prologue

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Me revoila. Comme chaque soir depuis douze ans, face à lui. Harès ! me fixant de ses yeux verrons. Son regard me transperçait tellement il était mauvais.

Chaque fois qu'on se croisait dans l'établissement, il m'insultait, me dénigrait, me frappait. J'étais son défouloir, sa martyre.

Dès mon arrivée à l'orphelinat, j'ai su que j'étais dans son collimateur, je n'avais que quatre ans et lui six mais je savais déjà que je n'en sortirais pas indemne. Je voyais bien que dans ses yeux d'enfant, je n'étais qu'un monstre dont il fallait à tout prix se débarrasser, ce n'était qu'un jeu pour lui.

Cela a commencé avec la nourriture qu'il me lançait au visage, puis il prenait mes jouets pour les casser, et déchirait mes vêtements. Et plus les années passaient plus sa douce torture s'aggravait et s'amplifiait. Commençant par les insultes et les attouchements, jusqu'à finir par me VIOLER. Cela se produisait toujours la nuit en cachète pour ne pas réveiller les soupçons des autres. Et si cela me venait à l'idée d'en parler, je devais par la suite subir les conséquences de mes actes.

Mais au fil du temps, cela ne lui suffisait plus. Il a dû trouver une nouvelle lubie, qui fut milles fois pires que les autres, la TORTURE. Allant simplement de la ceinture jusqu'aux scalpels, son arme préférée. Grâce à elle, il y laissait sa signature sur tout mon corps. Chaque nuit je subissais son emprise. J'ai même essayé d'en finir, mais à chaque tentative, il me sauvait et me soignait pour mieux me détruire ensuite. Puis un soir, j'ai pris mon courage à deux mains et je suis partie voir le directeur mais j'ai vite regretté, je ne m'attendais pas à ce que je vivrais après cet aveu.

Est-ce que je regrette ce que j'ai fait ? Terriblement. Est-ce que je recommencerais si ça devait arriver ? Certainement. Aujourd'hui, huit ans plus tard, je suis devenue une des chefs de la mafia la plus puissante des Etats-Unis et même du monde. Tout le monde a peur de moi, mais personne ne sait qui je suis, ni à quoi je ressemble. La seule image qu'ils ont de moi ce sont les corps que je laisse derrière moi et la signature que j'y laisse sur eux. Chaque signature est différente mais elles sont toutes faites avec ce même instrument. Un scalpel !

SignatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant