Chapitre 1 : Pas cool comme réveil

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   J'ai mal à la tête. Je sens mon corps contorsionné. Je prends quelques minutes à me rappeler les derniers événements. J'ai mal un peu partout. Je finis par ouvrir les yeux et constate que je suis toujours dans le tram : allongé sur le sol. La lumière est revenue. Je prends un peu de temps à pouvoir bouger ne serait-ce que mon indexe. Plusieurs minutes me sont donc nécessaires pour pouvoir m'assoir. Ma tête tourne alors que mon dos est contre les portes fermées. Une odeur nauséabonde me prend d'assaut et me donne le vertige. Je prends le temps de regarder autour de moi. Ma vision s'éclaircie peu à peu et je constate avec effroi la situation présente. Une peur incontrôlable m'envahit, je me relève avec difficulté pour vérifier ce que je sais déjà. Je m'aide des sièges pour me mettre debout, mes jambes tremblantes, et je m'approche du corps endormi du jeune adulte, toujours son casque sur les oreilles. Il a la peau très pâle, maladive. Je tends ma main pour toucher son bras et alors que mes doigts frôlent sa peau glaciale, il tombe de son siège, s'écrasant sur le sol, le regard vide tourné vers moi, ses yeux grands ouverts me fixant. Je recule de quelques pas et une soudaine envie de vomir me saisis. J'essaye de refouler cette impression et avale ma salive avec dégoût. Tout le monde autour de moi est dans le même état : mort. Mes yeux se baladent un peu partout pour constater qu'il n'y a pas de survivants.

   Je ne sais pas combien de temps j'ai dormis exactement mais cela fait irréfutablement plus d'une journée ! Les cadavres sont en décompositions. L'odeur devient insupportable alors je me dirige vers la porte du tram et essaye de l'ouvrir mais c'est impossible, quelque chose la bloque ! Le tram est en fait penché et toutes les portes d'un même côté sont bloqué à cause des rails. Je m'aide donc d'une barre pour essayer d'ouvrir une porte de l'autre côté mais ce n'est également pas possible. Je regarde à droite comme à gauche mais les cadavres me bloquent l'accès au couloir et l'odeur devient trop insupportable pour que je reste ici plus longtemps. Je décide donc d'escalader les sièges afin d'ouvrir une vitre. Elle présente quelques difficultés mais je laisse échapper un cri d'effort et elle se laisse glisser. Je souffle un bout coup et m'y glisse du mieux que je peux. Je finis sur le tram.

   Je jette un regard aux cadavres : j'étais la seule à avoir survécu. Je ferme les yeux, comment personnes au dehors n'a pu s'en rendre compte ? Pourquoi personne n'est venu nous aider ? Mais surtout : qu'elle était cette voix ? Une illusion ? Je mettais ça sur le compte de mon imagination pour le moment, ou du moins c'est ce que j'espérais...

   Je mis pied à terre et contourna le tram pour pouvoir marcher tranquillement sur la voie. Je tourne sur moi-même pour constater que sur l'autre voie il n'y a pas un véhicule et que le reste du tram est aussi penché. Je m'approche des fenêtres mais la même vision d'horreur m'atteint et je décide de continuer ma route.

   Mes pieds avance à un rythme régulier et mes tête se balance de gauche à droite. Je n'ai pas de sacs avec moi, j'ai soif, j'ai faim, je suis fatigué alors que je viens de me réveiller. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais j'espère que quelqu'un pourra m'aider.

   Je finis par courir dans le tunnel sous la peur et l'appréhension. Je veux retrouver la lumière, sortir de cette obscurité au plus vite ! Ma respiration est saccadée, mes jambes se font plus rapides et plus légères et mon esprit s'apaise.

   J'arrive finalement à la fin du tunnel, à la prochaine station. Il n'en manquait plus que trois pour rentrer voir mes parents. La lumière est présente et je me débrouille pour grimper sur le quai. Arrivé en haut j'observe les alentours. Il y a des corps inertes un peu partout mais l'odeur est moins forte que dans le trame, sûrement à cause des sortis restées ouvertes. Je marche un peu pour voir s'il y aurait des survivants mais ma recherche est vaine. Comment cela était-il possible ? Un tremblement de terre ? C'est probable mais alors pourquoi n'y a-t-il pas de débris ? Il doit sûrement y avoir une explication logique... Une explication tout court ! Est-ce que cela touchait un endroit précis où... Dehors ! Je cours à travers les couloirs et monte les escaliers en vitesse ! Arrivé en haut la faible lumière du soleil caché derrière les nuages m'éblouit, la source d'éclairage était moins forte au sous-sol.

La CatastropheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant