Chapitre 13 : Pardon

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J'ouvris les yeux avec difficulté et crus que ma tête allait exploser tant mon mal de crâne était intense. J'étais couchée dans un grand lit, vêtue uniquement d'un long tee-shirt et portais aussi mes sous-vêtements. Je regardais autour de moi pour essayer d'identifier l'endroit où je me trouvais, en vain. J'étais dans une chambre spacieuse avec un ameublement luxueux. Un écran de télévision de grande dimension était accroché sur le mur en face du lit. Mais où étais-je donc ? 

Je repoussai la couette, mis les pieds par terre et pris ma tête entre mes mains essayant de réfléchir à ce qui était arrivé hier soir. Et là, c'était le trou noir. Je me souvenais uniquement de la scène du crime et de la présence d'Harès et puis plus rien. Le vide ! Le néant !

Mince ! qu'est-ce que j'ai fait ? ne me dites pas que je l'ai fait hier soir et que je suis actuellement dans la chambre d'Harès ?

Je n'arrivais pas à me concentrer tant j'avais mal à la tête. Je décidai alors de me lever et de sortir de cette chambre pour enfin savoir où je me trouvais. J'ouvris la porte de la chambre et sortis sur un palier qui conduisait vers un grand escalier. Je descendis les marches et arrivai dans un immense séjour. En contre-bas apparaissait un grand salon et sur la gauche, une cuisine ouverte dans laquelle un homme se tenait debout devant un plan de travail. Et cet homme c'était Harès.

Ça alors !  J'étais chez Harès !!! Mais qu'est-ce je faisais là ! Ne me dites pas que j'étais venue de mon plein gré chez cet énergumène ? Des tonnes de questions envahissaient alors mon esprit et sans qu'aucune réponse valable ne se profile.

Je restai pétrifiée dans le séjour en découvrant celui qui m'hébergeait et devant la scène improbable à laquelle j'étais en train d'assister. Harès était en train de se battre avec de la pâte qu'il fouettait énergiquement dans un récipient tout en jurant :

-        Merde, merde et merde !!! Décidément, rien ne va comme je veux ce matin ! Satanée pâte à gaufres.

Harès, face au plan de travail me tournait le dos et ne m'avait pas entendu descendre. Je fus soudainement prise de panique et l'idée de m'enfuir traversa mon esprit. J'y renonçai finalement car je venais de réaliser que j'étais à moitié nue et que pour sortir de la maison, je devais passer dans le champ de vision d'Harès, le hall d'entrée se trouvant juste à côté de la cuisine. Alors, essayant de retrouver mon calme, je décidai de le rejoindre et une fois arrivée derrière lui, lui lançai sans une once de chaleur :

-        Bonjour Harès ! Tu peux me dire où sont mes vêtements ? Je dois m'en aller !

Surpris par le son de ma voix dans son dos, Harès sursauta et se retourna d'un coup le fouet dégoulinant de pâte à la main. L'effet de surprise retombé, il reposa le fouet dans le récipient et me lança avec un large sourire :

-        Bonjour Maria ! Bien dormi ? Et me prenant par la main, tu restes déjeuner ? Je prépare des gaufres !

-        Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ! Je ferais mieux de partir. Dis-je en retirant ma main de la sienne et en m'éloignant de lui pour garder une certaine contenance. D'ailleurs, je peux savoir ce que je fais chez toi Harès ? Qu'est-ce qui m'est arrivée hier soir ? Tu m'as droguée ? Tu m'as enlevée ? Tu m'as...

Harès m'interrompit :

-        Oh non ! Rien de tout ça tigresse ! Tu es juste tombée dans les pommes pendant notre discussion ! Alors je t'ai ramenée chez moi et ai demandai à mes hommes de nettoyer ta merde afin que tu n'aies pas d'ennuis avec la police !

Harès faisait référence au meurtre que j'avais commis hier soir. 

-        S'il-te-plait Maria ! Insista-t-il en plantant son regard verrons dans le mien. Reste !

SignatureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant