LoveCon - T1 - Kieran [Premier Jet]

Chapitre 46 - Bree.

Le rayon de soleil qui filtre à travers le rideau termine de me réveiller. Cette nuit à été agitée, des cauchemars dont je ne me souviens plus lorsque mes paupières s'ouvrent. Un œil au réveil m'indique qu'il est presque midi, il est clair que nous avions besoin de sommeil. Nos jambes sont emmêlées les unes aux autres et Kieran est lové contre mon flanc. Il respire tranquillement, son souffle ronflant contre ma peau. Il est beau, et je prends le temps de graver cette image dans mon esprit, à côté de toutes celles que j'ai déjà pu enregistrer des moments passés ensemble.

Je tends la main pour effleurer délicatement les petites mèches près de ses oreilles, et je dois le chatouiller parce qu'il se met à bouger. Je glisse mes doigts le long de son bras, dans une caresse aérienne qui amène une légère chair de poule sur sa peau. Je le sens bouger contre moi, puis sa main apparaît pour venir se frotter le visage. Il est éveillé, ses orbes chocolat s'accrochant alors aux miennes. Ca n'est pas la première fois que nous nous éveillons ensemble dans un même lit, mais Kieran est aux États-Unis. Avec moi. Et l'air perdu qu'il arbore le temps d'un instant lui donne un côté adorable. C'est à son tour de me toucher, avec le doigté hésitant de celui qui se demande s'il est en train de rêver. Je frissonne lorsque sa main quitte mon bras et continue sa course sur mon torse. Ses doigts tracent habilement le contour de mes muscles, me faisant échapper un soupir de désir. Lorsqu'il lève la tête, ma bouche s'empare de la sienne. J'ai un instant d'hésitation, parce que j'aurais dû lui demander s'il était d'accord, mais sa réponse à mon baiser finit de me convaincre. Mon cœur s'emballe un peu plus rapidement et je glisse mes lèvres dans son cou, mordillant par endroit la peau tendre qui le fait doucement gémir. Mon genou remonte légèrement pour venir masser avec délicatesse la virilité de mon amant tandis que mes lèvres s'attardent sur l'espace juste derrière le lobe de son oreille. Il ne nous faut pas longtemps pour être complètement réveillés. Il n'est d'ailleurs pas en reste, ses mains caressant mon corps avec précipitation, sans laisser une seule zone à l'écart. Je crève d'envie de me fondre en lui, de m'abandonner dans ses bras et de laisser le plaisir nous envahir.

Sauf qu'aujourd'hui, l'univers en a décidé autrement.

Une première sonnerie résonne dans la pièce, que je décide d'ignorer.

Je préfère mille fois glisser le long du torse de Kieran, effleurer l'un de ses tétons du bout de ma langue. Lorsque le second appel résonna, je décidais de changer de cible et de passer au second, mes doigts effleurant la chute de ses reins.

C'est au bout du troisième appel que nous nous sommes avoués vaincus. Quelqu'un essayait de me joindre. Kieran me poussa vers l'extérieur et j'attrapais le fruit du bruit odieux qui résonnait. Le nom de Cole sur l'écran me fit froncer les sourcils, mais je décrochai.

- Putain Bree ! S'exclama une voix bourrue au bout du fil. Ça fait trois fois que je t'appelle !
- Et trois fois que je t'ignore. Je suis occupé.
- Allume la télé.
- Cole, si tu m'appelles juste pour me faire mater une pub de merde je te jure que je vais te foutre un coup de pied au cul avec tellement de force que tu pourras plus t'asseoir pendant au moins six semaines.
- Aubrey. Allume cette foutue télévision, souffla la voix en vibrant, me faisant alors abdiquer.

Sous le regard interrogatif de Kieran, je quittais la chaleur réconfortante des draps pour attraper la télécommande. Une combinaison de bouton fit s'ouvrir le pan du mur en face du lit, révélant une télévision à écran plat aussi grand que dans le salon. Un petit sourire au coin des lèvres, je vis Kieran hausser un sourcil amusé. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait et, moi non plus à vrai dire. Mon doigt pressa le bouton "On" comme on presse une détente, avec angoisse et délicatesse. La lumière de l'écran éclaira finalement la pièce et je sentis mon cœur cesser de battre en voyant nos deux visages en gros plan sur une chaîne nationale.

- Putain de merde, échappai-je en me laissant tomber sur le lit.
- T'as bien fait de répondre, hein.
- Ta gueule, Cole. Ça fait combien de temps que ça passe ?
- J'en sais rien, je viens d'allumer.
- Putain, putain, putain.
- Bree. Calme-toi. Appelle Aldo, Madeline ou peu importe lequel des membres de ton équipe qui peut gérer cette merde.
- Ouais, j'vais faire ça. Salut.

Je restais abasourdi devant l'écran et le bandeau rouge défilant. Je déteste ces chaînes de gossip qui fonctionnent en livrant en pâture la vie personnelle des gens. Les lettres blanches dansent devant mes yeux en boucle, répétant encore et encore la même phrase : « Bree Tucker, la star de Small People, en couple avec un homme ? »

- Je dois appeler Aldo.
- Je dois partir.
- Quoi ?
- Je peux pas rester là.

Kieran se lève comme s'il avait le diable aux trousses, il manque de se casser la figure, se rattrape de justesse au mur. Il essaie d'attraper des vêtements mais se cogne le genou au passage. Mon cœur se serre et je sais ce qu'il se joue dans son esprit, parce que le même scénario explose dans le mien. Je voulais préserver l'identité de Kieran et je ne voulais pas voir notre histoire étalée dans les journaux. Surtout de cette manière, réduite au coming out puant d'un acteur vedette. Malgré tout, je voyais que Kieran était encore plus stressé que moi à cet instant très précis. Il panique et je dois réagir avant que ça ne tourne mal.

- Kieran.

Le murmure de son prénom ne le fit pas s'arrêter, il récupéra sa chemisette et ses chaussettes, partant ensuite à la recherche de son boxer. Il s'agaçait de ne pas réussir à mettre la main dessus. Je fini par l'attraper par les épaules, le forçant à quitter son état de transe pour fixer son regard dans le mien.

- Kieran !

Son prénom finit de le ramener les pieds sur terre et il serra les poings sur ses vêtements tandis que je prenais son visage en coupe pour l'empêcher de s'enfuir.

- On va trouver une solution. Tout ira bien.
- N'appelle pas Aldo.
- Non, non tu as raison. Je vais appeler Madeline, OK ? Ca va aller.