Sous les coups [BxB]

~ XVIII ~

~ AUSTIN ~

Mercredi, 4h00, Décembre.

La case départ. On y passe à chaque tour, sur tous les plateaux. Il suffit d'un mauvais lancé de dé. J'ai eu un mauvais jeu. L'avancée que j'avais durement faite, vient de prendre inévitablement fin. Je ne voulais pas. Je n'avais pas envie... je pensais avoir quitter ce monde là. Au final, j'y suis lié sans en avoir le choix.

Je reste en retrait, derrière Cly. Je n'avais jamais eu affaire avec les Mccoy sans Ed. Des connards pareil ça s'entassait dans nos rues, et par dizaines. Des dealeurs qui ont grandit d'un coup et qui prennent la grosse tête. Le gang d'Edouard était pareil, mais ils ont parfaitement réussi. Face à Vynn, les frères Mccoy n'ont aucune chance, que je sois présent ou non. Cette salope de One ne pense qu'à me détruire.

Et il va réussir.

Retomber dans ce milieu va anéantir toutes mes chances d'avoir une carrière. Je vais perdre mes boulots et la confiance du coach. En une semaine, il me prendra tout ce que j'ai. Tout ça, parce que je veux protéger Taylor... je m'en tape maintenant, qu'elle connaisse mon passé, ce que j'ai pu faire ou non. Vynn le sait aussi bien que moi. Non. Il n'allait pas s'arrêter à ça. Il allait l'embrigader dans ses problèmes à lui, dans l'unique but d'atteindre mon maigre sentiment de responsabilité.

- J'ai terriblement besoin d'une queue, lâche Vynn en s'étalant dans son lit d'hôtel. Austin ? Pas envie d'un beau cul ?

Je ne réponds pas. Si j'en souhaitais un, ce ne serait certainement pas celui de cet abruti. Il est tellement aveugle et imbu de sa personne qu'il n'a pas prit en compte la réaction de Cly. Il est impassible sur la majorité des choses. Il se fiche des gens blessés, des morts, de faire du mal. Tant que ça ne touche pas One, Cly ne bouge pas. Et ce qu'il ne supporte pas, c'est de l'entendre parler de ses plans cul.

- Je prends ton silence pour un non ! C'est dommage. Je m'ennuyais.

- Pourquoi ne pas saboter leurs deals ?

- Merde TJ ! Tu crois que je n'y ai pas pensé avant ? Imbécile, si on s'attaque à eux c'est les Carx qui vont nous tomber dessus !

Il n'a donc fallu que quelques mois pour que les hiérarchies changent. Les Carx n'était qu'un petit groupe de drogués qui rêvaient de monter une grosse bande de camés. Ils voulaient régner tout en profitant de ce qu'ils vendaient. De là à faire peur ? Je ne les en croyait pas capable.

Je me décolle du mur et m'approche de Vynn. Il n'est pas chef d'un gang à proprement parlé. Il ne fait que des petits délits, ainsi que vendre un peu de drogue. Il blanchit l'argent avec sa salle de gymnastique, la boîte de nuit de Cly et les appartements en location de TJ. Du moins, si j'ai compris le bref résumé qu'ils m'ont donné.

- Trois jours. Et tu en seras débarrassé.

J'ai dis ces mots dans l'espoir qu'ils me lâchent du leste. Qu'ils ne me rappelleraient pas si je faisais ce qu'ils me demandaient. Je me sais naïf et ridicule, y croire ne me coûte que la paix. À quoi bon me débattre pour ça ?

- Tu vas t'y prendre comment ?

- A sa façon.

Il serre les dents et ne me retiens pas. Il sait que je fais référence à Édouard. C'était un enfoiré de la pire espèce, je l'accorde à ceux qui le haïssent et le maudissent encore après sa mort. Par contre, il était un génie dès que cela impliquait d'évincer les nuisibles. Quitte à redevenir un connard, autant que je le fasse correctement.