XXXV

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Juillet 1719

Jamaïque


Son regard de jade dirigeait vers l'horizon, elle admira avec minutie la disparition de l'astre lumineux. Il les couva de sa douce chaleur une ultime fois avant de céder sa place à sa jumelle. Entrelacée dans les bras de Thomas, Johanna se sentit à sa place. La tendresse découlant des gestes du blond était sans équivoque, il l'aimait profondément. Une constatation qui l'emplit d'une joie immense. Était-ce vraiment permis de goûter à un tel bonheur ? Cela lui semblait si onirique que la noiraude craignait qu'il s'agît là d'un rêve. Sentant sa soudaine angoisse, le jeune homme déposa avec délicatesse ses lèvres sur sa joue. Attirant ainsi son attention, la jeune femme leva la tête vers lui.

– Que se passe-t-il ? Je ressens ton inquiétude...

– Tu vas trouver cela idiot. Lui adressant un sublime sourire, elle constata la disparition de son appréhension à cette vue.

– Tu sais bien que c'est faux. La jeune femme se mouva légèrement, preuve de son hésitation.

– Tu ne vas pas te moquer de moi ? Demanda-t-elle d'une voix fluette.

– Je te le promets ! Je peux même le jurer devant Dieu, cela te va ? En découvrant le sourire moqueur qu'il abordait, elle se sentit vexée.

– Tu vois ! Tu ne me prends pas au sérieux !

Johanna voulut se défaire de sa prise, mais il l'attrapa prestement. L'amenant de nouveau à lui, il fit en sorte d'être face à celle-ci cette fois-ci. Apposant son front sur celui de la noiraude, il lui répondit.

– Je t'embête. Tu sais très bien que je ne tournerais jamais en dérision tes inquiétudes. Le sérieux dont il fit preuve lui suffit pour rendre les armes.

– J'ai peur, Thomas... Avoua-t-elle honteuse.

— De quoi donc, Hanna ?

– De perdre tout cela, de te perdre... Cette avalanche de bonheur m'effraie... En suis-je digne ? Je crains de me réveiller le matin et de constater que tout cela n'est qu'un mirage, une illusion provenant de mon imagination...

La jeune femme aurait pu poursuivre ainsi encore longuement. Seulement, elle fut interrompue par un baiser du blond. Délicat, tel une caresse, Thomas tenta de lui transmettre la grandeur de ses sentiments.

– Tu m'es bien trop précieuse. Et s'il s'avère que tout cela et réellement un rêve, alors attends-moi. Je te promets que je viendrais te chercher. Où que tu sois. Ainsi, cette rêverie deviendra réelle. Déclara-t-il avant de prendre avec douceur sa main. Dirigeant son regard vers celle-ci, il sentit une tendre chaleur emplir sa poitrine en distinguant l'anneau présent autour de l'un de ses doigts.

– C'est une promesse ?

– Non, un serment. Émue, elle l'étreignit avec force.

– Je t'aime, Thomas.

— Pas autant que moi, Mon Amour...

Si j'avais un vœu, cela serait de retourner à cette époque. Seulement, cela m'est impossible et je me dois de l'accepter. Lors de ma deuxième vie, je t'ai attendu, en vain. Cela fut naïf de ma part, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner ce serment. Malheureusement, tu n'es jamais venu... Je t'en ai voulu, tu sais ? Mais ma colère fut aussi inutile qu'idiote.

En sachant ce qu'il nous arrivera prestement, je sens la tristesse m'emplir de nouveau. Nous étions naïfs, enfermés dans notre bulle et vivant notre amour loin de toutes les préoccupations extérieures. Cela fut notre faute, l'erreur qui nous a conduits au chagrin et aux larmes...

Nous n'étions pas destinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant