De son point de vue, Zania ignore que Lorio est sur le point de faire face à Francis Otto. Elle ignore aussi la situation périlleuse dans laquelle Talis et Habram se trouvent.
Elle ne peut qu'espérer arriver à temps pour leur venir en aide. Cependant, celle qui se tient devant elle semble bien déterminée à en découdre. De toute évidence, pour s'en sortir, il n'y a pas d'autre choix que de se battre.
Philibert quant à lui continue de grogner en guise d'avertissement contre la garde en armure et au sourire mauvais. Mais cela n'a pour effet que de la faire rire.Oui, Mel semble prendre un malin plaisir à savourer l'angoisse des fugitifs.
— Tu m'as enfin donné une raison de me défouler un peu, dit-elle. J'attendais cette occasion depuis bien longtemps tu sais ? Prépares-toi à souffrir ma belle !
— Je ne vais pas me laiss—
Sans prévenir, des lianes de ronces brisent le sol ! Zania recule juste assez pour éviter de se faire prendre.Mais les lianes animées par une volonté mystérieuse défient les lois de la physique une fois de plus en changeant de direction.
Alors que Zania était dans les airs, la corde végétale s'agrippent fermement à une de ces jambes !
La fille au cheveux de feux est aussitôt parcourue par une douleur brulante : les ronces qui s'enfoncent dans sa peau injecte une substance extrèmement irritante.
— Tu aurais pu éviter tous ça, si tu étais restée à ta place. C'est dommage qu'on en soit arrivé là. Dommage pour toi surtout Ah ah ah ah !
Zania sert des dents pour supporter les brûlures atroces qui paralysent sa jambe. Elle parvient quand même à passer un message :— Vas crever !
La rage qu'elle ressent surpasse toute la douleur physique.
Et encore une fois Philibert aboie. Il s'apprête à mordre Mel, mais cette dernière ne prend même pas la peine de le regarder.
Elle pose sa deuxième main au sol et aussitôt, d'autres lianes de ronce en sorte. Cette fois-ci, les ronces partent dans la direction de l'animal.
Mais juste avant de l'atteindre, elles se désagrègent en un tas de cendres. Une odeur de brûlé vient irriter les narines de Mel.
En voyant ses cordes de ronces prendre feu sous ses yeux, la garde à la peau brune grince des dents. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Ce phénomène la met dans tous ses états.
— Qu'est-ce que ? Comment est-ce possible ? C'est toi qui a fait ça ?!
— Il est temps de payer !
Entre temps Zania a libérée une puissante aura flamboyante, qui a en effet provoqué la combustion des plantes. Le sol terne en temps normal se craquelle autour d'elle. Une matière magmatique scitaille à travers les fissures.Surchargée comme jamais auparavant, Zania réduit rapidement la distance qui la sépare de son adversaire jusqu'à se trouver assez proche pour lui décocher un coup explosif. L'impact du poings fait décoller la garde qui s'écrase sans manifester une quelconque résistance. Malgré tout, Zania reste en alerte.
Silence radio. Le temps passe, mais Mel ne se relève pas."Alors ça y est, la voie est libre" se dit Zania tandis que son aura emflammée disparaissait progressivement.
— Ça y est Philibert, on a réussi ! ajoute-t-elle à voix haute en voulant le prendre dans ses bras.
C'est à ce moment là qu'elle est prise de vertige, comme si toute son énergie s'était évaporée. Elle pose un genou à terre, le souffle coupé.
"Alors, c'est ce qu'on ressent quand on se donne à fond... ça craint".
Son corps tremble et sa vision se trouble. Malgré sa volonté de rester éveillée, elle tombe d'épuisement.
Elle retrouve conscience quand Philibert lui lèche le visage.
"Combien de temps est-ce que j'ai dormie ?" pense-t-elle sans vraiment attendre de réponse.
Bien qu'elle ai repris connaissance, il lui faut bien une demie-douzaine de minutes avant de pouvoir se déplacer. Une chose est sûre, elle compte bien utiliser son pouvoir avec modération.
Peut-être que ce malaise est du à la subtances imprégnée dans les ronces de Mel ? En tout cas, la douleur dans sa jambe est bien plus supportable maintenant.
Elle interompte subitement son flot de pensée.
Ce n'est pas l'heure de targiverser.
— Bon, je dois mobiliser un maximum de personnes pour libérer les autres.
Une fois levée, elle regarde en direction des dégâts qu'elle a causés. Le sol a fondu sous chacun de ses pas. En relevant la tête elle voit que contrairement à elle, Mel ne semble toujours pas s'en être remise : elle est toujours immobile dans un cratère fumant. On peut l'entendre geindre cepedant.À présent que la garde est hors d'état de nuire, Zania et Philibert filent jusqu'à la place centrale, puis gesticulent pour attirer un maximum attention.
— Vite, rejoignez-nous pour qu'on mette fin à la tyranie de Francis Otto ! C'est le moment d'agir !Personne ne la prend au sérieux.
— Des innocents ont été capturés, et si on ne fait rien, ils vont très certainement se faire exécuter ! ajoute-t-elle.
Encore une fois, elle ne récolte que des regards désapprobateurs. L'un d'entre eux prend quand même la peine de répondre pour les autres.
— Pourquoi est-ce qu'on prendrait le risque de sacrifier notre précieuse liberté pour des gens que nous ne connaissons pas ?
Un autre habitant se joint au premier.
— Même si en ce moment on traverse une période difficile, ce n'est clairement pas une bonne idée de lancer une nouvelle rébellion. Personne ici n'est de taille pour renverser le seigneur et ses gardes !
— Faîtes-moi confiance, on peut le faire ! J'ai déjà battu une garde personnelle de votre seigneur.Par curiosité l'un des habitant vérifie les propos de la jeune femme avant de rammener Mel dans le centre de soin près de la place centrale.
Ses interlocuteurs serrent les poings. Il faut croire que rien ne peut les faire changer d'avis, même si au fond de leurs âme réside toujours le désir de prendre les armes, le risque encouru est bien trop important.
D'un seul coup, Philibert se fait remarquer en aboyant de plus belle. En signalant sa présence ainsi, quelques individus le remarque. L'étonnement se lit sur chacun de leur visage.— C'est le chien du bon vieux Habram ! Que fait-il avec toi ?
— Ah oui, c'est une longue histoire. En résumé, on était chez lui quand les gardes l'ont embarqués.
— Oh non, pas Habram, pas lui. Il a toujours apporté son aide à ceux qui en avaient le plus besoin !
— On ne peut pas l'abandonner après tout le bien qu'il a fait, ajoute un autre citadain.C'est à ce moment qu'un certains nombre d'habitants se regardent et acquiescent, comme pour confirmer une décision commune.
— C'est d'accord, on va t'accompagner, mais c'est avant tout pour sauver Habram.
— Très bien, ça me va. Tant qu'on arrive à pénétrer dans la forteresse et à surprendre les gardes, tout me va.
Il n'y a que deux personnes qui se joignent à Zania au début, mais en un rien de temps l'effectif augmente. Les plus déterminés réussissent à convaincre d'autres de se joindre à leur cause.À présent, ils forment un groupe compact, armé de torches et de fourches, prêt à faire entendre leur voix.
— Au passage, je m'appelle Zania, merci pour votre précieuse aide. Ensemble, on va sauver Habram et tous les innocents qui ont été enfermés injustement !
Ils crient à l'unisson, ce qui a pour effet de leur donner le courage de réaliser l'impensable. Ils partent alors d'un pas déterminé en direction du château fort.
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Lumen Fortuna - Destin Incertain
ParanormalJusqu'où êtes-vous prêts à aller pour réaliser ce qu'il y a de plus cher à vos yeux ? Du haut de ses 16 ans, Lorio Blackburn met toutes les chances de son côté pour faire de son rêve une réalité. Sauf que sa volonté est mise à rude épreuve face aux...