Chapitre 11 : Murmure

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   A peine une heure plus tard de marche rapide et devant nous se dressait un centre commercial. On y pénétrait avec prudence. C'est à pas de loup que nous parcourions tout le hall.

-Il faudrait se séparer pour aller plus vite, réfléchit Arthur.

-Bonne idée, confirma le chef du Clan.

   Je grimpais l'escalator, Nathan et Arthur le couloir et Gaël avec Trina le supermarché. Je n'avais aucune confiance en cette fille, le fait qu'elle est les yeux bleus renforçaient cette impression de méfiance. Mais je devais la joué rusé, comme dirait Nathan, il fallait faire attention, comme dirait Gaël, les Empoisonnés sont prêts à tout. Je savais très bien que si Trina voulait attaquer Gaël par surprise, elle ne ferait pas le poids face à lui, il était plus grand qu'elle et robuste et surtout avait déjà combattu, cependant je me demandais si cela suffirait... Mais ce serait trop risqué pour elle de nous attaquer maintenant, il faudrait ensuite m'abattre et puis Nathan et Arthur, qui faisaient route ensemble. En fin de compte, j'espérais réellement trouver les autres membres du Clan pour ne pas qu'elle puisse attaquer tout de suite : il fallait prévenir les autres, en l'occurrence, pour le moment, il ne restait que Gaël dans l'ignorance.

   J'étais à l'étage, j'arrivais au bout du couloir, pour moi il n'y avait personne, je n'avais pas vue une seule ombre passé, ni entendu un seul bruit ou sentit une étrange odeur : désert. C'est drôle quand j'y pense, la plupart des histoires, qu'elles soient en film ou en livre, raconte souvent, en ce moment du moins, que ferait un groupe de personnes s'ils se retrouvaient seuls dans un endroit ? Et bien maintenant je sais que j'ai la bonne réponse.

   Je redescends au rez-de-chaussée pour constater que Nathan et Arthur reviennent eux aussi. Nos regards se dirigent en même temps vers le supermarché. Aucun de nous n'avait vue Gaël ou Trina. Je sens comme des fourmis dans mon ventre, j'ai soudainement peur que mes certitudes au sujet de la défense de Gaël ne soient pas aussi vrai que je ne le pensais... Après tout, pourquoi ne se risquerait-elle pas à le tuer maintenant ?

   Je m'approchais d'un pas quand je les vois tous les deux sortir, l'un à côté de l'autre, discutant tranquillement.

-Il n'y a personne, nous lança Gaël.

   J'hochais la tête, simplement.

-Bon..., commença Arthur.

-GAËL !

   Quelqu'un venait de crier, et ce n'était autre que la horde de personne qui couraient vers nous : le Clan.


   Cela fait deux heures que les retrouvailles s'étaient déroulés. Le Clan nous a appris qu'ils ne se sont pas séparé et qu'ils avaient pris le chemin de l'autoroute pour trouver ce centre commerciale, dont ils avaient connaissance de son existence, pour qu'il ne soit ni trop loin pour nous de les retrouver, ni trop près du premier pour les Lézards. Ils avaient réussis à vaincre les reptiles de justesse, ils avaient réussis à les semer, mais cinq membres avaient péris...

   Le chef du Clan les félicita et repris les choses en mains. Un groupe d'adolescent avait fouillé de fond en comble cet immense bâtiment pour s'assurer qu'il n'y avait personne d'autre, c'était le cas, et pour bloquer toutes autres issus : il ne restait plus que les portes principales.

   Le soir venu, tout le monde avait décidé de célébrer les retrouvailles. Cette « fête » avait lieu dans le hall, pour la place disponible. On y célébrait le triomphe et dans le même temps la bienvenue à Trina. La musique résonnait et les boissons voyageaient de main en main. J'étais dans mon coin, en train d'observer d'un œil distrait, Nathan et Arthur, bras-dessus, bras-dessous, en train de chanter avec le reste de la troupe. Un sourire apparu sur mes lèvres. Mon visage se tourna de lui-même vers l'adolescent qui avait perdu sa petite sœur, il était assis et riait en constatant ce que faisaient le reste du groupe. Je me levais pour me diriger vers lui et une fille me bouscula. Je lui assurais que ce n'était rien quand elle plaça ses mains sur sa bouche. Quand je repris ma trajectoire initiale en me frayant un chemin, mon regard croisa celui de Trina mais elle détourna aussitôt les yeux. Elle avait l'air si frêle, si innocente, mais ça ne m'inspirait que de la pitié. J'étais sûr qu'elle avait été mordue, c'était décidé : il fallait que j'en parle à Gaël pour que l'on puisse le vérifier et si c'était le cas lui donner l'antidote ! D'ailleurs, avec tout cela, personne n'a pensé à lui demander son groupe sanguin.

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