La notion même de révélation est de fait une humanisation de la figure divine car Dieu et ses attributs sont sensés être parfaits. Comment alors comprendre que sa parole, par exemple, nous soit révélée en un langage qui lui-même est humain et donc imparfait. Cette imperfection ne peut qu'altérer les mots de Dieu car tout texte est également objet. Ainsi imaginer que Dieu s'exprime dans des mots que nous pouvons appréhender, et comprendre de manières différentes étant donné le nombre faramineux d'exégèses sur un même texte, est en soi un grave acte de blasphème car cela revient à rabaisser la perfection du message. Or si un attribut divin n'est pas parfait cela signifie que dieu n'est pas parfait. Cette humanisation se retrouve également dans la notion de volonté de Dieu. Il est souvent décrit comme protecteur, vengeur, miséricordieux, jaloux, sage, patient et bien d'autres encore mais au fond ces traits sont spécifiquement des traits humains.
Un argument avancé par les théologiens est que ces traits sont poussés à une perfection qui n'est atteignable que par Dieu et inaccessible aux Hommes (perfection dont ont peut douter vu certains actes attribués à Dieu dans les textes sacrés) il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'une humanisation de Dieu à travers une grille de lecture humaine. Là encore je ne vois pas comment il serait possible de décrire les attributs divins sans en passer par des descriptions rappelant les comportements humains mais n'étant moi-même pas Dieu il est normal que je ne puisse appréhender de tels attributs. En revanche je trouve étonnant que Dieu, dans son incomparabilité, soit réduit à être décrit, et se décrire lui-même, avec les mots qu'on pourrait utiliser pour décrire un être humain.
Ce raisonnement est bien plus valable dans la conception du dieu abrahamique que dans celle des polythéismes où les dieux n'ont pas de prétention à la perfection car ils sont limités du fait même qu'ils aient tous des fonctions ou attributs différents.