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France
Ce jour-là, le soleil brillait d'un éclat aveuglant. Couvant les passants de sa douce lueur, sa présence fut la promesse d'une merveilleuse journée. Les marchands installèrent leur étal, sifflotant avec légèreté les dernières mélodies en vogue. Les enfants se précipitèrent sur le chemin de l'école, impatients de retrouver leur camarade de vadrouille. Un si beau temps ne leur donnait qu'une envie : chahuter dans les rues, quitte à revenir recouvert de saleté. Malgré la crainte qu'inspirait le courroux de leurs tendres mères, rien ne pouvait réfréner leur âme d'aventurier. Saluant joyeusement leurs pères durant leur traversée, ils récoltèrent quelques sermons ainsi que des rires gras.
L'une des gamines, la tête dans les nuages, bouscula soudainement un homme. Rencontrant les pavés dans un petit cri, elle vint masser avec difficulté son postérieur douloureux. Quand elle releva la tête, elle découvrit le visage de celui qu'elle avait importuné. Étrangement, son regard l'intrigua. Se plongeant dans une profonde contemplation, elle admira ses pupilles bleues avec attention. En y réfléchissant bien, leur teinte lui rappela une pierre que sa mère affectionnait particulièrement, l'aigue-marine. Un bijou qui revêtait une teinte bien spécifique : l'aquamarine.
– Tu vas bien ? Demanda-t-il subitement, extirpant la fillette de ses pensées. Se relevant vivement, elle vint s'excuser pour sa conduite.
– Excusez-moi, je ne vous avais pas vu. Lui répondant par un doux sourire, il lui fit comprendre que cela n'était rien.
L'inconnu voulut reprendre son chemin quand il remarqua la broche ornant la chemisette de l'enfant. Fronçant les sourcils, il sentit une douce chaleur le recouvrir en reconnaissant la fleur qu'elle arborait.
– Camélia ! Où es-tu ? À l'entente de cette voix féminine, la fillette fit volteface, les lèvres ornées d'un sublime sourire.
– Maman ! Se précipitant à ses côtés, elle vint se loger avec tendresse dans les bras de la femme. Cette dernière gloussa, attendrie par son comportement.
– Ton père te cherche partout ! Il me semble que tu devais faire tes devoirs avec lui, je me trompe ? Demanda-t-elle narquoisement, même si la réponse lui semblait évidente. Assaillit par l'hésitation, la fillette balbutia.
– J-Je sais... Mais je voulais sortir un peu et j'ai rencontré ce Monsieur ! Pointant du doigt l'inconnu, la femme se tourna pour lui faire face.
Ils s'échangèrent un regard. Enveloppé dans un doux silence, la petite Camélia observa sa mère, inquiète face à sa réaction. Ses pupilles se mirent à briller, surprenant l'enfant. Un doux sourire vint orner ses lèvres et elle fut persuadée que ce dernier n'était pas anodin. Il semblait contenir tant d'émotions, tant de souvenirs, tant de mystères... Sa mère ne revêtait cette expression que lors de moments bien particuliers. Cela survenait quand elle et son père conversaient à propos d'une époque lointaine. Camélia avait toujours pensé qu'il s'agissait de leur enfance, mais quelque chose lui disait que cela était bien plus profond, plus important, plus agréable.
– Monsieur. S'adressant à l'inconnu, ce dernier tressauta, surpris par son intervention. Nous avons un couvert en plus ce midi, que diriez-vous de nous rejoindre ? Lui adressant un doux sourire, l'homme retint ses larmes avec peine.
— Cela serait un honneur, Madame. Faisant volteface, elle demanda à son enfant de retourner dans leur maisonnée pour prévenir son mari de leur invité surprise.
— Au faîte, je m'appelle John et toi ? Laissant échapper un gloussement, l'homme ne tarda pas à répondre.
– Thomas, enchanté. S'échangeant une œillade complice, les deux adultes reprirent leur chemin côte à côte. Se rendant dans l'antre d'une maison où le bonheur rayonnait avec douceur.
Le Destin.
Un terme bien ardu, je le conçois. On ne peut jamais saisir son dessein. Désire-t-il notre bonheur ou notre malheur ? Nulle ne sait. Peut-être choisit-il consciemment nos rencontres et nos séparations. Peut-être que nous ne pouvons aller contre sa volonté. Peut-être qu'il jouit de nos souffrances. Peut-être qu'il nous châtie si nous nous rebellons.
Mais après tout, quelle importance ?
Nous, êtres humains, avons comme nature de défier quiconque. Alors posséder un ennemi de plus ne changera pas grand-chose. Donc pourquoi craindre d'aller contre notre destinée ? Quelle inquiétude puérile.
N'oubliez jamais, vous êtes le maître de votre propre vie.
Qu'importe les peines et qu'importe les joies.
Qu'importe les rires et qu'importe les pleurs.
Qu'importe l'amour et qu'importe la haine.
Au final, vous seul pouvez changer le cours de votre vie. Cela ne dépend que de vous. Il est en votre pouvoir de faire en sorte que vos rêveries deviennent votre destin. Que votre aimé soit le seul et unique. Que votre bonheur soit éternel.
Et qu'une fleur soit le gage d'un amour éternel...
FIN
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Nous n'étions pas destinés
RomanceLe Destin, Voici un de ses nombreux mots dont le sens nous échappe aisément. Doit-on le rendre coupable de nos peines ? Ou protecteur de nos plaisirs ? Il est ardu de répondre n'est-ce pas ? Dans ce cas, laissez moi vous conter une histoire. L'histo...