Ça devait maintenant faire plus de 30 minutes que la brune avait garé la voiture. 30 minutes que la rose observait l'établissement à quelques mètres d'elle depuis la vitre. Elle observait les élèves se presser, se bousculer, ravis de rejoindre leurs amis pour partager leurs souvenirs de vacances. D'autres, étant nouveaux essayaient juste de ne pas se faire bousculer afin de rejoindre tranquillement leur salle de classe. Il y avait aussi ceux qui n'étaient pas encore près à rejoindre ce monde qui leur était totalement inconnu. Ils s'agrippaient au bras ou à la main de leurs parents, réticents à l'idée de quitter le cocon familial qui était tout ce qu'ils avaient connu jusque-là. Parce que l'inconnu était effrayant.
Et ça l'était encore plus pour celle ci qui n'avait en réalité plus aucun point de repère. Jusqu'à récemment, elle n'avait vécu qu'a Rosemarie avec sa mère et son père. Mais aujourd'hui, elle se retrouvait à vivre dans une nouvelle ville avec une jeune femme qu'elle ne connaissait pas. Désormais, tout lui était inconnu.
- Je suis obligée d'y aller ? finit elle par murmurer, brisant finalement le silence qui régnait dans la voiture depuis leur départ.
La brune à ses côtés qui s'était jusque-là contenté de la regarder silencieusement, ne voulant pas la brusquer, leva à son tour son regard vers l'école dans laquelle elle avait inscrite la petite fille.
- Bah, tu sais le parcours scolaire est perçu comme l'étape obligatoire par laquelle tout enfant doit passer. confia t-elle d'une voix douce. La maternelle, le primaire, le collège, le lycée puis l'université. C'est devenu un rituel naturel qui fait partie intégrante du début de notre vie. Elle fronça ensuite légèrement les sourcils avant de continuer. Mais moi je pense qu'en réalité, personne n'est obligé de faire quoique ce soit. La vie en elle même est un choix. On peut décider de vivre comme on peut choisir de ne pas le faire. Et quand on décide de vivre, on est toujours libre de choisir ce qu'on veut faire de sa vie. Ce qu'on fait, ce qu'on ne fait pas, où on va, ceux avec qui on vit, ceux qu'on aiment. . . Bon peut-être que parfois on n'a pas trop le choix sur ce point. . . Bref, ce que je veux dire, c'est qu'on ne devrait faire que ce qu'on a réellement envie de faire dans la vie, vivre comme on l'entend et non selon des critères imposés par la société.
Le regard de la petite fille ne se détacha pas du grand bâtiment à quelques mètres d'elle quand elle murmura à nouveau.
- Donc, je peux ne pas y aller ?
Elle ne reçu pas de réponse de la part de la brune alors elle ajouta en ramenant ses genoux à sa poitrine pour encercler ses jambes de ses bras.
- Je ne veux pas y aller.
Les yeux de la plus âgée se baissèrent à nouveau sur la petite fille. Celle ci s'était recroquevillée sur elle même et tremblait presque. Oui, il était clair qu'elle n'avait aucune envie de se rendre dans cette école. En réalité, la rose semblait être terrifiée par à peu près tout ce qui l'entourait dernièrement. Ce qui était normal. Elle n'avait que deux ans lorsqu'elle avait perdu ses parents et c'était du jour au lendemain retrouvé à vivre avec une inconnue. Et même si ça faisait maintenant presqu'un an que les deux vivaient ensemble, la rose était resté renfermé sur elle même durant tout ce temps, ayant du mal à s'habituer à sa nouvelle vie. Elle ne parlait presque pas, avait constamment le regard perdu et fuyant et sortait difficilement de sa chambre. C'était d'ailleurs pour ça que la brune n'avait pas pu la laisser aller à l'orphelinat. Le regard perdu, terrifié et attristé de cette petite avait brisé son cœur et elle savait qu'elle n'aurait jamais pu supporter de vivre dans un orphelinat pendant plusieurs années avant de se faire balader de foyer en foyer. Ce qui l'avait poussé à l'adopter. Et après plusieurs mois pendant lesquelles elle avait voulu laisser le temps à la petite fille de se retrouver, elle s'était dit qu'il était temps de lui faire redécouvrir le monde extérieur. Chose qui était évidemment effrayant pour l'orpheline.
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Rose de glace
FanfictionUne âme éteinte et un loup solitaire. Leurs rencontre n'a pas été des plus flagrante mais il se pourrait que la tristesse et la dévastation rassemble plus que les amis communs.