Chapitre 13 : Julien et Axel

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Prime 5

Julien


Respire... Respire Julien...

Arrête de rire et respire...

Ne pense plus à... (s'étouffe dans son rire)

Ne pense plus à la chaussure !

Inspire... bloque... expire...

Ne pense plus au visage d'Axel, à 4 mètres du sol, qui n'a plus de chaussure droite...

Inspire... bloque... expire...

Ne pense plus à Mika qui brandit la dite chaussure... (s'étouffe de rire)

Bordel concentre toi Julien ! Ce n'est pas le moment de se flinguer le larynx ! Adeline va te tuer si tu fais ça !

Mais comment me concentrer alors qu'Axel est juste à côté de moi, en train de se changer, rouge comme une pivoine, à cause de la chaussure ou d'autre chose, je ne sais pas. Je me retourne pour ne plus l'avoir dans mon champ de vision.

Dieu merci, ça marche.

Une fois prêts, nous montons sur scène, la prod nous a installer sur des... escaliers ? Un choix... original ?

Ok, on rentre dans sa bulle, on DOIT réussir, pour moi, pour la compétition, pour Axel.

Inspire... bloque... c'est parti !

« C'est une histoire qui a pour lieu,

Paris la belle en l'an de Dieu

1482, histoire d'amour et de désir »

La chanson commence doucement, c'est une de mes préférés toute comédies musicales confondues. Je compte sur Axel pour assurer également, ce n'est pas la finale, mais ça en a un petit goût, pour moi en tout cas.

Retour sur moi, c'est le refrain. N'oublie pas, ne flingue pas ton larynx, pense à Adeline !

« Il est venu le temps des cathédrales
Le monde est entré
Dans un nouveau millénaire »

Ça se passe bien pour le moment, très bien même. Le public est silencieux, comme s'il retenait son souffle.

« L'homme a voulu monter vers les étoiles
Écrire son histoire
Dans le verre ou dans la pierre »

Axel se débrouille vraiment très bien, il l'a tellement bossé pour être à ce niveau. Je pense même l'avoir entendu la chanter la nuit. L'idée que ce duo compte autant pour lui que pour moi me réchauffe le cœur.

La chanson continue doucement sur les couplets suivants. J'essaie de ne pas regarder le danseur acrobatique derrière nous, il est plus qu'impressionnant dans sa performance. Avoir l'orchestre symphonique également, quel plaisir, quelle grandeur juste pour nous.

Le refrain revient et nous sommes là, au milieu de la scène, à se regarder dans les yeux. Je sens que quelque chose change, en moi, en lui, entre nous ? Je ne sais pas, seulement ses yeux vibre d'un sentiment qui me fait peur autant qu'il m'attire. Je retire ma main de son épaule pour revenir à la chanson, la voix, un rien tremblante.

Nos voix, il avait raison ! Il avait tellement raison ! Elles dansent l'une avec l'autre, plus accordées que deux cordes d'une guitare, plus entrelacées que des amants sur leurs lits. C'est peut-être ce qui me manquait, la chose pour me faire aller plus loin, le détail qui va tout changer ! Cette relation, cette rivalité... elle nous a transformés.

Faisons danser nos voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant