous suivre. Dans l'Allée, les règles ne sont pas les mêmes que dans le monde magique et tu es une cible. Même avec de bonnes intentions, tu ne réussirais qu'à nous mettre en danger.

Harry serra les dents, agacé, et il hocha la tête.

— Je ne suis pas un enfant, j'avais compris.

Drago hocha la tête et Harry le rappela au moment où il allait sortir.

— Drago ? Soyez prudents...

Le Serpentard sourit et il hocha la tête avant de quitter la pièce. Daphné se leva pour s'installer près de Harry.

— Qu'est-ce qui se passe ?

Harry cligna des yeux, puis il hésita. Finalement, il haussa les épaules, résigné.

— Je n'ai pas vraiment envie de retrouver ma vie d'avant, mais Théo semble penser que... c'est le mieux pour moi.

Daphné leva un sourcil en le dévisageant, puis elle eut un sourire malicieux.

— Donc tu cherches un moyen de contourner... quoi ? La réalité ?

Harry plissa le nez.

— Ça semble stupide dit comme ça.

Pansy ricana, intervenant sans complexes.

— C'est stupide de croire que tu appartiens au même monde que nous.

Daphnée roula des yeux avant de lancer un regard sévère à son amie.

— Dit celle qui se plaint tous les jours d'avoir dû quitter le merveilleux monde magique.

Pansy rougit en serrant des poings, mais Harry prit sa défense avec lassitude.

— Elle a raison. Vous n'auriez pas dû avoir à venir ici.

Pansy sembla surprise tandis que Daphnée haussait les épaules, fataliste.

— Peu importe. Maintenant, nous vivons ici et nous sommes probablement mieux lotis que si nous étions restés dans le monde magique. Les rares fois où nous devons aller sur le chemin de Traverse, nous sommes regardés comme des monstres...

Harry se frotta le visage, soudain exténué.

— Il n'y a probablement pas de bonne solution. Juste un choix à faire, et apparemment, il a déjà été fait pour moi...

Daphnée écarquilla brièvement les yeux, comme si elle venait d'obtenir une information manquante et elle se pencha vers Harry en le dévisageant attentivement.

— Mais tu n'es pas du genre à abandonner, n'est-ce pas ?

Harry lui sourit tristement avant de murmurer.

— Je vais m'allonger un peu. Je rangerai tout ça tout à l'heure.

Il rejoignit la chambre de Théo et il s'installa sur le lit avec un soupir. Il fixa le plafond, se reprochant d'avoir été stupide. Il n'avait pas pu résister à l'envie d'embrasser Théo, parce qu'il voulait s'assurer que ses sentiments n'étaient pas une illusion.

Bien évidemment, il avait obtenu sa réponse. Il était réellement attiré par Théo et il brûlait de se rapprocher de lui en espérant que ses sentiments soient partagés.

Cependant, il avait blessé Théo d'une manière ou d'une autre, ce qu'il voulait éviter par-dessus tout.

Il avait également pris conscience qu'il ne pouvait pas espérer une relation basée sur un mensonge.

Harry ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir, déterminé. Il se moquait de l'enquête ou de son rôle d'Auror. Il avait peut-être eu les meilleures intentions en venant dans l'allée des Embrumes et en prétendant être amnésique, il ne pouvait plus continuer ainsi.

Harry prit la décision de tout avouer à Théo dès qu'il reviendrait, au risque d'être mis à la porte.

Ce serait un acte de foi d'ouvrir son cœur et d'espérer être pardonné de ses fautes. Mais c'était probablement la seule façon de prouver qu'il était sérieux et qu'il ne pouvait pas abandonner...

Harry glissa dans le sommeil sans s'en rendre compte, alors qu'il réfléchissait toujours. Sa dernière pensée avant de sombrer fut de regretter de ne pas pouvoir parler avec Ginny. Son amie était en général lucide et elle n'avait pas peur de lui dire la vérité en face.

Il faisait nuit noire quand Harry s'éveilla en sursaut, clignant des yeux, totalement perdu.

Il eut du mal à se souvenir de l'endroit où il se trouvait et son cœur accéléra alors qu'il tâtonnait autour de lui pour trouver sa baguette. Cependant, elle n'était pas sous son oreiller et il se redressa brusquement, le souffle court.

Puis, les souvenirs des derniers jours affluèrent et il reprit lentement son souffle. Il était dans l'Allée des Embrumes, plus précisément dans la chambre de Théo Nott.

Un mauvais pressentiment tordit les entrailles de Harry et il se concentra pour écouter les bruits de la maison, essayant de comprendre ce qui l'avait réveillé. Il entendit un vague remue-ménage, mais rien de précis. Ce pouvait être Daphnée ou Pansy, après tout.

Maintenant qu'il était pleinement éveillé, Harry se glissa hors du lit et prit sa baguette qu'il avait laissée sur la table de chevet. Ce constat lui tira un bref ricanement. Lorsqu'il était dans le monde magique, dans son appartement impersonnel, il vivait dans la peur et dormait avec sa baguette toujours à portée de main. Alors qu'ici, en plein cœur de l'Allée des Embrumes, il se sentait plus en sécurité que jamais.

En fait, ces derniers jours, la seule chose qu'il redoutait était d'avouer enfin la vérité à ses nouveaux amis, conscients qu'ils seraient furieux et qu'il risquait de les perdre...

Harry serra la main sur sa baguette et se redressa, puis il se dirigea vers la porte de la chambre. Lorsqu'il l'ouvrit, il se trouva nez à nez avec Pansy.

La jeune femme le dévisagea, mais elle semblait bien moins hostile qu'au début. Elle renifla, avant de murmurer.

— Ils sont rentrés. J'ai pensé que tu aimerais savoir que Théo a été blessé...

Harry eut l'impression que tout tournait autour de lui et il vacilla, horrifié. Sa réaction adoucit Pansy qui lui agrippa le bras d'une poigne de fer.

— Ne panique pas, Potter. Il ira bien. Quelques égratignures.