Chapitre 25 Axel et Julien

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Le lendemain du prime 7


Axel


« On ne sera plus filmé !? »

Mon cri n'en est qu'un seul parmi la multitude, pourtant, il semblerait que mon timbre perçant ait dépassé celui des autres de quelques décibels. J'en veux pour preuve Djidji qui se couvre les oreilles en me dévisageant.

« Attendez ! Attendez ! »

Nikos récupère peu à peu l'attention de tout le monde. Quand la pièce est redevenu silencieuse et que seuls les bruissements des vêtements flottent dans l'air, il reprend.

« Vous ne serez plus autant filmé, pas plus du tout. Je vais vous faire parvenir une liste des changements ne vous en faites pas. Nous allons faire en sorte que vous en sortiez avec plus de temps libre, mais aussi de repos. Je fais de la télé depuis plus de 20 ans et je sais à quel point c'est épuisant au quotidien, je suis là et toute l'équipe professorale est là pour vous soutenir. »

Bien, ça paraît logique qu'ils ne coupent pas tout. Ça reste de la télé-réalité et retirer la dimension du château revient à faire une sorte de The Voice. Ce qui est assez drôle étant donné que le concept de cette autre émission vient de la starac c'est un peu un retour au...

Mon flux de pensées est interrompu par une question. Pierre se lance, dans l'idée d'en apprendre plus sur les changements et leurs conséquences j'imagine.

« Quand commence ce nouveau calendrier, si on peut appeler ça comme ça ? »

Bonne question... mon regard dérive vers Julien, et quelque part au fond de moi des papillons fourmillent, sans les caméras, peut-être que je pourrai lui parler de manière plus calme et posée. Je n'ignore pas que ce sont sans doute nos agissements qui ont causés tout ça. Le feu se propage dans mes joues à l'idée que j'aurai pu, l'espace d'un instant être nu et en direct sur internet. Déjà que mon coming-out a été télévisé, n'en rajoutons pas trop...

Après un instant de réflexion, Nikos répond.

« Pour vous remercier de votre travail sur le prime, et vous permettre de vous reposer de cette lourde semaine. Les caméras seront coupées cette après-midi, après le débriefing avec Cécile et ce jusqu'à demain matin. »

Des petits cris de joie résonnent par ci par là dans la salle. J'en reconnais quelques-uns, la voix cristalline de Candice par exemple, Lénie et Djibriel aussi. Ce dernier n'a d'ailleurs plus rien à me reprocher, mon oreille droite vient d'en prendre pour son grade.

« Par contre, je vais vous demander quelque chose en retour. »

Il fallait s'en douter, tout cela n'est pas gratuit. La salle redevient graduellement silencieuse, dans l'expectative de la demande. Je me demande si c'est ce dont il parlait au téléphone durant le prime. Quelle est donc la contrepartie qu'il a accepté à contre-cœur ?

« Chaque jour à compter de demain, chacun d'entre vous devra passer 5 minutes dans la salle du public. Pour répondre à des questions, parler de votre expérience au château, chanter quelque chose, c'est votre choix. »

C'est tout ? L'assentiment de la salle est unanime, nous nous attendions à bien plus en échange des libertés qui nous sont offertes. Après tout, les télé-spectateurs paient pour le direct, il est donc logique de leur fournir du contenu, mais je trouve l'idée un peu légère tout de même. Avant que nous ne puissions en demander plus, Nikos reprend la parole. Son ton est plus léger et son regard moins voilé, la tension semble l'avoir quitté, ou il la camoufle mieux.

Faisons danser nos voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant