Chapitre 16 : Julien

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Entre le prime 5 et 6

Julien

Pas du tout gênant cette histoire...

Ça va faire une dizaine de minutes que tout le monde boit son chocolat chaud en silence. Je me suis installé sur le fauteuil à côté du canapé après avoir pris ma tasse. Mon entrée a été... fracassante, surtout pour l'ambiance. Même Axel semble un peu nerveux quand il me regarde, c'est l'un des seuls qui me regarde après tout, les autres fixent des points au hasard dans la pièce.

Pfff... c'était vraiment une mauvaise idée que je vienne, ruiné ma soirée en ruminant ça me va, mais ruiner une autre journée pour tout le monde...

Je finis ma boisson et me lève pour m'en aller... la fatigue du sport combiné au silence écrasant, je... je n'y arrive pas.

Une fois debout, j'ouvre la bouche pour leur souhaiter une bonne soirée, mais une voix me prend de cours.

« Si tu en re-veux suis-moi, il en reste dans la cuisine ! »

C'est Djibril qui tente de sauver les meubles, comme d'habitude. Son sourire est un peu forcé, mais il se lève et m'indique de le suivre. Je reste interdit quelques secondes, comme le reste de la pièce avant de me mettre en marche derrière lui.

Le bruissement des conversations démarre dans le sillage de mon départ, laissant un pincement dans mon cœur. Oui, il vaudrait mieux que je parte de la soirée, que je les laisse tranquilles... ils s'amusaient tellement quand je suis arrivé que j'ai cru la hache de guerre enterrée pendant un instant, que j'allais pouvoir, moi aussi, sauter sur le canapé et me mêler aux rires...

« Bon, tu as suffisamment fait ta tête de con ? »

Je sursaute, surpris une fois de plus par Djibril, qui m'attends à côté de l'îlot central. Avant que je ne puisse me défendre, il poursuit.

« Nan, par ce que c'est bien sympa le côté brun ténébreux qui joue les méchants parce qu'il n'a pas confiance en lui, (ses sourcils levés démentent clairement ses propos) mais il faudrait peut-être ouvrir la bouche pour faire autre chose que chanter du Johnny ou chier sur les autres hein. »

Je reste bouche bée, c'est la première fois que je le vois en colère, lui qui est tout le temps si joyeux et plein d'enthousiasme. Il faut que j'arrive à en placer une, avant que les autres ne rappliquent et que ça ne se transforme en pugilat.

« Je suis désolé Djibril... »

Il me coupe une nouvelle fois, chassant mes excuses d'un mouvement de la main.

« C'est très bien, mais loin d'être suffisant. On s'en fout que tu sois désolé, ce que je veux, ce que le groupe veut, c'est que tu changes tes manières pour de bons ! »

Je ne comprends pas où il veut en venir, comment ça changer ?

« Tu te comportes comme un connard la moitié du temps depuis que tu es là, on dirait un gamin pourri gâté qui fait des crises de nerfs dès qu'il manque d'attention. Franchement si tout ce qu'il te faut c'est de l'affection va t'envoyer en l'air avec quelqu'un, tu trouveras sûrement quelqu'un pour ça vu comment les hormones frétillent en ce moment ! »

Il reprend son souffle, je ne sais pas quoi dire, il me balance trop de choses d'un coup...

« Et puis, arrête de me regarder comme ça, merde à la fin. Tu es l'un des candidats les plus doués de la saison, tu as une vraie chance de gagner sans rire, alors arrête de faire le martyr et de te faire passer pour la victime ! »

Faisons danser nos voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant