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C'était déjà le début d'une nouvelle semaine. Celle qui venait de s'écouler était certainement la plus riche en émotions depuis le début de mon enquête, ce qui fit qu'elle était passée relativement vite. Hier, on avait profité encore un peu de la plage avant de retourner chez-soi. Enfin, "profiter" n'était pas vraiment exact, mais on avait essayé du moins. En effet, bien qu'on aille décider de faire abstraction de la mésaventure de Marta pour qu'elle ne se sente pas malaisée, au fond, on était rongé par les remords. C'était mon rôle d'observer et d'analyser les autres, pourtant des détails m'avaient échappé comme sa détresse si évidente. Par conséquent, ce matin, je me réveillai encore plus déterminée à aller m'exténuer dehors pour relâcher ces hormones qui me relaxaient tant. Puis, après m'être défoulée en courant, je partis en cours.

- Une revenante ?

Sur tous les fronts d'ailleurs.

- T'essaies de te venger pour débarquer derrière moi comme ça par surprise, dit-elle en sursautant.

- Faut bien que je te garde à l'œil, tu t'éclipses tous les quatre matins dès que j'ai le dos tourné.

- Me dis pas que je te manquais déjà. Je sais que ma présence est préférable à celle de Josh, mais quand même.

- Pour que je puisse réussir mon année, il y a intérêt à ce que tu sois là plus souvent.

- T'es en train de dire que je suis ennuyeuse, Nessa Alves.

- Non, tu es juste consciencieuse. Tu sais faire la part des choses et tu sais quand il faut être sérieux et quand on peut s'amuser. D'ailleurs, tu t'es absentée toute la journée samedi en filant subitement et je ne t'ai pas demandé. Est-ce que tout va bien ?

- Oui, j'étais juste allée pour une affaire..., elle fut interrompue par la sonnerie, ...bref, rien de grave, t'en fais pas.

Je hochai la tête tandis que le cours commençait. On n'en parla plus, et après tout, c'était probablement personnel, ça ne me concernait pas. J'étais très bien placée pour savoir qu'on avait tous nos petits secrets qu'on n'avait pas à confier aux autres. Ce qui n'en était pas un, en revanche, c'était sa capacité de concentration remarquable. Par conséquent, le cours se déroula comme je le souhaitais, c'est-à-dire en silence.

L'après-midi, je pris l'initiative d'aller faire des courses. Entre le voyage et tout ce temps passé chez les colocs, je n'avais presque plus entretenu mon appartement. D'habitude, j'allais dans un centre commercial, pas loin du centre-ville. Cela me permettait d'avoir une vue d'ensemble sur les habitants de cette capitale. Néanmoins, j'avais envie de nouveauté. Alors, au lieu d'atteindre le centre, je me contentai d'arpenter les allées à côté du campus. Je me baladai donc dans le coin, au milieu des bistrots, des magasins bio et notamment d'une bijouterie qui capta mon attention malgré moi. Bon, soyons clairs, je ne comptais pas acheter, c'est clairement du lèche-vitrine, mais mes origines m'ordonnèrent de m'arrêter. En effet, l'or était plutôt culturel au Portugal. Je ne dis pas qu'on se trimballait en bling-bling dans les rues, mais on avait tendance à investir notre argent dans ce métal, préférant conserver notre fortune sous forme d'or plutôt qu'en billets. Après tout, on n'avait pas l'or le plus précieux d'Europe pour rien. Effectivement, le standard en Europe et dans le monde entier était de 18 carats, c'est-à-dire 75% d'or et 25% d'autres métaux. Or, le Portugal avait sa propre pureté qui lui était quasi exclusive de 19 carats (80% d'or). On l'appelait communément "l'or du Portugal". Alors, je me permis de me rincer l'œil un petit instant. Puis, j'entrepris de rentrer dans l'épicerie juste en face. La clientèle était moins présente et plus intimiste dans le quartier, comparé au centre-ville. Si je devais avoir une interaction pertinente et utile, ça serait plus simple, et ça le fut.

À tort et À découvertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant