Le matin arriva trop vite à mon goût. Et on m'a secoué, encore, mais cette fois c'était Gaël. Et, à mon grand étonnement, plutôt gentiment. Je crois que notre conversation d'hier va avoir des conséquences sur notre comportement d'aujourd'hui. C'est cool. Je me lève, me frotte les yeux, remet mon sac sur mon dos et regarde les garçons refaire leur lacet, vérifier leur armes et secouer leur T-Shirt. Après tout, on peut avoir pire comme équipe. J'avais de la chance de plutôt bien m'entendre avec eux (que ce soit très récemment ou depuis un peu plus de temps).
Nous commencions à marcher : il fallait trouver une sortie. Notre rythme était régulier, toujours en file indienne mais cette fois c'était Arthur qui était devant, ensuite Gaël et Nathan en tout dernier. L'eau était toujours au même niveau, mon premier coéquipier et moi avions appris que depuis que nous « dormions », il n'avait plu qu'une seul fois.
La marche était silencieuse, seuls nos pas résonnaient dans le couloir sombre et humide. Personne ne parlait mais c'était normal : nous n'avions rien à dire. Je fixais les chaussures trempées de Gaël en face de moi, mes pensées vagabondaient partout et nulle part à la fois. Je ne distinguais pas le temps qui défilait, je crois que je n'avais pas très envie de savoir depuis combien de temps nous avancions.
Gaël nous arrêtait dans les environs de midi pour nous restaurer quelques minutes. Je tendis ma bouteille d'eau, sous le regard étonné de Nathan, à Gaël et il m'aida à remettre toutes mes affaires dans mon sac quand je l'avais fait tomber, sans faire exprès, et déverser ainsi son contenu sur le sol, cette fois sous les yeux intrigués d'Arthur. Nous ne nous arrêtions pas plus de temps et reprenions notre marche régulière et monotone.
Encore une fois, l'eau qui coulait dans le tunnel résonnait. Il fallait absolument trouver une sortie et pour le moment nous étions aussi près dans trouver une que l'obscurité nous permettait de distinguer notre chemin, autant dire qu'il fallait beaucoup de patience ! Quand nous trouvions une plaque d'égout qui nous permettait de sortir, nous n'avions aucun moyen de l'atteindre, trop haute et sans échelle, c'était mission impossible.
Nathan, qui était juste derrière moi, observa d'une voix entendue :
-Tu as remarqué Arthur, nous n'avons pas entendue une seule dispute depuis ce matin.
-Oui c'est étrange en effet, ajouta Arthur sur le même ton.
-Mais dis-moi : comme cela se fait-il ?
-Je n'en ai aucune idée.
Ces deux zigotos faisaient exprès de prendre ce ton exagéré. Gaël tourna furtivement la tête pour me lancer un sourire en coin ; je le luis rendis.
-Oui effet, c'est vraiment bizarre...
-Il a du se passer quelque chose, ajouta Arthur, c'est très surp...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase car des bruits de pas résonnaient dans le couloir apparu à notre gauche, tout aussi cylindrique. Nous nous tenions sur nos gardes, prêt à bondir face à un nouvel ennemi que nous ne pouvions distinguer à cause de la pénombre plus insistante du nouveau couloir.
La tension montait, nos réflexes attendaient le moment propice et ma main alla chercher elle-même mon couteau dans mon sac. Je m'attendais à tout mais certainement pas à ça ! D'un seul coup, l'auteur de ce vacarme par ses pas saccadés, en sortit : une personne qui trébucha et tomba sur Gaël. C'était une fille avec des cheveux blonds, des tâches de rousseurs et des yeux bleus. Elle se releva, toute décoiffée et essoufflée, et sans prendre la peine de savoir si Gaël allait bien ou qui nous étions, n'arrêtait pas de crier :
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La Catastrophe
Ciencia FicciónChaos. Ce mot signifie ce qu'il s'est passé après la Catastrophe. Certains pourraient imaginer des vols, des voitures piller, des maisons retournées. Mais c'est bien pire que ça. Car à part une bande d'adolescent qui essaye de survivre, il n'y a rie...