L'ani-mal

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Je me reprends et sors de la douche dégoulinant tel un chien mouillé. Ce genre de crise existentielle me sonne complètement. Mais nous les garçons nous nous cachons pour pleurer, pas par fausse fierté mais car nous voulons garder ces moments de rare beauté pour nous et pour pouvoir s'émouvoir de nos propres réactions. Et ça nous donne la fringale, notre coté féminin prend le relai pour nous pousser dans le frigo et il vaut mieux que l'on y trouve de quoi combler ce vide par ce que sinon on se met au ménage et là on frotte jusqu'à ce que mort s'en suive.
Je sors de la salle de bain une serviette nouée autour de la taille, je vais fouiller le frigo à la recherche de quelques substantiels encas, j'écarte la piste de quelques repas faciles pré-élaborés, ma chasse m'emmenant de plus en plus profond dans le garde manger, je jette mon dévolue sur un morceau de viande que je jette dans une poêle brûlante, l'odeur de la viande me met en appétit, me met en impatience. Telle la bête de Gévaudan, je fonds sur ma proie, la dévorant d'une traite, sans m'asseoir, sans assiette, sans même prendre des couverts. J'éponge mon visage avec la serviette que je porte, puis la laisse tomber sur le sol.
Je traverse l'appartement dans le plus simple appareil allant d'une pièce a l'autre, à la redécouverte de ces espaces, de ces odeurs, le soleil me surprend, des taches de lumières parsemées sur mon corps me réchauffent. Par delà le brouhaha de la rue qui passe par la fenêtre, le chant d'un oiseau interpelle mon oreille. C'est étrange à la fois apaisé et en éveil,  cet état animal me va bien. Je me reprends, assez ! Calmons-nous... Si je commence à m'écouter je vais finir par pisser dans les plantes.
Je me dirige vers ma chambre, quelques vêtements me civiliseront sûrement. Je m'arrête sur le pas, le lit est fait, le chat au pied et sur le drap quatre cartes sont posées, laissées là à mon attention.
Je m'approche et les caresses du doigt, sur la première on peut lire :
3. la papesse - je sais, sur la seconde : 4. l'empereur - je peux, les deux autres sont retournées, je n'en distingue que le dos.
Je recule, le regard toujours fixé sur le lit jusqu'à mon armoire ou j'attrape  des vêtement que j'enfile d'un mouvement, puis un sourire dans l'œil je lance au chat « c'est toi qui a fait le lit », le félin ferme les yeux et se met a ronronner, le pire c'est que je pourrais presque prendre ca pour une réponse, vraiment ca vas pas dans ma petite tête .
Ajustant ma chemise je me penche sur le lit et retourne l'un après l'autre les cartes resté sur mon lit leur dessins dorées brilles a la lueur du jour qui les caresse.
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5. le pape. Je veux.
Les symboles cerclé sur les cartes sont de plus en plus complexe, ici un pentagramme est représenté les pointes posées sur  la circonférence du cercle.
6. l'amoureux. J'aime.
Deux triangle l'un dans l'autre forment une étoile toujours posée sur le cercle, cette boucle fermé a chaque étape de ma relation aussi étrange soit elle j'ai le droit a une carte et celle –si  « j 'aime » oui c'est clair, j'aime a corps perdue, a damner mon âme a chaque seconde passé près d'elle.
Ma veste est sur une chaise je vais y chercher les autres cartes je les dispose devant moi sur le lit, elles sont là devant moi toutes les sept,
Sept lames de tarot, sept preuves de l'existence de ce que je vie, sept raison de croire en l'amour. Je les regarde et je me rends compte que tout est lié, elle, moi, les cartes nos vie mêlées dans cette étrange conte de fée, mais j'ai besoin de plus, tout savoir est un pouvoir, j'ai besoin d'en savoir plus, il me reste quelques heures, il faut que je me renseigne ...tout de suite.
Je ramasse mes cartes, attrape ma veste, les glisse dans la poche et l'enfile tout en passant la porte. C'est facile de dire je vais me renseigner,  mais ou ? dans ma précipitation je n'avais pas pensé que l'on ne parle pas de tarot a tout les coins de rue. Je ère ma ville, ses avenue et ses maison ; puis dans un éclair de lucidité je me dirige vers la bibliothèque, la bas on parle de tout.
Je vois le grand bâtiment se dresser devant moi, je bats le pavé de mes pas énergiques, assoiffé de question, je vais me rassasier a la source, quand mon regard se sens attiré dans une ruelle a ma gauche, mon but est la, a deux pas, pourtant cette rue m'appelle, « la bibliothèque ne va pas s'enfuir », alors je m'engouffre sur l'étroit chemin.

L'angélus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant