Nous avancions en file indienne. Je posais mes mains sur les parois humides du couloir que nous arpentions. Nous avions décidé de trouver une autre sortie, ce serait se jeter dans la gueule du loup de revenir sur nos pas pour remonter là où nous étions descendu. J'espérais sincèrement que les autres trouveraient une issue. Ils devaient avoir trouvé une issue !
Nathan, Arthur et moi avions nos sacs sur nos dos et des armes, une véritable chance que notre tentative de fuite se déroule juste avant l'attaque surprise des Lézards. Oui, une véritable chance... Gaël n'avait rien, ni arme ni provisions, alors Arthur lui avait donné un de ses couteaux, ça lui ferait toujours un truc en moins pour risquer de se blesser, en tout cas c'est ce qu'il avait dit quand Gaël allait refuser.
Nos pas résonnaient dans le couloir circulaire. Mais Gaël, qui était tout devant, arrêta la marche. J'étais la dernière et j'essayais de distinguer quelque chose quand Nathan se retourna pour m'expliquer brièvement :
- Un espèce de carrefour.
-Combien de possibilités ?
-Cinq, répondit Arthur en se retournant également.
Gaël s'avança d'un pas.
-Je pense qu'il faudrait aller tout droit.
Personne ne le contredit mais à peine avions-nous fait un pas de plus dans cette direction qu'un cri déchira nos tympans ! Je me baissais d'instinct, regardant dans toutes les directions, mais aucun doute possible : le cri venait de la direction que nous allions prendre.
-C'était quoi ça ? , demanda Nathan, visiblement pas rassuré.
-Ça ? Quelque chose que je n'aimerais pas croiser..., lui fournit Gaël en guise de réponse.
Le cri n'était pas humain : impossible de le nier. Il ressemblait à celui des Lézards mais en beaucoup, beaucoup, beaucoup plus gros... Je penchais la tête sur le côté pour pouvoir regarder et des bruits de pas saccadés et lourds y résonnèrent : quoique ce soit ça courait vers nous à pleine vitesse !
-Je... je crois qu'il faudrait prendre une autre direction... Et vite ! , intervient Arthur.
Gaël regarda tous les chemins possibles et décida de prendre celui à côté du couloir que nous allions prendre. Nous nous y engageons mais juste avant de m'y engouffrer je jetais un dernier regard vers le couloir où arriver un nouvel ennemi : c'était un immense animal qui prenait en volume tout le couloir, des écailles noires, des dents aiguisés, de longes griffes, une grande queue et des yeux rouges... je pensais directement aux Lézards, mais plutôt à leur mère...
-Twill !
C'était Nathan qui venait de me sortir de ma « contemplation » ou plutôt de ma « révélation ». Je me mis à courir derrière les garçons. Le souffle nous manquait au bout de quelques minutes et le sol était glissant, si bien qu'Arthur finit par tomber, entraînant Nathan, juste derrière lui, dans sa chute. Je m'arrêtais de justesse et les aidais à se relever en vitesse. Ils semblaient étourdit et je les poussais, à l'aide de mes bras devant moi.
-Dépêchez-vous ! , hurlait Gaël.
-On fait ce qu'on peut ! , répliquais-je.
L'adolescent s'apprêtait à rétorquer mais Arthur intervient à temps :
-Ce n'est pas trop le moment-là !
Un sourire en coin naissait sur les lèvres de Nathan avant que nous repartions de plus belle. Le cri continuait et se rapprochait de plus en plus ! Nous n'arriverions jamais à le semer !
Un nouveau carrefour apparu alors, avec plus d'espace autant en hauteur qu'en largeur. Au-dessus de nous se trouvait une plaque en ferre qui annonçait une sortie qui laissait la lumière extérieur pénétrer... mais aucune échelle pour y grimper.
-Si on veut le combattre on doit le faire ici !
-C'est bien beau Nathan de faire des analyses : c'est vrai que l'on a plus de chance ici mais comment tu veux battre un truc pareil ? , s'égosilla le jeune homme grincheux.
-Il a raison : on peut le battre Gaël ! , argumenta Arthur.
Le chef du Clan me regarda : il attendait mon opinion ? Je répondis alors, ne trouvant rien de mieux à faire :
-On peut essayer de battre cette chose, je suis sûr que nous pourrons y arriver.
-Toi je ne t'ai rien demandé !
J'ouvrais la bouche pour objecter mais Nathan ne m'en laissa pas l'occasion :
-Arthur vous l'a dit y a un instant : ce n'est pas le moment ! Au moins pour battre cette chose on fait équipe, nous sommes coincé ici, assumons jusqu'au bout !
Un nouveau cri nous fit tous ensemble tourner la tête. Gaël resserra son couteau pendant que nous prenions les nôtres, et il souligna doucement :
-Je crois que nous n'avons plus tellement le choix...
En effet, la mère Lézard arriva.
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La Catastrophe
Science FictionChaos. Ce mot signifie ce qu'il s'est passé après la Catastrophe. Certains pourraient imaginer des vols, des voitures piller, des maisons retournées. Mais c'est bien pire que ça. Car à part une bande d'adolescent qui essaye de survivre, il n'y a rie...