Nathan couru vers l'adolescent aux yeux bleus pour l'immobiliser à terre et je profitais de cette diversion pour courir vers Trina. Celle-ci m'avait déjà remarqué et avant que je ne pus l'en empêcher, planta la dent de Lézard sur l'avant-bras de Gaël qui ouvrit les yeux sous le choc. Je m'étais propulsé sur l'adolescente mordu depuis longtemps déjà et nous avait mises toutes les deux à terre. On roulait sur le sol, elle me griffait au visage, je lui donnais des coups de poings dans le ventre sans qu'aucune de nous deux ne puisse se remettre debout. Le combat faisait rage des deux côtés de Gaël : moi avec Trina et Nathan avec Arthur.
Je réussis à mettre l'adolescente sur le dos et à la gifler au visage. Sa colère augmenta de plus belle pendant que j'essayais d'éviter ses coups de coudes et d'immobiliser ses jambes agitées. Mais cette fille réussit à se relever et à offrir à ma mâchoire sa chaussure dont l'effet de la force créée des vibrations sur toutes mes dents. Je lui fis un croche-patte qu'elle n'eut pas le temps d'éviter et qui la fit tomber à terre. J'en profitais pour maintenir ses poignets dans mes mains mais ce ne fut pas chose facile. Elle bougeait dans tous les sens et je dus maintenir mon genou sur sa nuque pour qu'elle ne puisse plus faire le moindre mouvement, mon autre pied sur ses chevilles. Je tournais la tête vers Nathan et Arthur. L'adolescent aux yeux bleus était à terre, complètement allongé, Nathan était à califourchon dessus, emprisonnant ses poignets dans ses mains, assis sur son ventre. Il avait réussi à le tenir immobile.
Je reportais mon intention sur Trina pendant que les deux garçons continuaient de se regarder et que Gaël semblait ne plus bouger. Elle avait la tête sur le côté, de sorte à ce que je pouvais voir ses yeux et qu'elle avait la possibilité de parler. Je ne sais pas si ça vue me faisait pitié avec ses cheveux collés sur son visage par la sueur et une de ses mèches entré dans sa bouche, mais je venais de réaliser une chose : elle n'avait pas à payer pour une chose dont elle n'était pas coupable. Enfin, du moins, pas directement.
-De quel groupe sanguin es-tu ?
-Mon groupe sanguin ? O-.
-Punaise !
Aucune des personnes présentes dans cette ruelle ne pouvait guérir cette adolescente.
-Si tu refais un geste je te tue, compris ?
Elle hocha frénétiquement la tête. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance mais je ne pouvais pas laisser Gaël devenir un Empoisonné, bientôt il deviendrait incontrôlable et il serait presque impossible de le maintenir en place pour le guérir, ce que je ne souhaitais pas.
Je me levais, m'approchant du corps du chef du Clan, toujours immobile. Je m'accroupissais à ses côté en regardant comment Nathan s'en sortait. Nous nous rappelions tous les deux comment fonctionner l'antidote, trouver par les membres du Clan. Par chance, le groupe sanguin de Nathan correspondait à celui d'Arthur, il pouvait donc être donneur et Arthur receveur. Mais il n'avait rien pour se couper et faire avaler quelques gouttes de son sang à Arthur !
Mes yeux se baissèrent sur la main de Gaël. Il tenait fermement un couteau. Une arme à la lame aiguisée. L'adolescent aux yeux verts rapprochait doucement l'objet tranchant de son bras. J'ouvris grands les yeux en me rappelant que les Empoisonnés aux yeux verts voulaient se suicider. La pointe du couteau effleura la peau de son avant-bras, là où les veines se font nombreuses, et une goutte de sang commença à perler sur sa peau. Je l'arrêtais immédiatement dans son geste, lui volant le couteau, et il tourna pour la première fois son regard vers moi. Il semblait vide, les yeux voilés, une respiration régulière. Je tendis l'arme à Nathan qui la prit aussitôt. Gaël saisit des deux mains mon T-Shirt et m'attirait à lui. J'essayais de le repousser avec la force de mes bras pour qu'il me lâche mais sa force était plus grande que la mienne. Il approcha alors ses lèvres au creux de mon oreille pour que seule moi puisse entendre ce qu'il allait me confier :
-Laisse-moi mourir.
Il me relâcha doucement pendant que je ne pouvais détacher mes yeux des siens. Le ton qu'il avait utilisé, suppliant et déterminé, avait comme donner un coup d'épée en mon âme, c'était la première fois que j'entendais cela et le laisser en vie avec l'intention de le sauver me fit presque impossible à supporter. Il semblait ne plus pouvoir vivre et ne voulait plus mener ce combat. Mais je relevais la tête en me certifiant qu'il avait été mordu et que c'était cela qui lui donnait ses impressions et ses opinions avec cette envie de suicide. Je pris le couteau que me tendait Nathan, les genoux à terre près du corps d'Arthur dont du sang dégoulinait de sa bouche, et où le même sang coulait lentement sur le bras de Nathan.
J'inspirais un grand coup et entailler légèrement la paume de ma main. La douleur me brûlait la peau à l'endroit de la coupure mais c'était tout à fait supportable. Je sentis du sang chaud qui commençait à couler. J'approchais mes doigts ouverts de force près de la bouche de Gaël, afin de laisser couler dans son gosier quelques gouttes de mon sang. Ici, seul Nathan pouvait sauver Arthur, et Trina, Gaël lui ne pouvait être secouru que par Trina, également, et moi. Je regardais Gaël, avec l'espoir qu'il s'en sorte, avec la crainte que je me sois trompé sur mon groupe sanguin ou que pour une quelconque manière il ne puisse être sauvé. Des longues secondes s'écoulèrent, des secondes de torture, d'incertitude, d'appréhension avant qu'il ne reprenne une grande inspirant en exorbitant ses globes oculaires. Il éleva le torse juste après pour pouvoir prendre de grandes bouffées d'air. Je laissais tomber à terre mes genoux, mes pieds toujours écorchés sur le sol et mes chaussettes en lambeaux que je retirais doucement. J'essuyais avec la manche la sueur qui s'était accumulé sur mon front, ravie que Gaël s'en sois sortie. Il se rassit péniblement, tout le monde le regardant. Alors qu'il allait dire quelque chose, la seule personne que j'avais presque oublier, se mit à courir pour s'enfuir. Je l'interpellais :
-Trina, non attend !
Mais elle courait beaucoup trop vite pour moi et Gaël me dissuada de la suivre :
-Ça ne sert à rien.
-Aucun de nos groupes sanguins ne correspond, rajouta Nathan.
-Elle a été mordu depuis trop longtemps, conclut Arthur.
Je baissais la tête et revint sur mes pas. Arthur se leva et aida Gaël à faire de même. Le premier nous remercia par la parole et le deuxième par un hochement de tête, à leur manière. Nous revinrent sur nos pas, revenant au centre commercial pour aider les autres, Gaël devant, Nathan et Arthur au milieu et moi juste derrière.
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La Catastrophe
Science FictionChaos. Ce mot signifie ce qu'il s'est passé après la Catastrophe. Certains pourraient imaginer des vols, des voitures piller, des maisons retournées. Mais c'est bien pire que ça. Car à part une bande d'adolescent qui essaye de survivre, il n'y a rie...