~ XV ~

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~ AUSTIN ~





Samedi, 23h47, Novembre.



Je dois vivre sous une mauvaise étoile. Si ce n'est pas le cas, pourquoi ma vie a drastiquement virée au cauchemar ? M'éloigner n'a pas suffit. Ne pas régler mes affaires avant de quitter la ville a été ma plus grande erreur. Les problèmes sont revenus aussi vite qu'ils étaient partis. Toute ma vie a été un échec, j'espérais pouvoir l'améliorer avant de crever. Ça ne m'est pas permit.

Nous n'avons que ce que nous méritons, qu'ils disaient. Je devais être un sacré connard dans ma vie antérieure pour devoir vivre comme une merde dans celle-ci.

Vynn me hait, les autres aussi. Je ne représente pour eux qu'une déception. Ils regrettent de m'avoir rencontré. J'ai tout gâché, et je suis conscient que c'est pour Ed que j'ai foiré toutes mes relations. Il a toujours tout mit en place pour que je ne sois qu'à lui. J'ai marché. C'était mon frère. Pourquoi le renier ? Il était là dès le départ...

Et pour finir en beauté cette putain de semaine de merde, je me fais tabasser. Je sais que Vynn n'est pas le seul à avoir débarqué dans la ville. J'étais simplement étonné qu'ils soient venus ensembles. Je me demande s'il sait que mes blessures viennent d'eux ? Quoique, il les a peut-être envoyé, au final. Ce ne serait pas la première fois. C'est son style. Tant qu'il ne touche qu'à moi, peu importe.

Taylor-Rose est sous ma responsabilité, je ne veux pas qu'ils aillent la voir pour tout lui raconter. Elle n'a pas besoin de savoir qui j'étais. Qui je suis...

Il pleut ce soir. Il tombe des cordes d'eau. Je déambule sous cette pluie interminable et étonnamment mes pieds me mènent à sa maison. Je passe au dessus du muret en veillant à ce que la caméra ait bien tournée de l'autre côté, et saute dans son jardin tondu. Je passe devant sa piscine et m'arrête sur les dalles. Si je sautais ? Je ne sais pas nager, la libération est là.

Mes pensées me font doucement glousser. Je suis tellement pathétique que je veux aussi fuir la vie. J'y suis préparé, je sais que la mort arrivera, mais j'attendrai que l'on vienne me la donner. Si je devais faire un pari, je suis certain de gagner. Je sais qui veut ma mort. Qui en serait capable. Qui le ferait volontiers. Il attend patiemment le bon moment, ou bien il s'en tape autant que moi.

Je dévie mon regard sur le balcon. Je ne réfléchis pas plus et grimpe pour atteindre sa fenêtre, qu'il a laissé ouverte de quelques centimètres. Attendait-il que je vienne tout ce temps ? Ou est-il curieux de ce qu'il a entendu aujourd'hui, en espérant que je débarque dans sa chambre ?

Il ne dort pas. Il est sagement assis sur sa chaise de bureau à travailler sous la faible lumière de sa lampe. Il m'a entendu, il ne porte pas de casque, mais il ne fait pas un geste.

- Ma douche est ouverte, prend ces affaires et change toi.

Je ne me fais pas prier et chope le tas de vêtements qu'il me montre, posé sur son lit. Je n'ai pas envie de parler, et je ne parviens pas à comprendre pour quelles raisons je me suis déplacé jusqu'à chez lui. Qu'est-ce que je désir ? La chaleur d'une baraque ? Du sexe ? Le calme qu'il m'a apporté ?

Putain gueule d'ange...

Je prends une douche froide et me savonne avec son gel, puis je lui emprunte une serviette au hasard, ainsi que des vêtements pliés sagement posés sur un meuble. Je vais le rejoindre dans sa chambre et jette mes affaires dans un coin. Heureusement que l'on a une carrure similaire, je me voyais mal me pointer à poil.

Sous les coups [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant