~ XXVI ~

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Hey !

Je vous conseille à nouveau d'écouter de la musique triste, ou tragique, selon vos préférences !

Bonne lecture !

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~ JAYDEN ~





Samedi, 15h08, Mars.



Michael me masse les mollets. Claire piaille sur Baxton qui a volé un donut au chocolat dans le stand d'à côté. Mes parents sont debout, ma mère tenant le fauteuil roulant d'Ayleen. Ses côtes sont en cours de rétablissement, ayant été fêlées. Son bras est dans un plâtre, au même titre que son genoux, recouvert d'une attelle. Son visage est tuméfié, au point où on ne la reconnais pas.

La voir dans cet état me prend aux tripes. Ça me donne la gerbe et la haine. Si ce Caleb se montre devant moi, je le tue. Que je finisse en taule ou non, je m'en cogne sérieusement. L'unique raison qui m'empêche de le chercher à l'heure actuelle, c'est la menace d'Oliver. Il m'a expressément dit de ne pas lever le petit doigt. Au risque que je mette en péril toute ma carrière.

Mais, ma carrière n'a aucune valeur si je ne peux pas faire face à ma sœur.

— Jayden, il faut que tu te concentres maintenant, s'énerve Michael. C'est ton premier combat en tant que pro. Tu ne dois pas fauter.

Pas d'inquiétude. Je suis tellement remonté ces jours-ci, que mon adversaire en fera malheureusement les frais. Mon comportement est exécrable. Grand-mère ne m'adresse plus la parole, Ayleen m'ignore, Taylor-Rose a disparu... et j'ai perdu Austin.

Ce soir là, à l'hôpital, j'ai enterré mes sentiments la pelle à l'envers. J'ai creusé le trou pour y enfouir le bonheur que j'apprenais à ressentir. J'ai pris mon cœur et je l'y ai jeté à l'intérieur, avant de le recouvrir de tout mon chagrin. Ce soir là, en rentrant chez moi, j'ai pleuré. J'ai pleuré de tout mon soûle le désespoir qui m'assaillait sans relâche. Je souffrais. Et je souffre encore.

L'isolement que je fais subir à Austin est un pincement qui m'arrache la peau. Une douleur invraisemblable qui me frappe en pleine gueule. Le ring de l'amour est celui qui m'a vu m'écrouler. Le seul qui a été témoin de ma lourde défaite. Il n'y avait ni spectateur, ni adrénaline. Ce n'était qu'un combat entre lui et moi. Un combat entre l'excitation, le danger et la peur de souffrir.

Ce que je ressens pour lui n'a pas de mot pour le définir. Ce n'est pas le grand amour, celui des livres à l'eau de rose. Ce n'est pas cet amour toxique qui fait bander les psychopathes. Il n'y a pas d'obsession malsaine. Non. Ce qui fait battre mon cœur est pur. Pur de sincérité.

Inconsciemment, mon regard espère croiser le sien dans le public. De l'apercevoir, rien qu'en mirage. D'admirer à nouveau ces yeux qui me perfore de joie. La déception est si grande que je ne parviens pas à faire un pas de plus. Mes oreilles me transmettent les acclamations, les cris de respects, d'enthousiasmes. Ces fidèles ont fait trois heures de route pour m'encourager, tel un membre de leur famille.

Et celui que j'espérais tant revoir, n'y est pas.

Nos chemins ne se rejoignent pas, ils s'éloignent. L'embranchement que nous devions prendre pour arriver à la même destination, nous a divisé. Je l'ai influencé. J'ai fais le choix à sa place, sans possibilité qu'il exprime son avis. Je l'ai jeté sur la route de tous les dangers, tandis que j'ai pris celle de la facilité.

Mes excuses ne casseraient pas la glace qui s'est formée dans son regard métallique. La froideur qu'il m'a exposée n'était qu'une carapace pour le protéger des coups que je lui infligeais. Il n'a fait que couvrir les morceaux de sa chaleur naissante. Je me suis détruit en brisant Austin. En brisant celui qui construisait mon bonheur. Celui qui m'a rappelé qu'il était possible d'être heureux.

Sous les coups [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant