Pour toi mon cœur [Second Jet]

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

HUGO

La journée vient à peine de se terminer. J'ai passé une partie du temps avec maman et Marcus dans les rues touristiques de la ville. Nous avions tous les trois besoins de redécouvrir notre magnifique ville historique.

La journée a été riche en bonheur. Le sourire de ma mère n'a pas quitté son visage. Nous nous sommes baladés dans les petites ruelles de Rouen, manger dans un bon restaurant, revisiter les lieux emblématiques telles que la Cathédrale, l'historiale de Jeanne d'Arc ou même passé sous le Gros Horloge.

Nous avons tout fait le temps d'une seule journée.

Nos rires ont résonné tant de fois, des blagues un peu nulles ont fait irruption entre nous. Je crois même que c'est la première fois que j'ai vu ma mère pleurer de rire. Nous avons pris énormément de photos de la ville, comme si Rouen était inconnue à nos yeux.

Cette journée a été quelque chose d'important à mes yeux... Je me suis vraiment amusé avec ma petite famille, le temps d'une journée. Pour la première fois depuis deux ans, mon sourire n'a pas quitté mon visage. Je me suis senti bien, à ma place. Mes pensées noires sont rangées dans un coin de ma tête pour laisser place au bonheur.

Une fois rentrés à l'appartement, maman nous a serré dans ses bras pendant un long moment, heureuse. Et l'avoir vu aussi souriante a égayé une partie de mon petit cœur faible.

*

Mon frère est installé sur mon lit, tandis que j'ai la tête plongée dans mon armoire. Je regarde un peu les habits que je compte porter ce soir. Comme je le pensais, j'ai perdu mes choix vestimentaires dans l'occasion d'une soirée. Marcus regarde son téléphone, pianote sur son écran.

Je sors un jean bleu clair et un tee-shirt blanc et large de mon armoire. Je me tourne vers mon frère qui n'a pas relevé la tête de son portable. Je pose mes habits à côté de lui, ce qui le fait sursauter. Il redresse la tête pour me regarder et me dit :

- Tu as enfin trouvé une belle tenue pour ta soirée ?

- Ouais... J'ai décidé de ne pas me casser la tête... je soupire en enlevant mon pull. Mais j'avoue que je ne sais pas si ça ira très bien ensemble.

- Quel corps... dit-il en rigolant bêtement. Tu vas faire baver ta copine comme ça !

- Oh la ferme... Ilona n'est pas ma copine ! C'est... simplement une amie !

- Belle proximité entre toi et ton « amie ». Je crois que c'est la première fois que je vois ça ! rigole-t-il.

- Marcus... dis-je en enlevant mon jean.

- Mais quoi ?! C'est vrai non ?

- Non Marcus, tu te fais des films ! Il n'y a rien avec Ilona ! Nous sommes simplement... proches.

Je l'entends glousser et il se redresse lentement pour se mettre correctement assis sur mon lit. Il pose ses deux coudes sur ses genoux et me regarde avec un petit sourire moqueur.

- Je ne pense pas que tu ne te rendes compte de ce que tu as vécu à l'hôpital, tout à l'heure. À moins que tu sois un professionnel dans le domaine de l'autruche ! Je ne comprends pas comment tu ne peux pas voir !

- Voir quoi, encore ? Tu ne me crois pas quand je te dis que Ilona est une amie ?

- Tu n'as jamais fait attention à la façon dont elle te regarde ?

Bien sûr que si... Je la trouve terriblement adorable...

- Elle a les yeux qui pétillent, un sourire niais ! Et puis toi tu n'es pas mieux ! Je vais te filmer la prochaine fois que je vous vois ensemble ! Tu as un regard qui pourrait faire craquer n'importe quelle fille sur cette Terre. Tu m'as l'air terriblement protecteur avec elle ! Et puis vous vous bouffez du regard ! C'est un truc de fou quand même que tu ne vois rien !