Chapitre 6 : Attaque

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   Gaël courait vers l'intérieur du bâtiment pour pouvoir prévenir le maximum de monde. Il avait mis en route l'alarme d'incendie. Moi je restais pétrifier devant le spectacle qu'offraient les Lézards. Ils étaient comme le tout premier que j'avais vu, comme celui qui m'avait sans doute mordu. Ces espèces de mutants ressemblants à de véritables Lézards mais avec des écailles aussi noires que la pupille et des yeux aussi rouges que le sang. Ils couraient réellement vite. Ah oui, détail important : ils étaient imposants, impossible de passer à côté d'eux sans les remarquer. Ils faisaient au moins trois mètres de hauteur et cinq de long, donc je dirais que c'était assez important !

   Arthur et Nathan me tirèrent en même temps vers l'arrière pour rejoindre la voiture. Nous nous jetions dedans mais impossible à démarrer ! Les Lézards se rapprochaient de plus en plus.

-On sort, on sort ! , nous criait Nathan.

   Nous nous extirpons de la voiture d'un même mouvement.

-Il faut retourner à l'intérieur, il faut aider les autres ! , criait Arthur en glissant sur le capot pour arriver plus rapidement à notre hauteur.

   Nathan hocha la tête. Les portes s'ouvrirent à notre passage, trop lentement à mon goût, et nous nous engouffrions dans le centre commercial. Je jetais un regard en arrière pour constater que les Lézards seraient là d'une minute à l'autre. Je redoublais de vitesse.

   Le hall était étrangement silencieux : il n'y avait personne. Enfin, avant d'entendre les cris de Gaël. Il sortait en courant du supermarché pour s'assurer qu'il n'y avait personne et montait à présent les escalators quatre à quatre pour se diriger vers le réfectoire où tout le monde était censé manger. Dans un regard nous décidions de ne pas le suivre. Nous avions tous les trois des armes : de simple couteaux mais bien aiguisés.

-Vous êtes sûr que le rideau en fer ne peut pas descendre ? , demandais-je avec espoir.

-Sûr et certain.

   Je ravale un juron.

-Venez : on va se cacher.

   Arthur et moi suivions Nathan qui partait dans un restaurant chinois, juste à côté. On espérait que l'odeur de la nourriture recouvrirait la nôtre. Nous sommes côte à côte, Arthur au milieu. Le bruit se rapproche et les portes automatiques en verres volent en éclats ! Les Lézards venaient d'entrer dans le centre commercial.

   De longues minutes passèrent et je restais aussi figée que les garçons qui m'entouraient. Quand le silence revint je laissais échapper un soupir de soulagement. Mais un cri retentit, celui d'un adolescent et c'est Arthur qui réagit le premier :

-Il faut aller les aider !

   L'adolescent se leva en vitesse, suivit rapidement de Nathan et de moi qui fermait la marche. Nous arrivions essoufflés et ensemble devant le réfectoire. Devant nous se dressaient, de dos, une dizaine de Lézards et juste derrière les adolescents apeurés tentant de se défendre et de trouver une échappatoire. Gaël était devant nous.

-Non, ne fait pas ça ! , s'écria presque Arthur.

   Mais il était trop tard, Gaël s'était déjà jeter vers ces monstres en criant :

-Par ici ! Laissez-les tranquille ! Venez me voir si vous en êtes capables !

   Deux d'entre eux se retournèrent, les yeux plissés et la bouche entrouverte pour laisser apercevoir leurs nombreuses dents. Le chef du Clan laissa échapper un « Oh oh... » avant de repartir en arrière. Arthur fut le premier à réagir, il avait des réflexes malgré sa maladresse, et nous tira Nathan et moi pour qu'on le suive.

   On se mit à courir tous ensemble dans le couloir principal de ce centre commercial avec toute notre vitesse. Nos pas faisant un bruit infernal sur le sol propre, nous n'étions pas près de semer nos assaillants. On dévala l'escalator que les deux Lézards qui nous suivaient à la trace sautèrent. J'entendis un bruit résonnant dans tout le bâtiment et je tournais la tête rapidement pour en savoir la cause : je voyais courir dans tous les sens les autres adolescents qui avaient visiblement réussis à se sortir du réfectoire. Gaël les avait vus aussi. L'adolescent s'apprêta à refaire demi-tour pour aller les aider mais Nathan le tira par le col pour le forcer à nous suivre dehors.

   Les Lézards couraient très vite mais nous réussissions par je ne sais quel miracle à les distancer. Sur le parking il n'y avait aucune issue, nous enfermer dans une voiture serait signer notre arrêt de mort, nous n'avions aucun moyen de retourner dans le centre commercial et il était impossible pour nous de sortir de ce parking sans se faire prendre avant, car les miracles ne durent jamais très longtemps. Et puis après quoi ? Même si nous réussissions à sortir complètement de cet endroit, où irions-nous, où les Lézards ne pourraient nous trouver ?

   Soudain je vis quelque chose sur ma droite, du coin de l'œil. Je réfléchis rapidement avant de prendre une décision :

-Vite : dans les égouts !

-T'es malade ou quoi ? , me lança Gaël.

-L'entrée est trop petite pour permettre aux Lézards d'entrer, et leur odeur masquera la nôtre.

   On continuait notre course en débattant.

-Je vote pour ! , s'exclama Arthur.

-Idem ! , rajouta Nathan.

   Gaël baissa la tête et regarda la plaque d'égout à quelques mètres sur notre droite.

-Très bien : on fonce !

   On bifurqua tous ensemble dans la direction de notre sortie et Gaël, arrivé le premier, souleva la plaque pour que nous puissions nous y engouffrer.

   On se trouvait à présent dans un couloir sombre, circulaire, un peu d'eau qui arrivait au niveau de nos semelles et une odeur fétide. Gaël avait refermé la plaque en fer mais à peine était-il passé que les deux Lézards l'avaient balancés plus loin. Ils essayaient d'entrer dans les égouts mais l'entrée était trop petite : nous étions sauvés ! Après de multiples tentatives les Lézards décidèrent de partir chercher de nouvelles proies. Le chef du Clan baissa la tête :

-Les autres ont dû trouver un endroit où se cacher.

   Cette phrase devint pour moi une espérance, et je devinais qu'elle l'était également pour Nathan et Arthur mais également pour Gaël.

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