C'était le lendemain. On était mardi. Il était 5:30. Je courais. C'était aussi simple que ça. Bon, il est vrai que ça n'a pas toujours été aussi simple. Ça peut paraître compliqué de se lever tous les jours aussi "tôt" pour, en plus, aller courir. Cependant, si on s'était fait ce genre de réflexion en étant enfant, on ne serait pas devenu ce qu'on est aujourd'hui. En effet, si on s'était dit, lorsqu'on était bébé, que marcher était surhumain, on serait tous à quatre pattes aujourd'hui. Bien sûr que c'était plus facile pour un bébé de se faire assister, mais il s'est mis debout, préférant la difficulté. On l'a fait, donc on en est capable, c'est juste qu'on l'oublie bien souvent. Je ne suis pas en train de faire une morale passant pour de la motivation. Évidemment que c'est important de prendre soin de sa santé mentale aussi, mais parfois, elle passe par des sacrifices. On le savait bien quand on était nouveau-né, mais cette sagesse nous a quittés en grandissant. Un bébé ne pense pas, il agit. Alors parfois, il suffit de faire un pas sans réfléchir, attention, on s'entend, dans la bonne direction, et quand on en prend conscience, on court.
Mon running était rythmé, même si le temps était pluvieux ce matin. En temps normal, ça en découragerait plus d'un, mais il faut croire que je suis spéciale. Je ne sais pas si c'est parce que je me sens en parfaite adéquation avec l'environnement ennuyeux, mais j'aime beaucoup trop la pluie. Par conséquent, ce matin, je débordais d'énergie, pour cette raison, j'ai fait une balade un peu plus longue que d'habitude. Je m'étais égarée un peu plus loin du campus, donc je ne reconnaissais pas très bien l'endroit où j'étais. Je m'arrêtai donc un instant pour me réorienter. Soudain, je me sentis soulevée et amenée vers une ruelle adjacente.
Je n'avais pas bougé, mais mon corps, si. Quelqu'un m'avait bâillonné la bouche et transportée vers cette rue étroite qui plus est sombre, car le soleil ne s'était pas encore levé. Sans même réfléchir, je mis un coup de talon dans le genou de l'inconnu pour le déstabiliser, ce qui le fit se baisser. Puis, je mis un coup de coude dans les côtes de ce dernier, ce qui lui coupa la respiration un moment. J'en profitai pour me retourner afin de lui faire face. Je m'apprêtais à lui mettre un autre coup au visage avant de m'arrêter net. Je devins rouge, de honte.
- T'as de la poigne, dis donc, dit-il encore courbé par les coups.
- Je suis tellement désolée Diego, je ne savais pas que c'était toi...
- Ne t'excuse pas, je suis content que tu saches te défendre, c'est juste dommage que ce soit sur moi que tu le mettes en pratique. D'ailleurs, où t'as appris à te battre ?
Je balbutiais un instant, mais il ne le remarqua pas, trop occupé à retrouver son état normal se tordant encore de douleur. Si j'étais là, maintenant, en train de faire mon footing et me défouler sur lui, c'était parce que j'étais une militaire. En vrai, si je le lui disais, il l'aurait probablement pris à la rigolade, mais il valait mieux ne pas me mettre en danger pour rien. D'ailleurs, Diego était très intelligent, j'espérais pouvoir être assez convaincante.
- J'ai pris des cours de self-défense.
- Bah, c'est bien efficace, et ton jogging à 5:30, c'était inclus dans le cours ?
- Je m'échauffe parce que j'entraîne notre cher Josh au basket, cette après-midi.
- C'est pour impressionner William qu'il a accepté ?
- Je lui ai bien dit que c'était plus que voyant qu'il craquait pour lui, mais il ne me croit pas.
- Il ne craque pas seulement pour lui, il est raide dingue à ce stade, je lui ai proposé maintes et maintes fois de faire du basket avec moi, mais il n'a jamais voulu.
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À tort et À découvert
Gizem / Gerilimune mission. des secrets. une union. entre enquête et relations réfléchies qui sera le scélérat ? Une investigation a lieu à Londres pour retrouver un Russe. La personne engagée pour l'enquête va d'abord devoir passer à travers des relations amica...