Lumen Fortuna - Destin Incertain

31. Future Incertain

"Alors, est-ce vraiment la fin ?" se dit le seigneur.

Lorsqu'il ouvre les yeux, il voit Lorio avec la pierre de pouvoir dans sa main.

À sa grande surprise, le seigneur se sens légé, comme s'il avait été libéré d'un fardeau.

— Tu... tu as fini par me vaincre.

— Ton règne de terreur est terminé.

D'un seul coup, l'aura qui entourait l'adolescent disparait. Il se sent nauséeux mais également réjouit d'avoir enfin pu mettre la main sur une fameuse pierre de pouvoir.

Sa beauté est décuplée par son mysterieux rayonnement. Sa couleur profonde rappelle la nuit parsemée d'étoiles scintillantes. Les reflets cosmique à sa surface sont comparable à des portails vers d'autres mondes.

Le simple fait de la tenir entre les mains bombarde le garçon de détermination. L'énergie qui en émanne est certainement ce qui lui permet de ne pas tomber d'épuisement.

Lorsque son attention se porte à nouveau sur seigneur, Lorio hoquette. L'homme en face de lui est devenu gris comme une statue de pierre !

— Qu'est ce qui t'arrives ?!

— Ce n'est... rien. Cela fait bien longtemps que mon heure avait sonné, il est temps... de passer le flambeau.

D'abord un peu hésitant, Lorio aide le seigneur déchu à se relever. Ce dernier boite jusqu'à la fenêtre pour comptempler une dernière fois la lune.

— Ne laisse pas cette pierre dans les mains de n'importe qui, ajoute-t-il simplement.

Et sans prévenir il se désintègre en un tas de particule argenté sous le regard ébahi de Lorio.

— Qu'est ce qui vient de se passer ?!

"La pierre de pouvoir que vous tenez dans les mains le maintenait en vie. Sans cette source d'énergie, les éléments qui constituaient son existence ce sont échappés." indiqua Lumina.

Lorio sombre alors dans un silence pesant.

"Est-ce que ça va aller, maître ?"

Il lui faut un peu de temps pour répondre.

— Oui, ça ira. C'est juste que j'aurais préféré que les choses se passent autrement. Est-ce que c'était vraiment la bonne chose à faire ?

"Vous avez fait ce qu'il fallait. Son âme va pouvoir reposer en paix à présent."

Lorio reste encore un petit instant à observer la lune puis il se dirige vers les marches, prêt à annoncer la nouvelle.

En tirant la porte massive du logis seugneurial, il fait face à une poignée de citadins armés de fourches et de torches. À la tête de ce groupe se trouve Zania qui épaule Talis.

Un simple geste de la tête suffit à faire passer le message.

— Francis Otto a été vaincu !

Des hurlements envahissent à nouveau le château fort, laissant les quelques gardes encore debout dans la confusion la plus totale.

Sans perdre de temps, les anciens captifs accompagnés des révolutionnaires retournent en ville. Une chose est certaine, cette nuit restera à jamais gravée dans les mémoires.

Les arrivants sont acceuillis dans un silence qui laisse rapidement place à une rimbembelle d'émotions. Certains pleurent, d'autres remercient le ciel. Une mère enlace son fils tandis qu'un homme embrasse une dame avec tendresse. D'autres citadins retrouvent des proches qu'ils ne pensaient jamais revoir. Parmi ces retrouvailles, il y a celle de l'aubergiste avec sa fille. Au même moment, Habram est pris en charge par des soigneurs.

Peu de temps après, la fête autour de l'auberge bat son plein. Tout le monde célèbre le début d'une nouvelle ère.

L'engouement général anime les rues de Tergaron d'une manière inédite. Les lumières, la musique, les parfums et la nourriture font tourner la tête des trois aventuriers. En effet, ils célèbrent leur victoire en partageant la bonne humeur des fêtards. Dans cette agitation, chacun d'entre eux raconte leur aventure.

Pendant que les festivités se poursuivent, Lorio, Zania et Talis se mettent d'accord sur la prochaine action à entreprendre. Ils décident donc de reprendre leur route, mais seulement après avoir dévoré le superbe gâteau qu'on leur a préparé ! Ils reprennent des forces à chaque bouchée.

Mais alors que tout semble aller pour le mieux, il y a une chose qui préoccupe Talis : l'état de santé d'Habram.

À vrai dire, le garçon est comme ça depuis que le groupe s'est rassemblé. Le combat contre Baril a laissé l'homme dans un sale état. Il y a des raisons de craindre le pire.

De leur côté les deux autres rigolent d'une blague racontée par un habitant un peu ivre. Quand Zania se tourne vers Talis, elle percoit ses craintes comme si elle lisait un livre ouvert.

— Talis, qu'est-ce qui ne va pas, t'en fais une de ces têtes.

— Je pensais juste à Habram.

— Ne te fait pas de soucis, il s'en sortira, j'en suis sûr.

Lorio se joint alors à la conversation.

— On va même aller lui rendre visite. On prendra nos affaires par la même occasion.

Quand ils sont sur le point de partir, l'aubergiste accompagné de sa fille les interpelles pour leur donner un sac de provision.

Il y a de quoi manger pendant au moins 5 jours avec tous ce qu'ils leur ont laissé !

— Merci pour tout ce que vous avez fait. Vous serez toujours les bienvenus chez nous.

— Merci à vous pour la nourriture ! Ne vous inquiétez pas, on viendra de temps en temps, lui répond Zania tandis que Lorio et Talis l'attendent à l'extérieur de l'auberge.

Quelque temps plus tard, les voici dans le domicile d'Habram, dont la porte a été remplacée par des planches de bois attachées entre-elles par des cordes.

Habram est allongé sur son lit, un bandage autour de la tête. Il y a aussi un bâton qui maintient une de ses jambes; et à ses côté se tient Philibert. Le chien accueille les nouveaux-venues avec beaucoup d'entrain.

— Merci de nous rendre visite, dit l'homme en convalescence. Nous vous inquiétez pas pour moi, tout va bien, il n'y a rien de grave.

— Je suis soulagé de vous savoir en vie, lui répond Talis.

— Allons, je ne suis plus tout jeune, mais il y a encore de belles années qui m'attendent !

Ils se mettent tous à rire de bon coeur, oubliant un instant le poid d'un future incertain.

— À partir de maintenant, nous allons devoir prendre les choses en main anonce Habram sur un ton sérieux. Nous allons garantir une ère plus juste pour tous.