CHAPITRE QUARANTE-TROIS

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ILONA

Comme une furie, je pénètre dans le gîte. Je fonce jusqu'à la chambre que je partageais avec Hugo. J'attrape ses valises et les jettes sur le lit et bourre toutes ses affaires à l'intérieur. Les larmes ne cessent pas de couler depuis que j'ai quitté la plage. Mon souffle se fait de plus en plus compliquer, mon angoisse augmente de plus en plus.

Dans le salon, Yann est en train d'appeler le propriétaire concernant notre départ prématuré.

J'entends la porte de la chambre s'ouvrir et Anna apparaît. Elle se précipite vers moi et essaie de poser une main sur mon épaule. Mais je me dégage en lui hurlant dessus :

– Laisse-moi tranquille, Anna !! On ne doit pas perdre de temps !!

– Ilona bordel ! Calme-toi !

– JE NE ME CALMERAIS PAS !!!!

Je me retourne et découvre ma meilleure amie. Ses yeux bleus se sont ouverts en grand, sous le coup de la surprise. Frappée par une violente crise d'angoisse, je craque. J'explose en pleure et me laisse tomber sur le lit. Anna s'approche, s'assoit à mes côtés et me prend dans ses bras. Elle tente de me consoler en me berçant. Je cale ma tête contre sa nuque en continuant de pleurer à chaude larmes.

Yann finit par nous rejoindre dans la chambre. Il s'installe à ma gauche et pose une main sur mon genou droit. Progressivement, ma crise redescend enfin. Mes pleurs se calment petit à petit.

– Tout est sous contrôle, Ilona... me souffle Anna dans mon oreille. Il est entre de bonnes mains, cette fois...

– Je n'arrive pas à y croire... Tout est aller si vite... Il était presque mort... je réussis à dire avec une voix tremblante.

– Mais tu l'as réanimé, Ilo'... intervient Yann en caressant mon genou avec son pouce. Tu lui as sauvé la vie... Maintenant, les pompiers sont en train de l'emmener en hélicoptère pour sa transplantation ! Il va être sauvé !

– Et s'il mourait pendant le trajet...

– Non Ilona, regarde-moi ! me dit ma meilleure amie.

Je tourne ma tête vers elle, tandis qu'elle pose une main sur ma joue. Elle ancre son regard dans le mien avant de me dire :

– S'il venait à se passer quelque chose pendant le trajet, il y a des médecins qui pourront le sauver, comme toi sur la plage. Il est en sécurité... On va vite le rejoindre à l'hôpital, c'est promis...

Je ferme les yeux et laisse une dernière larme rouler le long de ma joue. Mais ma meilleure amie l'essuie avec son pouce, comme Hugo a fait tout à l'heure. Je déglutis et me lève. J'avance de quelques pas et reste dos à mes amis. Je baisse la tête et croise les bras contre ma poitrine.

– Tout est aller si vite... dis-je dans un soupir. Nous venions de vivre quelque chose ensemble... quelque chose que je craignais depuis des semaines...

– Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous ? me demande Yann.

Je relève la tête, ouvre les yeux et regarde droit devant moi. Puis dans un soupir, je finis par lâcher :

– Il y a quelque chose que je vous ai caché, les amis...

– Mais dis-nous ? s'impatiente Yann.

– Avec Hugo, nous... nous nous sommes embrassés deux fois... Une fois le lendemain de la soirée chez vous et... Juste avant qu'il ne reçoive son appel et... qu'il ne s'écroule...

– Je le savais déjà... lâche Anna dans un soupir.

Je me retourne et regarde ma meilleure amie. Cette dernière sourit et se lève à son tour. Elle s'avance jusqu'à moi et glisse ses mains dans les miennes. Elle plante ses yeux bleu océan dans les miens et reprend :

Pour toi mon cœur [Second Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant