XLVII - 47

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Il y avait plus agréable comme sensation que celle d'être paralysée après avoir poussé la porte de la chambre de sa copine et de découvrir cette dernière sous la couette avec quelqu'un d'autre. J'avais subi pas mal d'entraînements pour être préparée à n'importe quelle situation possible et inimaginable, mais pas celle-ci. Je ne savais pas ce que je devais faire, alors je restais immobile, je ne disais rien, j'avais même l'impression de ne plus respirer face à cette scène en attendant une réaction. Par chance, le vent aussi révolté que moi créa un courant d'air si fort qu'il fit retourner celle que je devrai à présent appeler mon ex.

- Qu'est-ce que tu fous là Nessa ?

- Qu'est-ce que tu fous tout court Marta ?

- T'as pas vu le canard que je colle à l'envers sur la porte quand je ne veux pas être dérangée.

- Alors c'est moi qui ai des choses à me reprocher ?

- Si t'étais pas rentrée, on serait pas en train d'avoir cette discussion.

- Ou alors, t'aurais pu éviter de me tromper et on ne l'aurait pas non plus.

- Tout de suite les grands mots. Déjà on était juste en train de s'amuser, et puis on ne s'est jamais promis l'exclusivité entre toi et moi.

- Je ne savais pas qu'il fallait limiter ce qui semblait évident, alors je vais le faire. Il n'y aura plus rien à se promettre, c'est fini entre toi et moi.

Sur ce, je m'apprêtais à partir, mais quelque chose me retenait.

- Arrête tes conneries, on ne va pas se quitter pour si peu.

- Va te faire foutre Marta.

Elle s'approcha de moi en furie.

- Qu'est-ce que t'as dit là ?
Qu'est-ce que t'as dit !

- Je n'aime pas me répéter.

Elle n'avait pas apprécié que je la prenne à son propre jeu en sortant une de ses répliques, alors elle me gifla.

- Ne me parle plus jamais comme ça.

Sa claque fut tellement inattendue que je restai sous le choc.

- Ravale ton ego Nessa ! Revois tes mots Nessa ! Réveille-toi Nes.

Ce dernier ordre me fit l'effet d'un électrochoc qui me fit ouvrir instantanément les yeux. Je remarquai alors que Marta n'était pas couchée à côté de moi, pourtant je l'avais entendue, alors je me retournai pour la trouver accroupie auprès de moi.

- T'avais l'air de faire un cauchemar...

Elle n'était pas aussi insensible que dans ma tête, au contraire, elle semblait inquiète. D'ailleurs, un détail m'apaisa en plus de réaliser que tout ceci n'était qu'un rêve. En effet, elle portait le maillot de Manchester City qu'on avait acheté ensemble. Au moins maintenant, je savais qu'elle ne l'avait pas donné à Francesca.

- Le pire de tous.

- J'espère que je n'y suis pour rien, parce que j'ai l'impression que tu me le reproches un peu beaucoup là.

- Tu m'as blessée.

- Pardon ?

- Tu peux t'excuser, mais c'est impardonnable ce que t'as fait.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Tu m'as trompée.

Elle fut bouche bée face à mon aveu, mais ne put s'empêcher de sourire. Puis, elle vint se poser auprès de moi. J'aperçus alors qu'elle avait une bouillotte contre son ventre, donc je lui en voulais un peu moins de m'avoir laissé cinq minutes seule pour être allée la chercher.

À tort et À découvertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant