une voix m'appelle, une main sur ma joue ... c'est elle.
« Mon ange pourquoi pleurs-tu ? » « Je t'es cru perdue. » « Où m'as-tu perdu » me répond-elle en souriant. « Je t'ai croisé dans la rue et tu t'es enfuis » « Ce n'était pas moi » « Mais... » « Ce n'était pas moi » « Je t'ai vue » « Qui vas-tu croire tes yeux, ou ton cœur. » « Même si mes yeux se trompent, c'est mon cœur qui pleure » « Tes yeux ne t'ont pas trompé, mais je ne peux t'expliquer ce que tu dois comprendre par toi-même »
Je veux de plus amples explications et je commence à me redresser, je commence à balbutier quelques mots mais elle saisit mon visage entre ses mains chaudes, pose ma tête sur ses cuisses, ses yeux pleins de tendresse dans les miens m'apaisent, ma bouche remue, alors elle pose son index sur mes lèvres.
Nous restons là, figés un long moment, sa douceur endort mes souffrances les plus profondes, maintenant j'ai peur de cette paix intérieure car quand elle disparaît l'enfer réapparaît.
En l'absence de lumière les ténèbres règnent mais une seule étincelle suffit pour que l'obscurité n'ait plus de raison d'être.
Telle une fée, elle irradie d'une chaleur réparatrice, elle réchauffe rapidement mon corps endormie sur le sol, puis doucement elle s'écarte et se relève, attrape une paire de cuissardes, sorties de je ne sais où, qu'elle enfile tout en me regardant puis passe une veste par-dessus sa robe, elle s'habille d'un rien, pourtant c'est moi qui ai l'air de rien à côté, elle s'adosse à la porte, je crois que cela veux dire que l'on va sortir.
Je me lève, elle s'échappe par la porte et je la suis, je me fais l'impression d'Alice à la poursuite du lapin blanc inaccessible pourtant à quelques mètres de moi. Elle m'attend dans le couloir froid où elle fait office de seule source de chaleur, que faire ? Rester là à regarder la sortie du tunnel ou la rejoindre et aller vers je ne sais quelle aventure.
Elle me regarde et saisit mon doute alors elle me tend la main. Qu'est ce qui est pire : l'inconnue ou la solitude...
Ma fée s'éteint, son bras s'abaisse, mon cœur se tord dans ma poitrine, je ferme les yeux et me précipite vers elle, la tête baissée elle se blottit dans mes bras.
Je la serre de toutes mes forces, elle tremble de froid, pourquoi ? Je sens qu'elle glisse comme si elle perdait pied, je fixe ses yeux qui s'éloignent sombrant dans un abysse sans fond, mes bras l'agrippent sans résultat. Mon corps entier s'offre sans pouvoir être un rempart à cette chute inévitable, j'ai peur, je panique elle le sens son sourire ne peux cacher son incertitude quand l'expression de son visage change ses yeux passent de résignés à surpris.
Je viens de l'embrasser les yeux fermés de toute mon âme, j'ai désiré me perdre avec elle, la voilà suspendu à mes lèvres entre deux mondes, je n'ose penser à la douceur de ses lèvres de peur de relâcher l'étreinte qui nous tient liés. Pourtant ma bouche effleure deux pétales de rose, le nectar distillé nous enivre et envahit nos veines tel l'élixir distillé d'un jour d'été. Nous scintillons, corps célestes en apesanteur entre ma cage d'escalier et je ne sais où, nos mains se rejoignent, nos yeux s'enlacent, nos âmes se fondent l'une dans l'autre ouvrant ainsi un nouvel état de conscience, nous sommes un.
La lumière devient plus intense, aveuglante. Elle nous envahit et nous possède, elle nous avale littéralement et nous disparaissons dans un éclair laissant l'obscurité reprendre sa place dans les lieux.
Je ne suis rien. Puis un flash me rappelle à mon être, je me sens expulsé, je sais que je suis appelé à renaître mais ne peux me résoudre à quitter cet état de paix intense, je veux rester là, mais une voix m'appelle « je t'aime »...
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L'angélus
RomanceC'était aujourd'hui, il y a cent ans. Je n'ai plus grands souvenirs de cette époque Mais nous étions jeunes Et l'amour que nous avions l'un pour l'autre Faisait fleurir le printemps autour de nous. Âme sœur nous étions Âme sœur nous le savions...