[Sterek] Un fil d'argent

Chapitre 22

Après avoir fouillé le loft de fond en comble sans rien y trouver de pertinent qui expliquerait la disparition de Derek, Stiles avait décidé de recommencer les recherches depuis le début. La dernière fois que Derek avait été aperçu, c'était par lui, et devant son appartement. Stiles avait donc quitté le loft du loup-garou, son meilleur ami sur les talons, pour tenter de trouver une piste à suivre. Les autres membres de la meute s'étaient séparés par deux pour chercher à travers toute la ville, visiter les endroits que Derek avait pu fréquenter ces derniers temps avec eux ou avec Stiles.

- Est-ce que tu sens quelque chose, Scott ?
- Vos odeurs et celles de tes voisins. Rien de plus. Rien qui me semble suspect. Tu l'as raccompagné en bas de l'immeuble, ou seulement dans le couloir ?
- Devant la porte, mais je l'ai regardé par la fenêtre. Je l'ai vu quitter le bâtiment et s'éloigner en marchant. Il n'avait pas l'air agité.
- Alors descendons et prenons la même direction que lui. Peut-être qu'on trouvera quelque chose sur la route.
- J'ai été stupide. J'aurais dû le raccompagner chez lui.
- Ce n'est pas ta faute, Stiles. Quoi qu'il soit arrivé, tu n'es responsable de rien.
- Il n'a pas de voiture, j'aurais dû le ramener au loft, c'est tout.
- Eh, on va le retrouver, ok ? On n'abandonnera pas.
- Ouais. Je ne veux pas être pessimiste, mais j'ai comme une impression de déjà vu.

Scott soupira doucement. Ils descendaient les escaliers au petit trot, suivant les effluves de Derek qui s'étaient accrochées aux murs la veille au soir. Le passage d'autres habitants avaient amenuisé la piste, mais Scott parvenait tout de même à capter des particules d'odeur qui rejoignaient l'extérieur.
Dehors, un soleil radieux éclairait la rue. Les passants ignoraient leur existence et ne prenaient pas garde aux quelques reniflements, discrets mais tout de même un peu étranges, de Scott. Stiles avait les yeux rivés au sol, cherchant une trace, quelle qu'elle soit.

- Il est parti par-là. Jusque là, rien d'anormal : c'est le chemin pour retourner au loft.
- Ok, allons déjà jusqu'au bout de la rue. Il ne faut pas trainer, la chaleur écrase les particules au sol et va dissiper la piste plus vite que s'il avait plu.
- Je ne vois rien. C'est à n'y rien comprendre. S'il a décimé le groupe de chasseurs qui l'a capturé il y a huit ans, qui pourrait en avoir après lui maintenant ?
- Peut-être que quelqu'un a survécu, ce jour-là ? Après tout, Derek n'a pas retrouvé tous ses souvenirs, ses sensations étaient réduites à des instincts primaires, quand il s'est libéré.
- Il aurait dû être traqué bien plus tôt que ça, s'il y avait eu un survivant.
- Peut-être qu'il l'a été. Tu te souviens ? Il a erré au rythme de son instinct de survie. Peut-être qu'inconsciemment, c'est son esprit humain qui l'a poussé petit à petit vers Beacon Hills. Peut-être que le loup était conscient d'être pourchassé et qu'il a cherché à se rapprocher de ses alliés.
- Si quelqu'un ose lui faire du mal ...

Scott laissa aller un silence. Il n'avait pas besoin que Stiles termine sa phrase pour comprendre ses intentions : il les sentait clairement émaner de lui comme une vapeur chaude. Stiles était furieux, et déterminé. Il ne laisserait personne le priver du loup-garou une seconde fois.

- Alors, toi et Derek ...
- Je n'en sais rien.
- Qu'est-ce que tu ressens pour lui ?
- Je pensais que pour les loups, c'était évident.
- Eh bien, on a bien une idée de ce qui se trame, mais vous n'êtes pas les plus loquaces à ce sujet, alors ... Vous sortez souvent, tous les deux ?
- Ca fait quelques semaines.
- Et qu'est-ce que ça te fait ? Je veux dire, passer du temps, seul avec lui ?
- Je te mentirais si je disais que ça me laisse insensible. Je l'aimais.
- Tu l'aimais ?
- Oui, bon, j'imagine que je l'aime toujours.
- C'est toi qui sais, Stiles.
- Je donnerais ma vie pour lui, Scotty. Je ne peux pas le perdre encore une fois.

Les yeux larmoyants de son meilleur ami, provoquèrent au jeune alpha un pincement au coeur. Stiles aimait profondément Derek. Malgré toutes les souffrances qu'il avait endurées ces dernières années, il était resté accro au loup-garou exactement comme au premier jour. Scott s'approcha d'un pas pour poser une main réconfortante sur l'épaule de son ami d'enfance, qui plongea son regard abattu dans le sien.

- Je te promets qu'on va le retrouver.
- Ouais, ben pour l'instant, on n'a aucune piste.
- Non, tu as raison. Sa trace diminue à chaque pas. Mais je ne sens rien de suspect. Pas de peur, pas de colère, rien. Visiblement, de chez toi, il a fait le trajet sereinement. Est-ce qu'on va jusqu'au loft ?
- Oui. Il peut s'être passé n'importe quoi sur le chemin du retour. On risquerait de louper une information capitale si on ne fait pas exactement le même trajet que lui. Continue de suivre sa piste.

Isaac et Malia n'avaient pas plus de succès de leur côté. Ils avaient retracé les derniers itinéraires donnés par Stiles mais jusque là, aucun ne portait de passage suffisamment frais de Derek ni d'odeur suspecte. Le solitaire s'était comme volatilisé.

- Tu crois qu'on va lui remettre la main dessus ? Et s'il s'était à nouveau changé en loup ?
- Je pense qu'on aurait trouvé une odeur pour nous l'indiquer : les loups puent.
- Comment tu sais ça ?
- Je suis une coyote, je te rappelle. J'ai fui les loups pendant des années pour survivre. Je te garantis qu'ils puent. Et puis, je ne vois pas ce qui aurait poussé mon cousin à se transformer volontairement en loup : ça fait des mois qu'il essaie d'arranger les choses avec Stiles.
- Stiles n'a pas l'air de voir grand-chose, lui.
- T'es vraiment handicapé des sentiments, toi. Stiles a juste la trouille. Bien sûr qu'il voit les efforts de Derek.
- Tu peux parler, tu as été un animal plus d'un tiers de ta vie.
- N'empêche que moi, je sais voir quand deux personnes s'aiment, contrairement à toi. Bon, tu n'as rien ? Parce que moi, non.
- Non, rien du tout.
- Allez, retournons au loft. J'espère que Lydia et Jordan auront eu de meilleurs résultats.