NightHawk

Chapitre 5.

12h05. NYU Psychology, États-Unis.

Je m'éloignais de l'université, cherchant désespérément à comprendre ce qui venait de se produire. Mes larmes cédant la place à une colère brûlante. Je me reprochais ma naïveté et ma faiblesse apparente. La déception et la honte m'envahissaient à l'idée d'avoir accordé ma confiance à un homme. Cette expérience m'avait enseigné une leçon cruciale, la confiance absolue n'est qu'une illusion.

Malgré mes émotions, je me sentais déterminée à retrouver ce NightHawk. Je désirais récupérer ma liste et découvrir qui m'avait ramenée chez moi la nuit précédente. J'étais convaincue qu'il détenait des réponses.

Bien que Thea m'avait demandé de lui promettre de ne pas agir ainsi, je savais que je ne pourrais pas tenir ma promesse. Il m'était impossible de l'ignorer. J'avais un besoin de connaître son identité et ses intentions. Une part de moi-même savait que je ne devais pas, mais une autre part me poussait à poursuivre mes investigations. À ce stade, je n'avais plus rien à perdre. Il détenait la seule chose qui donnait un sens à ma vie.

Je me sentais déterminée à le retrouver, mais je me trouvais dans l'impasse, ignorant à la fois comment et où le chercher. J'aurais souhaité obtenir plus d'informations de la part de Thea, mais sa réaction ce matin m'avait clairement indiqué que je ne devais pas approfondir le sujet. Elle ne serait d'aucune aide. Je devais donc commencer mon enquête depuis le tout début, là où je l'avais rencontré pour la première fois, L'Eden.

Face à l'entrée, l'ambiance était bien plus différente qu'hier soir. Le monde avait disparu aucune musique n'envahissait la rue. Le calme plat. je compris que mon idée était peut-être débile, personne ne devait être là. Malgré le chemin parcouru, je ne voulais pas repartir sans rien.
La sonnerie de mon téléphone ne faisait que de vibrer depuis tout à l'heure, Thea devait se demander pourquoi je n'étais pas à la bibliothèque. Je ne pouvais pas répondre, je n'arriverai pas à lui mentir. Je finis par l'éteindre, afin de ne pas être perturber.

Je frappa à la porte, sans aucune réponse. Je ne comptais pas partir, je saisi la poignet et remarqua que la porte était ouverte.

C'est une mauvaise idée.

Je réfléchissais aux options qui s'offraient à moi. Rien ne m'obligeait à rentrer et je ne trouverais sûrement aucune information. Mais ma curiosité était trop forte, je voulais entrer. En quelques secondes, je me retrouvais dans la boîte de nuit. Sans aucun bruit, je me faufilais. Personne ne semblait être présent. La piste de danse était complètement vide. Je pris alors conscience de ce que je venais de faire et du danger dans lequel je m'étais mise. J'avais pénétré par effraction dans un lieu.

La porte était ouverte...C'est vraiment pas une excuse devant un juge.

Je me cherchais des excuses pour avoir une explication au cas où quelqu'un me découvrirait. Mais aucune ne semblait assez bonne. Une vague d'anxiété m'envahit et je m'empressai de rejoindre la sortie. Me répétant dans ma tête à quel point je pouvais être idiote et têtue. Je m'arrêtai brusquement lorsque la porte par laquelle j'étais entrée claqua. Quelqu'un venait de pénétrer dans la pièce. À cet instant, j'aurais préféré disparaître sur place plutôt que de faire face à quelqu'un. Dans une tentative de réflexion rapide, l'idée de me cacher me traversa l'esprit, mais cela ne ferait qu'accentuer les suspicions si l'on me découvrait ainsi. Les pas se rapprochaient de plus en plus de moi. Je me préparais mentalement à être violemment expulsée lorsque je me retrouvai face à deux hommes. À leurs réactions, ils ne semblaient pas surpris de me voir.

- Bonjour, les auditions se sont déroulées ce matin, nous ne prenons plus personne, dit l'un des hommes.

Je déglutis. Je ne savais pas quoi lui répondre. D'une part, j'étais soulagée de ne pas être prise en flagrant délit, mais d'autre part, je me demandais en quoi consistaient ces auditions. Ils devaient penser que je voulais m'y présenter, je devais avoir le bon profil.