Chapitre 4 : Confiance

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   Avec Nathan et Arthur je remontais dans notre « dortoir ».

-Pourquoi vous ne m'avez pas appelé ? , nous demanda Arthur.

-Ne me dis pas que tu voulais venir ? , interrogeais-je en levant un sourcil.

-Bah si.

-Tu risques de mourir. , remarqua Nathan.

-Toi aussi.

-Alors si tu es vraiment sûr de toi, nous t'appellerons la prochaine fois...

   Un sourire éclaira le visage du garçon maladroit.


   On me secouait. Encore. Eh bien, mes réveils se ressemblent depuis la Catastrophe ! J'ouvre les yeux : c'était Arthur qui me demandait de me lever. Je ne lui lançais pas mon oreiller mais je me réveillais en grognant, frottant une nouvelle fois mes paupières.

-Il faut que tu te lèves, on va commencer à bosser.

   Je me mis debout, commença à me réveiller correctement et à retrouver une vivacité normale.

-Nathan est déjà levé, on a déjà déjeuné. Il est plus matinal que toi.

   Je me dirigeais vers la sortie en suivant Arthur.


   Je m'étais douché, appris les différents postes improvisés, et commença à travailler. Je devais m'occuper de l'inventaire des différentes nourritures : ils en faisaient toutes les semaines.

   Une fois fini je partis souffler dans les couloirs, à observer autour de moi tout le monde ou presque s'affairer à différentes tâches. Je trouvais, à l'étage, tout au fond et éloigner de tout, une bibliothèque. Des milliers d'étagères s'y trouvaient, des millions de livres. Je parcourais les rayonnages, frôlant les tranches du bout de mes doigts, mes yeux volants sur les titres sans y faire vraiment attention. J'entendais les bruits d'une discussion. J'arrivais au fond de la bibliothèque et il s'y trouvait, assis sur deux poufs entre deux étagères, les deux garçons que je connaissais le plus ici : Nathan et Arthur. Ils étaient en train de parler et de rire, il faut croire que l'amitié naissait plutôt rapidement, ce qui était vrai dans la plupart des cas. Dans le mien je dois avouer que je ne peux plus considérer Arthur comme une simple connaissance, et encore moins Nathan. Je les observais, à moitié caché derrière un rayon. Ils avaient l'air de bien s'amuser et étaient surtout écrouler de rire. Cela me faisait sourire de les voir ainsi. Je me décidais enfin à me montrer, en général je n'aimais pas espionner les gens à leur insu. Ils levèrent la tête dans un même mouvement, comme prit en flagrant délit, et je leur fis un signe de la main. Ils me sourirent en même temps et je m'approchais d'eux pour m'assoir sur le troisième pouf de libre.

-Alors quoi de beau ?

   Leur sourire s'élargit d'avantage.

-Pas grand-chose, m'apprit Nathan.

   Ils se regardèrent et recommencèrent à rire. Je compris qu'il avait dû avoir une blague ou un moment drôle il y a quelques instants et mon sourire s'élargit devant ce spectacle.

-Et toi ? , me demande à son tour Arthur.

-Idem.

   On commença à discuter sans que je ne remarque les heures passées. Aucun de nous n'avait quelque chose à faire.

   Une question me vint soudainement à l'esprit :

-Et toi Arthur, tu ne veux pas retrouver tes parents ?

   Il baissa un instant la tête.

-Euh, non pas tellement... ils... ils m'importent peu.

   J'ouvris de grands yeux.

-Je me fiche de leur sort.

   Cette fois c'est ma bouche qui s'ouvrit, formant un trou béant.

-Ils étaient indifférents avec moi, ils ne se rendaient pas compte de ce que je pouvais ressentir, ni même de ce que je pouvais faire. J'avais même l'impression de ne pas être leur fils.

   J'hochais la tête, je comprenais ce qu'il voulait nous dire.

-Excuse-moi de t'avoir posé la question, déclarais-je doucement avec sincérité.

   J'avais le don pour mettre les gens mal à l'aise ma parole !

-Ce n'est rien.

-Elle m'a fait le même coup !

   Je lançais un regard désapprobateur à Nathan et cela le fit rire autant qu'Arthur.

-C'est ton cas aussi ? , demanda curieusement l'adolescent aux yeux bleus.

-Pas vraiment.

-Euh, enfin je ne veux pas mettre mal à l'aise...

-Non ne t'en fait pas, et puis je pense que ça va me faire du bien d'en parler. Et il faut se faire confiance, d'autant plus que tu t'es confié à nous.

   Arthur lui sourit timidement.

-C'est très simple : je suis orphelin.

   Je plaquais une main sur ma bouche.

-Je n'ai jamais connu mes parents, rajouta-t-il. Ils m'ont abandonnés.

-Peut-être qu'ils ne pouvaient pas s'occuper de toi..., osais-je hésitante.

-Non ! Il fallait y réfléchir avant : il faut toujours assumer ses actes, au moins une chose qu'ils auront réussis à m'apprendre... De toute façon je ne les connaîtrais jamais et c'est tant mieux car je n'en ai aucune envie.

   Arthur et moi faisions silence, nous ne savions pas quoi dire. C'est Nathan qui rompit ce blanc gênant qui s'était installé, d'une voix enjoué :

-Bref allez ! De toute façon ce n'est rien. Bon et toi Twill : tu dois vraiment les aimer pour vouloir te lancer à leur poursuite au péril de ta vie.

   Je lui souris.

-Ouais, je les aime véritablement.

-Nous feront tout pour t'aider.

-Aussi sûrement que l'entêtement de Gaël, affirma Arthur avec un clin d'œil.

   Je leur souris, ils avaient raison. Voilà, je me retrouvais avec deux adolescents, l'un m'ayant menacé avec un jouet pour enfant et l'autre m'ayant renversé un verre d'eau. Nous allions partir tous les trois à la recherche de mes parents, quitte à affronter maintes obstacles, dont le plus ardu et périlleux : Gaël.

La CatastropheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant