Chapitre 25

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Lorsque les deux hommes s'étaient enfin relâchés, le loft s'était vidé de toute présence superflue : leurs amis s'étaient éclipsés sans demander leur reste. Il fallut pourtant encore de longues minutes avant que Stiles veuille bien reprendre complètement pieds dans la réalité. Il avait cru perdre Derek encore une fois, le cataclysme émotionnel lui remuait encore les entrailles. Il avait osé croire qu'il ne passerait plus jamais un anniversaire aussi pourri que ces dernières années mais il avait eu tort : celui-là était définitivement le pire de tous.

- Qu'est-ce qui est arrivé à ton loft ?
- J'avais perdu quelque chose.
- Bon sang Derek, je mérite un peu mieux qu'une réponse aussi vague, tu ne crois pas ?
- Je ne peux pas te le dire maintenant.
- Pourquoi ?

Derek s'approcha de l'être humain et posa timidement ses mains sur les hanches de Stiles, qu'il tira doucement pour l'attirer à lui. Un frisson les parcourut tout entiers à ce seul contact : ils avaient manqué de la présence de l'autre et chaque étreinte les rendait fébriles.

- S'il te plait, Stiles, laisse-moi t'embrasser encore.

Stiles releva les yeux vers le loup-garou, se demandant s'il aurait la force de le repousser comme il le méritait. Mais les lèvres de son ancien compagnon s'approchaient déjà de lui et il mourait d'envie de les rejoindre. Au lieu de rejeter son étreinte, Stiles posa ses mains sur les clavicules du loup et l'embrassa de lui-même, goûtant sa bouche comme pour la toute première fois. Une dernière larme roula sur sa pommette alors qu'il réalisait que tout était bien réel. Derek était là, vivant, et il l'embrassait enfin.
Les mains de Derek se faisaient impérieuses sur ses hanches, et Stiles se rapprocha davantage pour se coller au loup-garou dont la chaleur l'envahissait, le plongeant dans une délicieuse torpeur. Il était infiniment reconnaissant à ses amis d'avoir pris l'initiative de disparaître.

- Si tu savais combien j'ai attendu ce moment, Stiles ...
- Continue de dire mon nom, Derek ...
- Stiles ...

Un léger grognement répondit au loup-garou, qui continuait d'embrasser son humain entre deux mots. Leur amour grandissait dans leurs corps et accélérait les battements de leurs coeurs. Derek se sentait vibrer au rythme de Stiles et il ne pourrait bientôt plus rien faire d'autre que ça : respirer pour cet être humain.
Mais alors que tout semblait aller pour le mieux, Stiles s'écarta doucement du loup, dans une sorte de grognement bref. Derek l'observa avec circonspection, cherchant à comprendre ce qui se tramait dans la tête du jeune adjoint. Les mains de Stiles reposaient toujours sur ses clavicules mais il refusait de le regarder dans les yeux, comme s'il cherchait à fuir tout en étant incapable de mettre un terme à leur étreinte.

- Stiles ?
- Arrête de dire mon nom, tu es en train de me rendre dingue.
- Et c'est mal ?
- Tu avais disparu, j'ai eu la peur de ma vie et maintenant ... Maintenant, je ... J'aimerais t'en vouloir, mais ...
- J'étais dans les bois.
- Dans les bois ? Liam et Mason sont allés sur la propriété de ta famille, tu n'y étais pas.
- J'étais au bord du lac.
- La maison de Lydia ? Qu'est-ce que tu foutais là-bas ?
- Non, j'étais plus loin, sur une autre rive du lac.
- Je n'y comprends rien, Derek. Est-ce que tu va finir par être clair, ou pas ?
- J'aimerais t'emmener quelque part.
- Moi ?
- Oui, toi, Stiles.

Stiles resta interdit. Il ne savait plus s'il devait être en colère, rassuré, frustré ou impatient. Bon sang, être humain ne comportait pas que des avantages : au moins, un loup n'avait pas à s'inquiéter de gérer autant d'émotions en même temps !

Dans le ciel s'étalaient nombre de nuances de bleu et de rose, lorsque Stiles quitta le couvert de sa jeep. Il posa ses pieds dans une terre relativement sèche et remarqua aussitôt les traces de pas encore fraiches : probablement celles de Derek.
Le loup-garou contourna la voiture pour rejoindre Stiles et s'immobilisa tout près de lui. Il avait bien envie de passer une main dans le dos de l'être humain mais il ignorait si son geste serait bien accueilli. Stiles semblait encore se poser un certain nombre de questions quand à leur relation et Derek ne voulait pas être celui qui précipiterait les choses, il ne s'en donnait pas le droit après toutes ces années.

- Et maintenant ?
- Suis-moi. Ce sera un peu différent de ce que j'avais prévu, mais après tout ce que tu as dû traverser, je préfère te laisser le choix.

Stiles plissa légèrement les yeux en observant son ancien compagnon qui s'éloignait de lui. Il essayait de deviner ce que Derek refusait de dire clairement, mais il ne parvenait pas à dénicher la moindre hypothèse. Derek était juste lui-même : mystérieux et agaçant. Pourtant, pour une fois, l'être humain ne se froissait pas de cette attitude énigmatique. Il était même plutôt impatient de découvrir le secret que l'Alpha semblait vouloir partager avec lui.

- J'espère que tu n'avais rien de prévu ce soir, je n'ai pas pensé à te demander.
- J'avais rencard avec une super jolie fille, mais je reporterai.

Derek se retourna instantanément, cherchant dans le regard de son ancien compagnon s'il disait la vérité ou s'il se moquait de lui. L'air malicieux de Stiles lui indiqua qu'il se moquait de lui et le loup soupira de soulagement, déclenchant chez l'humain un rire amusé.

- Quand est-ce qu'on arrive, Derek ? Je te préviens, ne me demande pas d'enterrer une moitié de cadavre avec toi. On est amis mais je suis aussi adjoint. S'il faut que je te coffre pour meurtre, je le ferai sans hésiter.

Derek lui jeta un regard en biais, tandis qu'ils continuaient de s'enfoncer à travers les arbres. Stiles tentaient d'avoir un air sérieux sur le visage, mais le loup sentait qu'il essayait juste de se distraire pour cacher sa nervosité : il ne comprenait pas pourquoi Derek l'emmenait au fond de la forêt et faisait tant de manières pour ne pas donner d'explication.

- Sérieusement, j'espère que tu ne me traine pas ici juste pour une enquête. Aujourd'hui j'étais de repos et j'ai déjà passé la journée à courir derrière ton joli cul de loup-garou. Ce n'est pas pour passer ma nuit sur une nouvelle enquête.

Stiles regardait ses pieds pour ne pas se prendre dans une racine ou autre chose de bien moins ragoûtant. Aussi, il ne fit pas attention à la progression de Derek et percuta son dos de plein fouet lorsque le loup-garou s'immobilisa. Il fallut plusieurs secondes à l'humain pour se décider à contourner la masse musculaire surnaturelle qu'il avait devant lui, et faire enfin face à ce qui l'attendait.

- Woah ...

[Sterek] Un fil d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant